ISBN 2-7427-1003-5
Zoé Valdés raconte l'histoire d'une jeune femme qui lui ressemble à s'y méprendre, depuis sa naissance très patriotique à Cuba, le 2 mai 1959, au lendemain d'un glorieux défilé des travailleurs, jusqu'à cette soirée ultime où, trente ans plus lard, en pleine " période spéciale " (privations, pénurie, liberté si précaire), les deux hommes de sa vie vont jouer aux échecs le privilège de finir la nuit avec elle. Dehors - dernier terme de cette éducation sentimentale et politique à la cubaine - semble l'attendre la mer immense, par où se sont déjà enfuis les amis chers... Tour à tour révolté, lyrique, provocant ou désespéré, le Néant quotidien est de ces textes qui semblent écrits d'un seul souffle, dans l'urgence de tout dire pour sauver ce qui peut l'être encore. De cette île qui, en voulant construire le paradis, avait créé l'enfer ", Zoé Valdés fait un portrait d'une impardonnable vérité. Mais la voix qu'impose ce roman aux inflexions de témoignage est pardessus tout celle d'une artiste à l'écriture flamboyante, passionnément éprise de son pays.
Ce très court roman d’à peine 160 pages possède, au moins, deux mérites : celui d’être efficace et celui d’être rapide. Il est possible de le lire en très peu de temps (moins d’une heure pour les « grands » lecteurs). Le langage et le style sont clairs, directs et remarquables. De plus, on pourrait qualifier certains passages de sulfureux mais ce côté dérangeant est fort agréable dans une société de plus en plus aseptisée. Zoé Valdès décrit et questionne sur la vie, l’amour, le sexe et bien plus encore : la manipulation, le régime politique cubain entre autres. L’auteur semble n’avoir peur de rien et profite de la liberté d’expression qui existe en France (elle vit à Paris) pour être crue et sans aucune honte par rapport à ses prises de position, parfois, surprenantes.
De nombreuses coïncidences avec la vie de l’auteur laissent à penser que ce livre est en grande partie autobiographique, ce qui ajoute à l’intérêt du livre et à son réalisme.
Ce livre est à portée de tous même s’il pourrait déplaire à certains pour les mêmes raisons que ce qui fait qu’on aime ce livre.
Il n’y a pas à dire, l’auteur sait nous accrocher et il est difficile d’arrêter sa lecture avant d’avoir dévoré le livre…
Beaucoup d’autres choses pourraient être dites à propos de Le Néant Quotidien mais que dire de la vie sans trop en dévoiler ?
Ce livre n’est peut-être pas le meilleur de cette plume hispanophone mais il mérite qu’on en parle.
La talentueuse Zoé Valdés est, sans conteste, l’écrivain cubain contemporain inévitable.
CHALLENGE ABC
Zoé Valdés, née le 2 mai 1959 à La Havane à Cuba, est une romancière, poète et scénariste cubaine vivant en France.
Elle a fait partie de la délégation cubaine à l'UNESCO (1983-1988), puis de l'Office culturel de Cuba à Paris. Elle a aussi dirigé une revue cinématographique, Cine cubano.
En 1995, après la publication en France de son roman Le néant quotidien elle est contrainte à l’exil, pour insoumission au régime castriste, accompagnée de son conjoint et de sa fille. Elle réside actuellement en France.
Autres critiques : La douleur du dollar
Ils en parlent : ??