Samedi 12 juin 2010 à 0:01

http://www.blog-o-book.com/wp-content/uploads/2009/02/suskind_le_parfum_.jpg
(Le Livre de Poche, 5,50€, 279 pages)
ISBN 2253044903


Le bâtard qui voit le jour dans le quartier le plus nauséabond de Paris s'appellera Grenouille, étrange nom guttural dont Gaillard (sa nourrice) et Grimal (le tanneur qui l'emploie à des tâches répugnantes) se font les échos, comme si la marginalité appelait forcément la marginalité. C'est donc dans la fange parisienne du XVIIIe que Grenouille, né sans parents ni amour, sans racines ni odeur, mène une vie de nomadisme olfactif, volant les odeurs, les imaginant, les recréant pour les infuser au monde entier. Sans distinction hiérarchique, il se pénètre de la moindre senteur, tout d'abord frénétiquement, puis avec méthode, pour finalement se livrer à un projet démiurgique et vampirique. Dans ce voyage jusqu'aux confins de l'imagination à la fois poétique et morbide, Süskind nous entraîne sans repos à la suite de son héros monstrueux, véritable buvard des essences dont l'ultime expérience revêt presque un caractère généreux et mystique. --Sana Tang-Léopold Wauters

Pendant des mois, on hésite à ouvrir ce livre...et quand on l’ouvre, pour une lecture commune, c’est presque avec regrets qu’on grignote ces pages pourtant pas si nombreuse. Dès le début, les odeurs écrasent le lecteur. Dès les premiers paragraphes, ça pue à en être écœurant : trop d'odeurs  et puis trop de crasse, de saleté, un style trop lent, trop pesant, comme un parfum trop capiteux  qu'on met pour se faire remarquer. Mais bon… On insiste pour la lecture commune. La première partie est loin d'être captivante, mais on avance quand même, on suit donc ce batracien infecte dans son marécage répugnant. Quand il arrive chez Baldini, on se dit qu'au milieu de ces bonnes effluves, ça va finir par décoller, mais non. On ne dira pas que ça devient technique, mais c'est gonflant ces histoires d'extraction de parfum. Rebelote après le premier meurtre où ça ne décolle pas.
Puis, certificat en poche, notre compagnon parfumeur s'en va à la campagne et cette seconde partie est à la fois inutile et insupportable. L’homme rêve et nous, on s'endort en tournant les pages. Et ça va de mal en pis quand on fait la connaissance du marquis par le biais duquel l'auteur nous fait part de ses délires bourrés entre amis ou sous acide.

En pénétrant dans la troisième partie, enfin !, on a quelque chose à se mettre sous la dent. Cinquante pages bien maîtrisées et intéressantes. Oh ! Rien d'un chef-d’œuvre, mais au moins on est un peu happé par l'histoire, on avance mieux, les pages se font légères et on prend plaisir à lire. Puis vient la fin, et là... et là, on les regrette ces pages. C’est vrai que, sans elle, on l’aurait peut-être lâché ce bouquin.

 Que c'est mauvais  et écœurant! Une scène d'exécution-orgie absolument démente, mal écrite, ridicule suivie d'une fin du même acabit.

Peu de choses à sauver…

http://djbeltounes.files.wordpress.com/2009/06/3007128.jpg
Patrick Süskind est un écrivain et scénariste allemand. Il est né le 26 mars 1949 à Ambach sur le lac de Starnberg (am Starnberger See), en Bavière près de Munich et a grandi dans le village bavarois de Holzhausen. Il étudie l’histoire (histoire médiévale et contemporaine) et la littérature à Munich et à Aix-en-Provence. Il travaille ensuite comme scénariste pour la télévision.

 Ils en parlent : 100choses, MeL, Méli

Lecture : Avril 2010

 

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Publié par Elora

Mardi 11 mai 2010 à 18:41

http://www.impudique.net/wp-content/uploads/2010/03/le-roi-des-cranes.jpg
(Editions Les Nouveaux Auteurs, 17,90€, 342 pages)

ISBN 2917144556



Après vingt ans de Brigade anti-criminalité, le major Makovski, dit " Mako ", sent de plus en plus la crasse lancinante de la rue lui coller aux rêves. Il accepte donc une affectation aux Stups, abandonnant les rondes de nuit, ses collègues et l'adrénaline. Mais les Stups ne sont pas non plus une promenade de santé : la brigade a son compte de sordide. Mako, pourtant, parait s'assagir, allant même jusqu'à envisager de se reconstituer un semblant de vie... Mais, lorsqu'une jeune juge est poignardée dans le parking même du Palais de justice, la machine s'emballe et les démons de ses vieilles colères refont surface. Il n'est bientôt plus question que de l'instinct du chasseur, de celui de la survie... Surtout quand la proie se révèle plus puissante que le prédateur, et que le " roi des crânes " nage dans les mêmes eaux que Mako...

C’est avec  fébrilité que les lecteurs ayant apprécié Mako, ouvriront ce deuxième opus de Laurent Guillaume. Ils y risquent une déception. La préface n’est pas tout à fait de bonne augure puisqu’à quatre mots près, c’est précisément la même que dans le livre précédent. Ne pas préfacer ce livre aurait, certainement, était plus judicieux. Cependant, cela ne fait pas  un livre et l’envie de retrouver le major Makovski surpasse largement ce petite problème de démarrage.

On retrouve donc le même personnage principal, dans toute son intégrité de justicier à visage découvert. Laurent Guillaume présente un Mako toujours hanté par les démons auxquels il ne sait pas résister, à notre plus grand bonheur mais aussi plus profond.

L’écriture et le style de l’auteur ont gagné en épaisseur, sans pour autant se départir de ce que l’on a aimé dans le premier roman. C’est direct, précis, limpide, violent, perturbant, sincère…  Le vocabulaire est, une fois de plus, le juste : termes policiers, douloureux… L’intrigue est bien soignée et on peut quasiment toucher les personnages. Nous n’échappons à rien et ce n’est pas désagréable. Chacun des lecteurs est immergé de force dans un monde inconnu, gluant de solitude, de peurs, de mort, de drogues et de sueur. Certains passages font réellement froid dans le dos, notamment au chapitre 17. Notre cœur palpite à l’unisson avec celui de Mako. En bref,  le lecteur est parfaitement tenu en haleine  et vit en même temps que les personnages. Avec du recul, la fin est prévisible, presque décevante, mais, durant la lecture, on est tellement pris par les aventures de Keita, Mako, Vasseur et les autres, qu’elle parait inimaginable.

Le roman, écrit au scalpel, est très bien mené d’un bout à l’autre.

Malgré les nombreux points communs avec le précédent livre de l’auteur, il est impossible de bouder son plaisir face au Roi des Crânes, qui, dans le langage policier, signifie « roi de l’interpellation ».

*
**
***


Laurent Guillaume a 41 ans et est passionné d'histoire antique et de romans noirs. Il vit actuellement au Mali où il exerce ses fonctions d'officier de police en tant que coopérant.

Autres critiques : Mako
Lecture : Mai 2010

 

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Publié par Elora

Mercredi 24 mars 2010 à 12:20

http://mes-lectures.cowblog.fr/images/couv3123792.jpg(Le Livre de Poche, 6,50€, 344 pages)
ISBN 978-2-917144-40-4

A la sortie d'un night-club, une jeune fille est victime d'une agression sauvage. Mako, policier de la BAC, taciturne et endurci, obsédé par l'idée d'en punir lui-même l'auteur, s'investit dans l'enquête au-delà de la raison. Il déclenche une traque qu'il l'emmènera loin, aux confins de la folie, là où le bien et le mal se confondent. De l'enfer des trottoirs aux boîtes de nuit branchées, Mako hante les bas-fonds d'une société en perdition.
 
Tous les lecteurs ne sont pas attirés par les mêmes genres littéraires et chacun a donc tendance à en délaisser certains. Le policier, par exemple. Mais lorsque l’on vous propose de recevoir un livre de ce genre en échange d’une simple critique et lorsque le résumé vous attire tout de même…Difficile de résister à l’appel.
 
Ce livre, le premier de l’auteur, vaut le détour rien que pour la préface d’Olivier Marchal (d’abord policier avant de travailler pour les écrans). Difficile de choisir une phrase représentative de ces quatre pages parce que la totalité est remarquable. Retenez seulement que cette préface met la barre très haute et mériterait un flot d’éloges mais ce n’est pas le sujet de ce billet : il y a un roman policier derrière !
 
Le style est sobre sans être froid. La narration reste très traditionnelle. Et elle fait parfois penser à celle des polars américains à succès. Il arrive également que les descriptions paraissent longues et ennuyeuses mais il faut bien se faire une raison : tous les romans policiers connaissent ce moment, qui doit, néanmoins, être mené avec brio pour que le lecteur ne lâche pas. Et, ici, on garde le livre ouvert ! Certains mots, expressions (bœufs, IGS, Sûreté…), sigles (OPJ, IML, BAC…) utilisés peuvent être perturbant…mais, au moins, le livre a un côté instructif.
 
Reconnaissons à Laurent Guillaume, une écriture qui accroche. On ne peut pas nier qu’il possède ce petit truc en plus qui fait beaucoup de choses. Mais quoi ? Le charme d’une écriture à la française ?
 
L’auteur en dit juste assez pour faire monter la pression et donner envie de continuer. Parfois, on étouffe, on a envie de sortir de ce tourbillon infernal mais c’est tout simplement impossible. D’ailleurs, s’il fallait ne retenir qu’un point positif de ce roman policier ce serait celui-là : Laurent Guillaume arrive à nous faire descendre en enfer en même temps que les personnages, notamment que Mako dont la souffrance est indicible. A cause de l’amour ? Ce serait peut-être trop facile….
 
Il faut avouer que l’auteur échappe aux pires clichés sur tous les plans, offrant une image des « flics » plus humaine et plus sensible, sans tomber dans l’excès.
 
Concernant le dénouement, silence ! Sans être tout à fait révolutionnaire, il n’en est pas moins relativement surprenant et se laisse déguster avec le plaisir de la découverte, tout en restant très réaliste.
 
Dans ce bon policier écrit sans concessions, on retrouve tous les bas-fonds de la police, des banlieues, de la société, de l’immigration…Et, attention ! Bonne surprises ! (ou mauvaises…c’est selon.)
 
En deux mots comme en dix, ce livre pourrait convertir quelques réfractaires aux romans policiers.

Une nouvelle plume à découvrir. Et sans perdre une seconde !
 
 
 http://97.img.v4.skyrock.net/97e/qg-le-cercle/pics/2352154741_small_1.jpg(Laurent Guillaume est à droite)

Laurent Guillaume : 41 ans, passionné d'histoire antique et de romans noirs. Il vit actuellement au Mali où il exerce ses fonctions d'officier de police en tant que coopérant. Mako est son premier roman policier.



Je remercie
http://mes-lectures.cowblog.fr/images/livraddictlogomiddle.png et
http://www.images.hachette-livre.fr/media/imgEditeur/LeLivredePoche/LGF-logo-G.gif

pour ce partenariat.


Autres critiques :
Le Roi des crânes

Ils en parlent : Lelanie Heclea


Lecture : Mars 2010
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Publié par Elora

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