(Pocket, 95 pages, 1,50€)
ISBN 978-2-266-15223-5
Camille et Perdican s'affrontent et se déchirent pour ne pas reconnaître qu'ils s'aiment.
Après avoir connu un certain « traumatisme » dû à l’étude de Lorenzaccio du même auteur en Seconde, cette pièce me tentait sans que j’ose me lancer par peur d’être, une nouvelle fois, déçue par ce genre qu’est le théâtre. Cherchant quelque chose de court et rapide à lire, j’ai un peu pris mon courage à deux mains. Finalement, je dois dire que Dame Méli avait eu une bonne idée de me l’offrir car j’ai presque regretté la petite taille de l’ouvrage. Cela tient du miracle.
Il faut avouer que cette histoire d’amour semble très moderne en ce qui concerne les relations humaines. De plus, le sujet est traité non pas avec légèreté mais avec simplicité mais dynamisme. Alfred de Musset a écrit cette pièce dans une prose incroyablement fluide. Je m’attendais à quelque chose de bien plus baroque... Quel soulagement ! Les mots sont justes tout comme la longueur des répliques qui prêtent parfois à sourire. D’ailleurs, certaines de ces répliques sont aujourd’hui encore connues et reconnues, notamment celle-ci :
"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois ; mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice crée par mon orgueil et mon ennui."
Alfred de Musset joue avec brio entre la comédie et la tragédie et donne à sa pièce une allure incroyablement romantique.
Il y a un point qui a particulièrement retenu mon attention lorsque j’ai refermé ce livre. Généralement, c’est l’entourage qui s’oppose à une union... ou alors je ne lis pas assez d’histoires d’amour (remarquez que ce n’est pas impossible...)
Cependant, tout n’est pas rose dans ce bas monde et le problème de cette pièce est le même que pour toutes les autres : il est très difficile de s’attacher aux personnages. Pour des raisons qui varient relativement peu : pièce courte, focalisation sur un (ou deux) sentiment (ou trait de caractère...), aucune description (oui, je sais, c’est normal puisqu’il s’agit d’une pièce de théâtre... mais ça me manque !)... Bref, toutes ces petites choses qui font que ce livre n’a pas atteint le coup de cœur.
Ils en parlent : MeL, Dame-Meli, d'autres ?
Lecture : Août 2010