Lundi 29 mars 2010 à 17:24

Ce livre est un livre voyageur. Pour le recevoir, s'adresser à Matilda

 http://www.decitre.fr/gi/12/9782070304912FS.gif(Folio, 5,00`€, 121 pages)
ISBN 2-07-030491-4

"Le pays allait de l'avant, bien loin de la guerre, à une vitesse incroyable, en oubliant tout. Mais il y avait tout un monde qui n'en était jamais sorti, de la guerre, et qui dans ce pays heureux n'arrivait pas à redémarrer."
Ce monde va se livrer bataille à la vieille ferme de Mato Rujo, où vivent Manuel Roca et ses deux enfants. Habités par la vengeance, trois hommes viennent débusquer celui qui fut leur ennemi, trois hommes décidés à faire couler le sang. Manuel Roca le sait. Sous la plancher de la maison, il dissimule sa petite fille puis après avoir chargé ses fusils, il demande à son fils de courir se cacher. Déjà le bruit des armes automatiques les rattrape. La guerre n'est pas finie.
Alessandro Baricco revient avec un roman court, violent, impulsif, tissé d'une économie de mots où les silences en disent long. Froissement de la mémoire comme celle d'une étoffe ou rugissement des flammes sur la folie des hommes, la lecture de Sans sang vous prendra à peine une heure. Une heure faite d'émotion sincère racontant ces hommes et ces femmes que l'histoire enchaîne à ses batailles et qui, par la faute de leurs parents ou d'eux-mêmes, resteront à jamais pétrifiés dans la violence des conflits. Comme si tuer offrait toujours une raison de tuer, encore. Une heure donc, qui en vaut plusieurs, tant ce récit bruisse de la beauté d'une littérature touchant au cœur. -Hector Chavez

Après avoir été perturbée par la lecture d’Océan Mer, il semblait difficile de ne pas découvrir d’autres romans, nouvelles ou essais du même auteur. Soie et Novecento : pianiste s’étaient soldés par de petites déceptions mais recevoir un livre voyageur n’est pas désagréable, même lorsque c’est nous qui l’avons demandé.

Pour en venir à Sans Sang, ce roman laisse pantois et perplexe. On retrouve en grande partie l’auteur d’Océan Mer, celui qui nous faisait vibrer tout en nous perdant dans une histoire un peu particulière. D’ailleurs, la fin est assez floue si ce n’est pas incompréhensible.

Le titre sonne extrêmement juste. Ce livre raconte une vengeance qui se finit dans le sang…mais certains personnages gardent leur sang-froid, faisant le premier pas vers le pardon. Bref.

Le style sans aucune prétention est épuré, légèrement perturbant (sans se défaire du côté agréable) et les phrases suivent à merveille le rythme de la respiration pendant une lecture calme.

On ne peut s’empêcher, en lisant les dernières lignes, de trouver les 121 pages trop rapides ou un peu superficielles mais, avec un peu de recul, on se rend compte que cette longue nouvelle ne se résume pas seulement à cela. Pour savoir ce que l’on peut éprouver, il faut lire le livre puisque c’est indicible.

http://www.babelio.com/users/AVT_Alessandro-Baricco_8368.jpeg

Alessandro Baricco (né le 28 janvier 1958 à Turin) est un écrivain, musicologue et homme de théâtre italien contemporain.

Autres Critiques : Océan Mer, Novecento : Pianiste, Soie

Ils en parlent : Matilda, d'autres ?


Lecture : Mars 2010
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Publié par Elora

Mercredi 24 mars 2010 à 16:29

http://media.paperblog.fr/i/153/1530870/vais-ne-ten-fais-pas-L-1.jpeg(Pocket, 4,30€, 155 pages)
ISBN 2-266-10569-8

Une autre lettre de Loïc. Elles sont rares. Quelques phrases griffonnées sur un papier. Il va bien. Il n'a pas pardonné. Il ne rentrera pas. Il l'aime. Rien d'autre. Rien sur son départ précipité. Deux ans déjà qu'il est parti. Peu après que Claire a obtenu son bac. A son retour de vacances, il n'était plus là. Son frère avait disparu, sans raison. Sans un mot d'explication. Claire croit du bout des lèvres à une dispute entre Loïc et son père. Demain, elle quittera
son poste de caissière au supermarché et se rendra à Portbail. C'est de là-bas que la lettre a été postée. Claire dispose d'une semaine de congé pour retrouver Loïc. Lui parler. Comprendre.

Ce livre, qu’en dire ? Peu de choses comme ce qu’il contient. Il ressemble à une ébauche de scénario. Les personnages sont plantés là et mis à part le quatuor familial - Loïc, Claire et leurs parents – on ne nous donne quasiment aucune piste quant à leur rencontre, quant à leur avenir amical ou amoureux. Associé à un cadre d’action franchement plat, cela donne quelques pages avec un intérêt très limité comme celui que Claire porte à elle-même alors qu’elle élève son frère au rang de Dieu.
On suit Claire à la recherche de Loïc, disparu mystérieusement, et d’elle-même, durant 156 pages au contenu linéaire, malgré les quatre parties. Et on devine ce qu’il est devenu à ce jeune homme, visiblement bien avant sa sœur.
Quand on referme ce livre, on se dit qu’on aurait pu être ému. Il n’en est rien : sentiments à peine effleurés, évènements à peine suggérés, personnages sans intérêt, aucun rebondissements et un style très épuré, extrêmement simpliste.
C’est à se demander si ce n’est pas un brouillon qui a été publié et on regrette car ce roman aurait pu être inoubliable, marquant. Ce roman aurait pu être de ces chefs d’œuvre qui marquent au moins une décennie.
Mais cela ne doit empêcher personne de regarder le film où les excellents acteurs donnent de l’épaisseur et du caractère aux personnages, où l’on a de vraies relations (plus ou moins suggérés) entre les dits personnages. La performance de Kad Merad, dans l’un de ses premiers rôles dramatiques, est à noter tout comme la performance de Mélanie Laurent.

Pour une fois, on préfèrera se pencher plutôt sur l’adaptation cinématographique que sur le livre d’origine.

http://a34.idata.over-blog.com/0/36/99/09/371actupapier2_olivier-adam.jpg
Olivier Adam est un écrivain français né le 12 juillet 1974 à Draveil. Il a grandi en région parisienne et vit maintenant en Bretagne. Il a participé à la création du festival littéraire les correspondances de Manosque. Il est actuellement édité par les Éditions de l'Olivier et aux éditions L'École des loisirs pour ses œuvres pour la jeunesse.

Dans ma LAL :
A L'Abri de rien, Des Vents contraires
Dans ma PAL : Falaise

Ils en parlent : Carol[ine], Liyah


Lecture : Mars 2010
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Publié par Elora

Mercredi 24 mars 2010 à 12:20

http://mes-lectures.cowblog.fr/images/couv3123792.jpg(Le Livre de Poche, 6,50€, 344 pages)
ISBN 978-2-917144-40-4

A la sortie d'un night-club, une jeune fille est victime d'une agression sauvage. Mako, policier de la BAC, taciturne et endurci, obsédé par l'idée d'en punir lui-même l'auteur, s'investit dans l'enquête au-delà de la raison. Il déclenche une traque qu'il l'emmènera loin, aux confins de la folie, là où le bien et le mal se confondent. De l'enfer des trottoirs aux boîtes de nuit branchées, Mako hante les bas-fonds d'une société en perdition.
 
Tous les lecteurs ne sont pas attirés par les mêmes genres littéraires et chacun a donc tendance à en délaisser certains. Le policier, par exemple. Mais lorsque l’on vous propose de recevoir un livre de ce genre en échange d’une simple critique et lorsque le résumé vous attire tout de même…Difficile de résister à l’appel.
 
Ce livre, le premier de l’auteur, vaut le détour rien que pour la préface d’Olivier Marchal (d’abord policier avant de travailler pour les écrans). Difficile de choisir une phrase représentative de ces quatre pages parce que la totalité est remarquable. Retenez seulement que cette préface met la barre très haute et mériterait un flot d’éloges mais ce n’est pas le sujet de ce billet : il y a un roman policier derrière !
 
Le style est sobre sans être froid. La narration reste très traditionnelle. Et elle fait parfois penser à celle des polars américains à succès. Il arrive également que les descriptions paraissent longues et ennuyeuses mais il faut bien se faire une raison : tous les romans policiers connaissent ce moment, qui doit, néanmoins, être mené avec brio pour que le lecteur ne lâche pas. Et, ici, on garde le livre ouvert ! Certains mots, expressions (bœufs, IGS, Sûreté…), sigles (OPJ, IML, BAC…) utilisés peuvent être perturbant…mais, au moins, le livre a un côté instructif.
 
Reconnaissons à Laurent Guillaume, une écriture qui accroche. On ne peut pas nier qu’il possède ce petit truc en plus qui fait beaucoup de choses. Mais quoi ? Le charme d’une écriture à la française ?
 
L’auteur en dit juste assez pour faire monter la pression et donner envie de continuer. Parfois, on étouffe, on a envie de sortir de ce tourbillon infernal mais c’est tout simplement impossible. D’ailleurs, s’il fallait ne retenir qu’un point positif de ce roman policier ce serait celui-là : Laurent Guillaume arrive à nous faire descendre en enfer en même temps que les personnages, notamment que Mako dont la souffrance est indicible. A cause de l’amour ? Ce serait peut-être trop facile….
 
Il faut avouer que l’auteur échappe aux pires clichés sur tous les plans, offrant une image des « flics » plus humaine et plus sensible, sans tomber dans l’excès.
 
Concernant le dénouement, silence ! Sans être tout à fait révolutionnaire, il n’en est pas moins relativement surprenant et se laisse déguster avec le plaisir de la découverte, tout en restant très réaliste.
 
Dans ce bon policier écrit sans concessions, on retrouve tous les bas-fonds de la police, des banlieues, de la société, de l’immigration…Et, attention ! Bonne surprises ! (ou mauvaises…c’est selon.)
 
En deux mots comme en dix, ce livre pourrait convertir quelques réfractaires aux romans policiers.

Une nouvelle plume à découvrir. Et sans perdre une seconde !
 
 
 http://97.img.v4.skyrock.net/97e/qg-le-cercle/pics/2352154741_small_1.jpg(Laurent Guillaume est à droite)

Laurent Guillaume : 41 ans, passionné d'histoire antique et de romans noirs. Il vit actuellement au Mali où il exerce ses fonctions d'officier de police en tant que coopérant. Mako est son premier roman policier.



Je remercie
http://mes-lectures.cowblog.fr/images/livraddictlogomiddle.png et
http://www.images.hachette-livre.fr/media/imgEditeur/LeLivredePoche/LGF-logo-G.gif

pour ce partenariat.


Autres critiques :
Le Roi des crânes

Ils en parlent : Lelanie Heclea


Lecture : Mars 2010
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Publié par Elora

Lundi 22 mars 2010 à 10:46

http://www.apprendre-comment.com/images/alphabet-arabe.gifVenons en au "Tag des mots", que je dois à AnneSo.
Voici la règle : Il s'agit de choisir un mot et à partir des lettres qui le composent, de trouver d'autres mots et d'y associer un auteur que l'on aime.
Pour ma part, je choisis.... : 
OCEAN
O pour océan que j'ai envie d'associer à Claudie Gallay pour Les Déferlantes. Ce livre, c'est tout simplement mon coup de coeur de l'année dernière.
C... devinez je pense à quel mot ?... Cheval, évidemment. Et alors là, je ne peux vous conseiller que Monsieur Jérôme Garcin (connu pour son émission sur France Inter, Le Masque et La Plume). Et je ne peux que citer Bartabas, roman et Perspectives Cavalières
E comme Enfance. Précisons que je pense plutôt à Jeunesse. Marie-Aude Murail. Ma référence en terme de littérature jeunesse.
A... Alors là, je dirais grand classique de cette lettre : Amour. Je pense à Marc Lévy pour son livre Et si c'était vrai ? Une question que je me pose très souvent quand je pense à mes fantasmes.
N Nouveauté comme Mako (de Laurent Guillaume) que j'ai reçu à l'occasion de mon premier partenariat avec Livraddict et Le Livre de poche.

Les heureux taggués sont MeL et TuLisQuoi







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Publié par Elora

Dimanche 21 mars 2010 à 0:38

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/9/4/6/9782842054649.jpg(Editions Mille et une nuits, 2,50€, 79 pages)
ISBN 2-84205-464-4

A la fin du XVIIIe siècle, un vallon ensommeillé sur les bords de l'Hudson où vit une paisible communauté d'origine hollandaise...
La légende qui s'y colporte d'un fantomatique cavalier furieux vient à menacer la quiétude de ses habitants. On raconte qu'il décapite dans sa course folle tous ceux qu'il rencontre, et lui-même serait sans tête... Sur un ton parodique, Washington Irving (1783-1859) brocarde un rêve américain qui tourne rapidement au cauchemar. La Légende du Cavalier sans tête constitue un surprenant mélange d'enchantement et de fantastique.
 
Tout le monde (ou presque) connait le film qui en a été tiré, avec le sublime Johnny Depp…dont le visage nous suit durant cette soixantaine de pages. Ce livre est en revanche, moins connu. Dans un sens, on comprend aisément pourquoi. A la lecture, cette légende n’a ni queue ni tête avec analepses, prolepses, départ en force vers l’imaginaire, retour surprenant et très difficile à la réalité du conteur, à foison.  Pourtant, quelque chose fait que l’on tient bon pour dévorer ce peu de pages. La situation attise notre curiosité : légende existante de la Grande-Bretagne de la fin du 18ème siècle ou pur délire de Washington Irving ? A chacun de se forger son avis, d’y réfléchir. Il est vrai qu’on a envie d’y croire mais la narration est brinquebalante, le style maladroit. Parfois, on lutte pour comprendre les phrases biscornues, très philosophiques de l’époque… Ici, on désespère de la platitude, de la simplicité du propos et les idées en bazar… Oui, quelques remarques, quelques passages sont pas mal, font monter la pression mais les défauts déjà cités jouent bien trop en la défaveur de cette légende sous forme de nouvelle.
Cependant, son adaptation par Tim Burton est remarquable. Elle remet de l’ordre dans les idées de Washington Irving sans oublier la patte particulière mais excellente du réalisateur. Les acteurs rentrent à merveille dans la peau des personnages et rendent cette légende accessible, tellement croyable. Bref, ce film donne à l’imagination de quoi fonctionner et laisse rêveur.

http://robertarood.files.wordpress.com/2008/09/irvingbrady.jpg
Washington Irving, né le 3 avril 1782 dans le quartier de Manhattan, à New York, mort le 28 novembre 1859 à Tarrytown, est un écrivain américain du début du XIXe siècle. Son prénom lui a été donné en hommage à George Washington. Il a publié sous les pseudonymes de Geoffrey Crayon, gentleman, de Dietrich Knickerbocker et de Jonathan Oldstyle. Il est surtout connu pour ses nouvelles, mais il a aussi écrit de nombreux essais et biographies.

Lecture : Mars 2010

Publié par Elora

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