Mercredi 10 mars 2010 à 17:36


http://www.images-chapitre.com/ima3/original/758/492758_2786773.jpg(Babel [Actes Sud], 6,50€, 161 pages)
ISBN 2-7427-1003-5

Zoé Valdés raconte l'histoire d'une jeune femme qui lui ressemble à s'y méprendre, depuis sa naissance très patriotique à Cuba, le 2 mai 1959, au lendemain d'un glorieux défilé des travailleurs, jusqu'à cette soirée ultime où, trente ans plus lard, en pleine " période spéciale " (privations, pénurie, liberté si précaire), les deux hommes de sa vie vont jouer aux échecs le privilège de finir la nuit avec elle. Dehors - dernier terme de cette éducation sentimentale et politique à la cubaine - semble l'attendre la mer immense, par où se sont déjà enfuis les amis chers... Tour à tour révolté, lyrique, provocant ou désespéré, le Néant quotidien est de ces textes qui semblent écrits d'un seul souffle, dans l'urgence de tout dire pour sauver ce qui peut l'être encore. De cette île qui, en voulant construire le paradis, avait créé l'enfer ", Zoé Valdés fait un portrait d'une impardonnable vérité. Mais la voix qu'impose ce roman aux inflexions de témoignage est pardessus tout celle d'une artiste à l'écriture flamboyante, passionnément éprise de son pays.

Ce très court roman d’à peine 160 pages possède, au moins, deux mérites : celui d’être efficace et celui d’être rapide. Il est possible de le lire en très peu de temps (moins d’une heure pour les « grands » lecteurs). Le langage et le style sont clairs, directs et remarquables. De plus, on pourrait qualifier certains passages de sulfureux mais ce côté dérangeant est fort agréable dans une société de plus en plus aseptisée. Zoé Valdès décrit et questionne sur la vie, l’amour, le sexe et bien plus encore : la manipulation, le régime politique cubain entre autres. L’auteur semble n’avoir peur de rien et profite de la liberté d’expression qui existe en France (elle vit à Paris) pour être crue et sans aucune honte par rapport à ses prises de position, parfois, surprenantes.
De nombreuses coïncidences avec la vie de l’auteur laissent à penser que ce livre est en grande partie autobiographique, ce qui ajoute à l’intérêt du livre et à son réalisme.
Ce livre est à portée de tous même s’il pourrait déplaire à certains pour les mêmes raisons que ce qui fait qu’on aime ce livre.
Il n’y a pas à dire, l’auteur sait nous accrocher et il est difficile d’arrêter sa lecture avant d’avoir dévoré le livre…
Beaucoup d’autres choses pourraient être dites à propos de Le Néant Quotidien mais que dire de la vie sans trop en dévoiler ?
Ce livre n’est peut-être pas le meilleur de cette plume hispanophone mais il mérite qu’on en parle.
La talentueuse Zoé Valdés est, sans conteste, l’écrivain cubain contemporain inévitable.

CHALLENGE ABC

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c1/Zoe_Valdes_20090315_Salon_du_livre_1.jpg/180px-Zoe_Valdes_20090315_Salon_du_livre_1.jpg

Zoé Valdés, née le 2 mai 1959 à La Havane à Cuba, est une romancière, poète et scénariste cubaine vivant en France.
Elle a fait partie de la délégation cubaine à l'UNESCO (1983-1988), puis de l'Office culturel de Cuba à Paris. Elle a aussi dirigé une revue cinématographique, Cine cubano.
En 1995, après la publication en France de son roman Le néant quotidien  elle est contrainte à l’exil, pour insoumission au régime castriste, accompagnée de son conjoint et de sa fille. Elle réside actuellement en France.

Autres critiques :
La douleur du dollar

Ils en parlent : ??


Lecture : Février 2010
 

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Publié par Elora

Mercredi 10 mars 2010 à 16:44

 

http://jeunesse.lille3.free.fr/IMG/9782266125352.jpg(Pocket, 5,00€, 253 pages)
ISBN : 978-2-266-12535-2


Nous sommes en 1949 dans une pension de la côte est américaine. Holden Caulfield pourrait être un adolescent américain tout ce qu'il y a de plus ordinaire : une famille qui lui tape sur le système, une scolarité chaotique... des problèmes d'adolescence ordinaires. Expulsé, Holden s'enfuit trois jours avant le début des vacances de Noël. Il prend le train pour New York et, ayant trop peur de la réaction de ses parents, s'installe dans un hôtel. L' attrape-cœur relate les trois jours durant lesquels ce jeune garçon est livré à lui-même. A chaque pas, à chaque rencontre, ne trouvant toujours pas les réponses à ses questions, ne comprenant pas le monde qui l'entoure, complètement paumé, il se rapproche un peu plus d'une crise qui nous guette finalement tous.

Ce livre est très particulier, possédant comme tous, ses qualités et ses défauts, très gênant pour certains. Le vocabulaire tout comme les tournures de phrase est très oral et très jeune. Il reste aussi très actuel. La répétition de certaines expressions (« Sans blague », «ça me tue », « et tout » …lassent !) agace plus qu’elle n’aide à accrocher au roman… ou, si, cela peut être une aide pour les adolescents en quête de lectures accessibles et compréhensibles sans efforts, ce qui est le cas. De plus, les pensées d’Holden, le narrateur, sont très superficielles bien que typiques de beaucoup de jeunes, même au XXIème siècle ! La thématique de l'adolescence est tellement ancrée en nous culturellement, donc socialement, comme si de tous temps elle avait été accessible et évoquée à tous, que l'on trouverait certainement cet écrit comme une "histoire de vie" de plus à lire (ou pas) sur le marché du livre. Or, la force de ce roman réside justement dans son caractère historique, presque précurseur de l'objet d'étude, celle de la figure (enfin) montrée de l'adolescence.
Mais on finit par s’habituer par la forme du roman et on s’attache quasiment au narrateur et aux autres personnages. L’humour que dégagent certains passages permet de finir le livre sans trop de dégâts.
JD Salinger trace un roman d’apprentissage entre l’adolescence et l’âge adulte. On retrouve les joies, les angoisses, les tristesses, les difficultés et la révolte de cette période de notre vie.
L’œuvre est assez psychologique. Effectivement, il ne faut pas s’attendre à 250 pages de rebondissements en tout genre, ce qui n’est pas désagréable à lire à l’heure où beaucoup d’œuvres littéraires tournent autour du thriller ou du fantastique. Si ces pages étaient publiées aujourd’hui, elles ne feraient certainement pas recette.
Cependant, il demeure le livre fétiche de plusieurs criminels plus ou moins connus (dont Mark Chapman).
C’est vrai que l’on se demande pourquoi ce livre est un classique des années 50 américaines…mais il reste à découvrir.

RAT et Challenge ABC

http://baroqueinhackney.files.wordpress.com/2010/01/salinger1.jpg

Jerome David Salinger est un écrivain américain, né le 1er janvier 1919 à New York et mort le 27 janvier 2010[1] dans le New Hampshire.

Il commence à se faire connaître en 1948 avec des nouvelles parues dans le New Yorker, mais il est surtout célèbre pour son roman L'Attrape-cœurs (titre original : The Catcher in the Rye). Traitant de l’adolescence et du passage à l’âge adulte, ce roman, devenu un classique du genre, connaît une popularité importante depuis sa publication en 1951. L’un des thèmes majeurs de Salinger est l'adolescence avec ses perturbations et son désenchantement devant la perte irrémédiable de l'innocence de l'enfance.

Salinger est également connu pour sa vie de reclus. Il n’a pas fait une seule apparition publique, donné une seule entrevue ou publié un seul écrit pendant quarante-sept ans.




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Publié par Elora

Lundi 8 mars 2010 à 15:58

http://lalydo.files.wordpress.com/2009/12/leliseurlivre1.jpg(Folio, 6,10 €, 242 pages)
ISBN : 2-07-040458-7


A quinze ans, Michaël fait par hasard la connaissance, en rentrant du lycée, d'une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours, et l'un de leurs rites consiste à ce qu'il lui fasse la lecture à haute voix. Cette Hanna reste mystérieuse et imprévisible, elle disparaît du jour au lendemain. Sept ans plus tard, Michaël assiste, dans le cadre de des études de droit, au procès de cinq criminelles et reconnaît Hanna parmi elles. Accablée par ses coaccusées, elle se défend mal et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l'insoupçonnable secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée, et aussi cet étrange premier amour dont il ne se remettra jamais. Il la revoit une fois, bien des années plus tard. Il se met alors, pour comprendre, à écrire leur histoire, et son histoire à lui, dont il dit : "Comment pourrait-ce être un réconfort, que mon amour pour Hanna soit en quelque sorte le destin de ma génération que j'aurais moins bien su camoufler que les autres ? "

Le Liseur s'inscrit dans la lignée du Troisième Reich, qui s'est rendu coupable aux yeux de l'humanité des pires atrocités.
Ce récit couvre habillement trois périodes. D'abord, celle de ce grand amour fantastique, qui unit deux être tout sépare; ensuite, la période du procès et la recherche de Michaël, convaincu qu'un élément échappe au jury; enfin, l'après-procès et la façon dont Michaël et Hanna réinventent leur relation.
Dès les premières pages, on se pose des questions sur cette femme alors que l’on cerne facilement Michael. Outre l’amour qu’ils se découvrent, leur autre point commun est qu’ils sont, parfois, assez plats et prévisibles. On peut déplorer également les lourdeurs, particulièrement lors des monologues du narrateur qui manque étonnamment de charisme.
La puissance de ce livre dans le fait qu'il dévoile le côté humain de la monstruosité puisqu’elle n’a effectivement pas de visage défini. De plus, cette œuvre dépeint les contrecoups du nazisme sur le peuple allemand comme trop peu l’ont fait. Même s'ils n'ont pas participé à cet holocauste, ils se sentent honteux du passé nazi de leur pays. Bernhard Schlink apporte avec ce roman une réflexion éclairante sur les criminels de guerre. Quelle était leur implication dans un régime engagé dans une extermination à tous crins en dehors même des frontières nationales?
L’auteur montre, avec talent et humanité, que l’amour peut aller au-delà des pires événements.
Hélas ! On peut facilement trouver presque toutes les réponses aux questions que l’on peut se poser lors du livre. Dans le cas contraire, en refermant le livre, il est aisé de se dire « Ah mais oui ! C’était évident là, là ou encore ici et ici…. ».
Cependant, avec son style simple et efficace, Bernhard Schlink sait nous procurer un réel moment de plaisir à la lecture. L’ensemble se dévore avec délice.
Vous verrez, la puissance que la lecture peut avoir est tout simplement fascinante !

Read A Thon

http://3.bp.blogspot.com/_SlTmYbhgoOw/SgqhVMrKo3I/AAAAAAAAAJ8/wrTpX-L1vPM/s400/250px-BernhardSchlinkPortrait.jpg
Bernhard Schlink, écrivain de langue allemande est né le 6 juillet 1944 à Bielefeld (Allemagne).
Il est professeur de droit public et de philosophie du droit à l'université de Humboldt à Berlin.

 Ils en parlent :  MeL, Melisende, Karine :), Nelfe


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Publié par Elora

Lundi 8 mars 2010 à 11:07


Mes livres disponibles pour une lecture commune sont ICI

Camus, Albert - L'Etranger  (20/08 avec Liyah)
Chevalier, Tracy - Le récital des anges (17 Juillet avec Dame-Méli)
Evans, Nicolas - L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux (24 Juillet, AnneSo)
Lee, Harper - Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur (02/06/2010 avec Alexielle, Calypso, Evertkorus, Anjelica, Pickwik, Abeille, Manu, Choupynette, Nane, Nelf, Sybille, Maijo, Frankie) billet
  Maupassant - Boule de Suif (05/06/2010 avec Bladelor) billet
Martinez, Carole - Le cœur cousu (25 Juillet avec BelledeNuit, Leyla...)
Queneau, Raymond - Zazie dans le métro ( 07 Août, AnneSo)
  Stendhal -Le Rouge et le Noir  (15/08/2010, Melisende, Evy, Karline05, Setsuna, Noryane)
Süskind, Patrick - Le Parfum  (12/06/2010, Pauline) billet
Sand, George - François le Champi (20/06/2010 LaSardine, Poet24, Melisende) billet
Van Cauwelaert, Didier - La Demi-Pensionnaire 13 Mars 2010 Billet
Zafón, Carlos Ruiz - L'Ombre du Vent  (30 Juin, Evert Khorus, Liyah ? , Lexounet, Dup, Setsuka)


Littérature Jeunesse
Alcott, Louisa May - Les quatre filles du Docteur March (15 Juillet 2010 avec Lelanie) billet
Rowling, JK - Harry Potter à l'école des sorciers (15/06/2010 Evertkhorus, Liyah, Azariel87, Alexielle, Mycoton32, Lily, joey7lindley, Erell, poet24, Neph, lounapil, Mystix, Herisson08, Evy ) billet

Publié par Elora

Vendredi 5 mars 2010 à 15:02

 

 

http://a33.idata.over-blog.com/362x499/1/35/13/57/fevrier09/yasmina-reza-art.jpg(Magnard, 5,00€, 122 pages)
ISBN : 2-210-75447-X


L'acquisition d'un tableau vient semer le trouble entre deux amis. En effet, Serge a acheté pour une somme exorbitante ce qu'il considère comme un chef-d' oeuvre de l'art contemporain : une toile... blanche ! Ce qui a le don d'exaspérer Marc... Yasmina Reza observe avec une étonnante acuité l'univers masculin, entre mesquinerie, ambition et importance du paraître.

 

Art est la pièce à succès (deux Molières) qui a lancé Yasmina Reza. Cette pièce met en scène les questions liées à l’Art Contemporain et leurs implications dans la vie de tous les jours. Un groupe de trois amis (Serge, Marc et Yvan) en fait les frais... 

Tout commence comme cela : « Mon ami Serge a acheté un tableau. C’est une toile d’environ un mètre soixante sur un mètre vingt, peinte en blanc. Le fond est blanc et si on cligne des yeux, on peut apercevoir de fins liserés blancs transversaux. Mon ami Serge est un ami depuis longtemps. C’est un garçon qui a bien réussi, il est médecin dermatologue et il aime l’art. Lundi, je suis allé voir le tableau que Serge avait acquis samedi mais qu’il convoitait depuis plusieurs mois. Un tableau blanc, avec des liserés blancs. » .

 

 

Serge est un esthète amoureux d’art moderne et qui trouve Sénèque modernissime. Marc est le gardien des valeurs traditionnelles, celui à qui on ne la fait pas et qui ne se laisse pas embrouiller par la mode, enfin Yvan a échoué dans vie professionnelle et affective et semble n’avoir que ces deux amis de précieux.
Ce trio va s’entre déchirer autour de ce tableau blanc en invoquant tous les arguments qui tournent autour de l’Art moderne. Le rythme est très enlevé et l’on n’arrête pas de rire du début à la fin.

A défaut de le voir au théatre, on regardera avec plaisir la version télévisée avec Luchini dans le rôle de Serge, Pierre Vaneck dans celui de Marc et un Pierre Arditti touchant dans le rôle d’Yvan.

Challenge ABC

http://1000bolleblog.files.wordpress.com/2009/03/yasmina-reza.jpg

 

Yasmina Reza, actrice, romancière et auteur dramatique, est née le 1er mai 1959 à Paris. Fille d'un père ingénieur juif, mi-iranien, mi-russe, et d’une violoniste hongroise arrivée en France pour fuir la dictature soviétique, Yasmina Reza étudie le théâtre et la sociologie à l'université de Nanterre.


Dans ma PAL/LAL : Nulle part


Ils en parlent :
??


Lecture :
Octobre 2009 et Janvier 2010

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