(NIL, 396 pages, 19€)
ISBN 284111371X
Janvier 1946. Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale et Juliet, jeune écrivaine anglaise, est à la recherche du sujet de son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, un natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre son monde et celui de ses amis - un monde insoupçonné, délicieusement excentrique. Celui d'un club de lecture créé pendant la guerre pour échapper aux foudres d'une patrouille allemande un soir où, bravant le couvre-feu, ses membres venaient de déguster un cochon grillé (et une tourte aux épluchures de patates...) délices bien évidemment strictement prohibés par l'occupant. Jamais à court d'imagination, le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates déborde de charme, de drôlerie, de tendresse, d'humanité Juliet est conquise. Peu à peu, elle élargit sa correspondance avec plusieurs membres du Cercle et même d'autres habitants de Guernesey , découvrant l'histoire de l'île, les goûts (littéraires et autres) de chacun, l'impact de l'Occupation allemande sur leurs vies... Jusqu'au jour où elle comprend qu'elle tient avec le Cercle le sujet de son prochain roman. Alors elle répond à l'invitation chaleureuse de ses nouveaux amis et se rend à Guernesey. Ce qu'elle va trouver là-bas changera sa vie à jamais.
Après avoir lu des avis aussi flatteurs les uns que les autres, je m’attendais, au moins, à passer un bon moment. Au final, j’ai été assez déçue.
Autant avouer tout de suite, ce que j’ai préféré dans le livre, c’est sa couverture extrêmement soignée avec ce stylo-plume, les enveloppes timbrées et ce nœud rose. A vrai dire, je rêve d’avoir un fond de blog dans le même style. Bref, passons.
L’histoire en elle-même semble être des plus sympathique = un écrivain à la recherche de nouvelles inspirations pour ses prochains écrits. Curieux mais extrêmement tentant. Au fur et à mesure de ses pérégrinations épistolaires et de sa vie, Juliet reçoit une lettre d’un certain Dawsey, lui parlant du Cercle Littéraire des amateurs de tourtes aux épluchures de patates (si, si, c’est le titre complet. Explications dans le roman, si vous le souhaitez.). Les échanges de Juliet avec ce groupe se font de plus en plus réguliers et sont censés lui donner des éléments pour écrire sur l’utilité de la lecture. Bien vite, trop vite, il n’est plus question de cela mais plutôt de la vie de Guernesey pendant son occupation lors de la Seconde Guerre Mondiale. Ce revirement de situation est décevant dans le sens où les balbutiements du roman étaient réellement prometteurs.
De plus, les échanges épistolaires vont à un rythme effréné, donnant une impression de dynamisme retombant finalement assez rapidement face à la multiplicité des personnages. Il est alors difficile de retenir les correspondances autres que celles qu’entretient Juliet avec Dawsey, Sidney (son éditeur) voire avec son amie Sophie. Par conséquent, il en va de même pour les informations, peut-être essentielles, contenues dans ces lettres. Cela est loin d’empêcher un côté très prévisible à ce roman.
D’autre part, chaque personnage ayant une personnalité définie à l’extrême, ils se sont parfois transformés en véritables caricatures. Ils sont chacun leur tour « trop » : trop secret, trop sauvage, trop naïf ou trop niais comme Juliet.
Cependant, il faut bien reconnaitre un gros point positif à ce livre : on a envie d’aller visiter Guernesey qui m’a fait penser à la Bretagne. Pas étonnant, me direz-vous...
En quelques mots, ce roman tout simple est bien loin d’être un essentiel dans nos bibliothèques.