Lundi 8 novembre 2010 à 16:23

http://mes-lectures.cowblog.fr/images/9782253124283G.jpg

Auteur :
Justin Cronin
Traducteur : Pierre Charras
Date de parution : Septembre 2010
Editeur et collection : Librairie Générale Française – Le Livre de Poche
ISBN : 978253124283

Nombre de pages :
535
Genre : Contemporain / historique

Avis :

Le grand et célébrissime entrepreneur  Harry Wainwright revient dans ce village vacances du Maine alors qu'on pensait ne plus jamais le revoir ! Il y retrouve des amis de longue date et de jeunes adultes qu'il a vu grandir. Malgré ses faiblesses physiques et mentales, Harry tient à faire une dernière partie de pêche avec ce jardinier. Mais, au juste, qui est Harry ? Quelles relations a-t-il avec les nombreux personnages de ce roman ? Voilà comment on pourrait résumer ce roman. Et oui, c'est assez loin de la quatrième de couverture. Et non, ce livre ne fait pas partie des policiers. En tout cas, sachez qu'un résumé peut être extrêmement trompeur.

Alexis Liebaert, du magazine Marianne, disait :
"Un récit à l'écriture sobre, sans effets superflus, qui vous prend avec une grande délicatesse et vous laisse le coeur étrangement apaisé."

Il faut déjà préciser que les personnages sont extrêmement nombreux. Le choix d'une composition éclatée où le narrateur change de façon aléatoire et irrégulière, était osé. Ce n'est pas ce que l'on appelle une réussite.
Premièrement, ce roman est bourré de répétitions quant aux événements. Il est vrai que cela peut aider le lecteur à comprendre les relations entre les personnages mais il faut aussi savoir faire dans la retenue et les non-dits.
Deuxièmement, il est impossible pour une personne lambda de s'identifier à un personnage car Justin Cronin apporte au fur et à mesure de nombreuses informations diverses et variées. Le plus gênant ? On revient une fois de plus à l'alternance des narrateurs... On y perd tous nos repères d'autant plus qu'il faut noter de nombreuses analepses et digressions diverses, notamment chez Harry.
Troisièmement, le fil conducteur du roman se retrouve brouillé par des personnages qui se quittent aussi vite qu'ils se sont rencontrés...et, le summum, il leur arrive de se contredire !
De plus, la narration, confuse, associée à une syntaxe complexe n'aide pas à avancer dans le roman et à s'imprégner de l'histoire.
Enfin, l'ambiance du prologue est fort appréciable : froide et glauque, elle pique fortement la curiosité. Dommage qu'on ne la retrouve pas du tout dans le roman...

"Quand revient l'été nous plonge dans l'histoire tourmentée d'une famille américaine brisée deux fois, par la Seconde Guerre Mondiale, puis par celle du Vietnam, à la rencontre d'hommes et de femmes qui nous racontent leurs blessures - et finalement leur secret."

D'après le résumé, on s'attend à quelque chose se rapprochant sur certains points du roman historique. Finalement, il ne s'agit quasiment que de souvenirs familiaux...et encore plus décevant : souvenirs de vacances ! Au fond, quel intérêt ? L'Histoire arrive au compte-goutte bien après la moitié du livre. Sans vouloir enfoncer le clou un peu plus, la Seconde Guerre Mondiale et la guerre du Viêtnam vues par les Américains, c'est déjà vu et revu, avouons-le.

Pour finir, cette lecture n'est pas vraiment un moment de détente car elle demande beaucoup trop d'attention.Quand revient l'été sest une belle déception face à ce qui est annoncé.

Je remercie BOB et Le Livre de Poche pour m'avoir envoyé ce livre.

Lecture : Octobre 2010

Qui en parle ?

Publié par Elora

Dimanche 30 mai 2010 à 22:41

http://lettresperses.free.fr/LP/local/cache-vignettes/L400xH655/9782709630740-e27c8.jpg
(JC Lattès, 20,00€, 448 pages)
ISBN 978-2709630740

Il y a d'abord un père merveilleux, khan de vastes terres du Nord, grandes de leurs trois mille âmes. Il voit soudain le voile des femmes tomber, les temps changer, bouleversant toutes les moeurs. Il y a sa fille, Ensiyeh, élevée comme un garçon, qui se bat pour son domaine et s'habille pourtant comme une héroïne de Tchekhov. Il y a Fereydoun, séducteur et fantasque, qui aime Ensiyeh et esquive avec grâce les folies des hommes et du pouvoir. Il y a Monsieur V., qui a connu la gloire et les grands hommes au service des Pahlavi et qui sera emporté par les tourments de Téhéran... Il y a la mort de la monarchie, les tourbillons de la révolution... Mais il y a surtout l'Iran - de l'Empire perse à la Révolution -, personnage central de ce roman foisonnant, parfois comique, avec les surprises prodigieuses de son histoire et la fin d'un monde qui se croyait immuable.

Il y a Monsieur V., célébrité iranienne notoire, très imbue d’elle-même. Il y a Fereydoun Sardari, ce jeune prodige du cinéma. Il y a Ensiyeh Ilkhan, cette auteure riche et reconnue, qui a charmé Fereydoun. Il y a le khan, ce père absent et trop présent.  Quatre personnages principaux ayant tout ou presque du mode de vie occidentale hormis leurs origines : ils sont iraniens. Et il ne faut pas oublier leurs vies qui s’entrecroisent au gré des volontés et des destins.

A travers eux, c’est le portrait de tout un pays, ses habitudes, ses traditions, son histoire houleuse, qui est décrit par Nahal Tajadod. On y retrouve également ce que peut être le fardeau de la mémoire. L’auteur nous immerge totalement dans cette culture très particulière.  Dans ce roman, sont soulignés des choses qui paraissent encore normales dans certaines cultures, notamment l’importance de la descendance masculine pour les pères. Le lecteur découvrira que, même à l’orient, les relations humaines peuvent être très superficielles, surtout dans les hautes sphères de la société. Pour un français, découvrir la fascination qu’ont ces personnages pour la France et sa capitale est assez impressionnant…  De ce point de vue, ce gros roman peut être intéressant à découvrir.

Cependant, la lecture est rendue assez difficile par l’utilisation, accordée à une histoire confuse,  de nombreux mots arabes dont on a du mal à comprendre le sens.  Le style ? Poli, posé et prétentieux voire pompeux. En un mot comme en dix : désagréable. L’écriture manque de concision et certaines longueurs provoquent un ennui certain… parce qu’il est vraiment difficile d’y voir l’utilité.

Cette initiation à l’Iran est peu aisée ainsi le lecteur doit être réellement intéressé par cette région du monde.

 

Je remercie B-O-B et les éditions JC Lattès pour le livre.

http://media.paperblog.fr/i/200/2002411/passeport-liranienne-nahal-tajadod-L-2.jpeg
Nahal Tajadod est née à Téhéran. Elle s'installe en France en 1977 et s'inscrit aux Langues 0. Elle est l'auteur entre autre d'une superbe biographie romancée du poète Roumi et de Passeport à l'iranienne.

Lecture :
Mai 2010

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Publié par Elora

Samedi 3 avril 2010 à 23:59

http://www.loustal.net/images/couvlivre/dollar_valdes99.jpg(Babel, 8,50€, 342 pages)
ISBN 2-266-08970-6
 
Pour Cuca, dite "la môme", petite Cubaine surprenante par sa candeur et sa générosité, la vie est sacrifice. Son premier dévouement, elle le dédie à "Ouane", celui qui l'embrassa un soir de fête. Pour cet amour unique, elle entre en religion, allant jusqu'à se mutiler – elle s'arrachera les dents – pour ne plus plaire aux autres. Cuca ne cessera plus, pendant 30 ans, de guetter le retour de ce trafiquant mafieux anti-révolutionnaire. De même, l'amour qu'elle porte à sa fille est enraciné dans une profonde abnégation. Mais loin de prendre toute la mesure de ce sacrifice, par désir d'indépendance et par fierté, sa fille la repousse. Seuls ses amis, fidèles, originaux, perçoivent en Cuca cette "femme célibataire habitant sur une île musicale et prétentieuse, plus seule qu'un solo, et mille fois plus pauvre que Cendrillon". Enfin, le dernier renoncement de Cuca demeure celui dont souffrent tous les Cubains. Zoé Valdès dénonce sans complaisance le combat pour la vie dans un Cuba exsangue. Elle avoue ici toute son aigreur, et l'on perçoit sa haine de ce régime castriste, qui méprise les droits de son peuple et qui a trahi ce fol espoir d'un monde meilleur. --Lenaïc Gravis & Jocelyn Blériot
 
Ce roman est le premier que Zoé Valdés a publié suite à son exil presque forcé vers la France, suite à la publication, en 1995, de son livre Le Néant Quotidien où elle critiquait aigrement le régime castriste. Elle réitère son acte dans ce roman où, finalement, le personnage principal n’est que La Havane, capitale cubaine, qui grouille de vie. Il faut déjà noter le parallèle entre Cuca, l’héroïne, et son pays, Cuba (et ses nombreux problèmes…). Les houles de la vie de la jeune femme peuvent effectivement être transposées à la société cubaine. Plus d’une fois, il est possible de lire « XXL », « Extra Large »…qui ne désignent personne d’autre que le dictateur : Fidel Castro, connu pour ses nombreux caprices.
La lecture de ce livre peut sembler bien longue… Dans son précédent livre, Le Néant quotidien, Zoé Valdés nous proposait une histoire concise, allant à l’essentiel, et, pourtant, elle ne nous épargnait rien. Ici, elle avance une idée et l’illustre en longueur et en lourdeurs. Beaucoup d’informations en tout genre, qui sont utiles voire intéressantes…mais, parfois, elles n’aident pas le lecteur en le plongeant dans un état presque léthargique. De plus, l’écriture se rapproche trop franchement du style oral dans ce qu’il y a de pire, ne rendant pas le livre plus digeste.
Malgré tout, on ne peut pas nier que le roman possède un minimum d’intérêt. En effet, il dépeint avec un humour certain, la déchéance du pays, la corruption politique ainsi que la misère et la faim qui poussent les Cubains (notamment les femmes) à des actions peu recommandables. De plus, le livre est composé avec de nombreuses références musicales connues et reconnues internationalement. Chaque chapitre commence par le titre d’une chanson. D’ailleurs, il paraît qu’une compilation des titres cités dans le livre est sortie…
En résumé, la lecture de ce livre est réservée à ceux et celles qui veulent en savoir un peu plus sur cette petite île et aux aventuriers.

http://lewesternculturel.blogs.courrierinternational.com/media/00/00/1267217844.jpg

 

 Zoé Valdés, née le 2 mai 1959 à La Havane à Cuba, est une romancière, poète et scénariste cubaine vivant en France.
Elle a fait partie de la délégation cubaine à l'UNESCO (1983-1988), puis de l'Office culturel de Cuba à Paris. Elle a aussi dirigé une revue cinématographique, Cine cubano.
En 1995, après la publication en France de son roman Le néant quotidien  elle est contrainte à l’exil, pour insoumission au régime castriste, accompagnée de son conjoint et de sa fille. Elle réside actuellement en France.

 



Autres critiques :
Le Néant Quotidien

Ils en parlent : ?
Lecture : Mars 2010
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Publié par Elora

Dimanche 14 mars 2010 à 10:41

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/2/3/6/9782070374632.jpg (Folio, 5,60€,  121pages)
ISBN 2-07-037463-7

Stuttgart, 1932. Hans Schwarz, fils d'un médecin juif, rencontre Conrad von Hohenfels, issu d'une famille aristocratique au passé prestigieux. Tout les sépare : pourtant une amitié naît, exceptionnelle, exigeante. Mais déjà, avec la montée du nazisme, grondent des rumeurs de haine. Hans, exilé aux États-Unis, s'efforcera d'oublier son passé. Un passé qui se rappellera à lui un jour...
 
Le chef-d' oeuvre de Fred Uhlman raconte l'amitié entre deux jeunes Allemands, au moment de la prise du pouvoir par Hitler. L'un est juif, l'autre appartient à une famille noble. Bien des années plus tard, en dépit des difficultés traversées, l'amitié retrouvée aura été plus forte que la persécution et que la mort. En se rencontrant pour 'L' ami retrouvé', c'était la première fois que Harold Pinter et Jerry Schatzberg travaillaient ensemble. Le thème du livre de Fred Uhlman a touché de la même façon la sensibilité et les préoccupations de l'écrivain et celles du cinéaste. Pour Harold Pinter, ce scénario s'inscrit dans la continuité de ses oeuvres les plus récentes, en reprenant deux de ses thèmes essentiels d'une part, la mémoire, avec ses nostalgies et ses remords, ses télescopages et ses malentendus ; d'autre part, le combat (de plus en plus déterminé et presque militant) que mène Pinter pour le droit de l'homme à la vie et à la liberté, pour la défense de l'individu contre les agressions des appareils d'État, qu'elles soient brutales ou insidieuses.
Ce court roman (ou cette longue nouvelle ?) est avant tout l’histoire d’une amitié de celles qui n’auraient jamais dû exister entre un Juif et un « autre ». Aucune violence dans ce tout petit livre d’une centaine de page mais plutôt la montée du nazisme dans les mentalités et Fred Uhlman nous montre, avec une certaine réussite, qu’il est possible de conserver des liens, des années durant malgré les aléas de la vie et de l’histoire, malgré la distance… malgré tout.
La Seconde Guerre mondiale sert surtout de fond. On apprécie que cela ne soit pas surexploité mais il est vrai que le reste parait très superficiel. Bien que ces quelques pages restent relativement touchantes, il manque un petit quelque chose, ce petit truc qui fait que la lecture est vraiment marquante.
Bref, ce roman pourtant très connu n’est pas pour autant inévitable.
Ce livre se lit en une toute petite heure, sans fioritures, sans heurts avec le vocabulaire ou le style.
Tellement court, tellement superficiel, qu’il est difficile d’en parler sans faire de spoilers…

CHALLENGE ABC ET RAT

http://www.je-publie-mon-livre.com/.a/6a00d83452138d69e2011570fb12de970b-800wi
Fred Uhlman (né le 19 janvier 1901 à Stuttgart, Allemagne, mort à Londres le 11 avril 1985) était un écrivain et peintre britannique d'origine allemande.


Ils en parlent :
Karine :), MeL, Melisende


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Publié par Elora

Lundi 8 mars 2010 à 15:58

http://lalydo.files.wordpress.com/2009/12/leliseurlivre1.jpg(Folio, 6,10 €, 242 pages)
ISBN : 2-07-040458-7


A quinze ans, Michaël fait par hasard la connaissance, en rentrant du lycée, d'une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours, et l'un de leurs rites consiste à ce qu'il lui fasse la lecture à haute voix. Cette Hanna reste mystérieuse et imprévisible, elle disparaît du jour au lendemain. Sept ans plus tard, Michaël assiste, dans le cadre de des études de droit, au procès de cinq criminelles et reconnaît Hanna parmi elles. Accablée par ses coaccusées, elle se défend mal et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l'insoupçonnable secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée, et aussi cet étrange premier amour dont il ne se remettra jamais. Il la revoit une fois, bien des années plus tard. Il se met alors, pour comprendre, à écrire leur histoire, et son histoire à lui, dont il dit : "Comment pourrait-ce être un réconfort, que mon amour pour Hanna soit en quelque sorte le destin de ma génération que j'aurais moins bien su camoufler que les autres ? "

Le Liseur s'inscrit dans la lignée du Troisième Reich, qui s'est rendu coupable aux yeux de l'humanité des pires atrocités.
Ce récit couvre habillement trois périodes. D'abord, celle de ce grand amour fantastique, qui unit deux être tout sépare; ensuite, la période du procès et la recherche de Michaël, convaincu qu'un élément échappe au jury; enfin, l'après-procès et la façon dont Michaël et Hanna réinventent leur relation.
Dès les premières pages, on se pose des questions sur cette femme alors que l’on cerne facilement Michael. Outre l’amour qu’ils se découvrent, leur autre point commun est qu’ils sont, parfois, assez plats et prévisibles. On peut déplorer également les lourdeurs, particulièrement lors des monologues du narrateur qui manque étonnamment de charisme.
La puissance de ce livre dans le fait qu'il dévoile le côté humain de la monstruosité puisqu’elle n’a effectivement pas de visage défini. De plus, cette œuvre dépeint les contrecoups du nazisme sur le peuple allemand comme trop peu l’ont fait. Même s'ils n'ont pas participé à cet holocauste, ils se sentent honteux du passé nazi de leur pays. Bernhard Schlink apporte avec ce roman une réflexion éclairante sur les criminels de guerre. Quelle était leur implication dans un régime engagé dans une extermination à tous crins en dehors même des frontières nationales?
L’auteur montre, avec talent et humanité, que l’amour peut aller au-delà des pires événements.
Hélas ! On peut facilement trouver presque toutes les réponses aux questions que l’on peut se poser lors du livre. Dans le cas contraire, en refermant le livre, il est aisé de se dire « Ah mais oui ! C’était évident là, là ou encore ici et ici…. ».
Cependant, avec son style simple et efficace, Bernhard Schlink sait nous procurer un réel moment de plaisir à la lecture. L’ensemble se dévore avec délice.
Vous verrez, la puissance que la lecture peut avoir est tout simplement fascinante !

Read A Thon

http://3.bp.blogspot.com/_SlTmYbhgoOw/SgqhVMrKo3I/AAAAAAAAAJ8/wrTpX-L1vPM/s400/250px-BernhardSchlinkPortrait.jpg
Bernhard Schlink, écrivain de langue allemande est né le 6 juillet 1944 à Bielefeld (Allemagne).
Il est professeur de droit public et de philosophie du droit à l'université de Humboldt à Berlin.

 Ils en parlent :  MeL, Melisende, Karine :), Nelfe


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