Jeudi 24 décembre 2009 à 18:08

http://www.geekdelecture.fr/wp-content/uploads/2008/12/malavita-3.jpg (Folio, 7€, 388 pages)
ISBN 978-2-07-039700-6

Une famille d'Américains s'installe à Cholong-sur-Avre, en Normandie. Fred, le père, se prétend écrivain et prépare un livre sur le Débarquement. Maggie, la mère, est bénévole dans une association caritative et se surpasse dans la préparation des barbecues. Belle, la fille, fait honneur à son prénom. Warren enfin a su se rendre indispensable pour tout et auprès de tous. Une famille apparemment comme les autres, en somme.
Une chose est sûre, s'ils emménagent dans votre quartier, fuyez sans vous retourner...

Lorsque l'on sait que « Malavita » est l'un des multiples surnoms donnés à la mafia, il est aisé alors de percevoir dans quel milieu se situe ce livre.
Alors que la personnalité de Fred est fort peu sympathique au demeurant, on se lie très facilement à sa vie et à ses mœurs.
L'auteur joue bien souvent avec la dérision et la caricature, sans excès toutefois, en saupoudrant ses personnages d'un rien de ridicule, ce qui confère à l'histoire une croustillante drôlerie. À l'instar de ce rocambolesque cheminement qui mène les vengeurs à retrouver, par hasard, la trace de ce Parrain repenti et délateur Et là, toute la puissance de narration de Tonino Benacquista est à son comble. J'ai adoré !
Une histoire construite comme dans bien des livres à suspense mais avec ces notes supplémentaires d'humour, de burlesque parfois et d'acidité aussi qui en font toute l'originalité.

Publié par Elora

Jeudi 24 décembre 2009 à 17:22

http://www.images.hachette-livre.fr/media/imgArticle/LATTES/2007/9782709628617-G.jpg(JC Lattès, 14€, 285 pages)
ISBN 978-2-7096-2861-7

Lou Bertignac a 13 ans, un QI de 160 et des questions plein la tête. Les yeux grand ouverts, elle observe les gens, collectionne les mots, se livre à des expériences domestiques et dévore les encyclopédies. 

Enfant unique d'une famille en déséquilibre, entre une mère brisée et un père champion de la bonne humeur feinte, dans l'obscurité d'un appartement dont les rideaux restent tirés, Lou invente des théories pour apprivoiser le monde. 

A la gare d'Austerlitz, elle rencontre No, une jeune fille SDF à peine plus âgée qu'elle. 
No, son visage fatigué, ses vêtements sales, son silence. 
No, privée d'amour, rebelle, sauvage. 
No dont l'errance et la solitude questionnent le monde.

Des hommes et des femmes dorment dans la rue, font la queue pour un repas chaud, marchent pour ne pas mourir de froid. « Les choses sont ce qu'elles sont ». Voilà ce dont il faudrait se contenter pour expliquer la violence qui nous entoure. Ce qu'il faudrait admettre. Mais Lou voudrait que les choses soient autrement. Que la terre change de sens, que la réalité ressemble aux affiches du métro, que chacun trouve sa place. Alors elle décide de sauver No, de lui donner un toit, une famille, se lance dans une expérience de grande envergure menée contre le destin. Envers et contre tous.

C'est un bôô livre. Trop beau. Le genre histoire d'une fille "différente", mal dans sa peau, bobo et évidemment surdouée. On a 17ans ou plus, c'est à dire adolescente mais presque adulte. On a depuis qu'on a 11, 12 13 ans, un peu plus, un peu moins, l'habitude de se sentir "différente" des autres, un peu en retrait, un peu trop "cérébrale". On a vécu tout le passage de l'adolescence cliché à savoir le mal-être, la solitude, etc etc. On vous parle de ce livre, on vous en dit que du bien, on vous dit "tu verras, on se reconnaît dedans, et puis c'est magnifique, tu vas pleurer en le lisant".
Ok. Donc on le lit.
On commence, et là on est suspicieux : on veut bien que la narratrice soit une ado de 13ans, mais une ado de 13ans avec un QI de 160, là, ça passe mal. Ok elle écrit bien, à savoir elle écrit comme une adulte passé la trentaine qui a un certain talent et une maîtrise en littérature. Donc on se dit que le sujet est un peu prétentieux mais que bon, ça peut être intéressant. Alors on continue. Et on pleure effectivement, mais d'un rire cruel, le rire de pitié. Heureusement qu'on a ça parce que sinon on s'ennuie. Clichés sur clichés. « Oh je suis malheureuse, Oh je suis tellement intelligente que je peux exactement compter le nombre de canines que vous avez en une seconde. Oh je suis différente des autres, oh j'ai les meilleures notes en cours, oh je suis amoureuse d'un "bad boy" trop beau avec un passé douloureux. Et si j'allais me faire amie avec une SDF ? » Histoire de rajouter un peu dans le pathos. Parce que c'est pas joli joli la vie dans la rue. Et caetera.
Bon allez soyons pas trop méchant, le livre est plutôt bien écrit. Il arrive même qu'on ait une pointe d'émotion vers la fin. Mais franchement, dans le genre tire-larme pour adolescente bobo qui cherche un prétexte au suicide, on a rarement fait mieux... Quoi que ?

Publié par Elora

Mardi 22 décembre 2009 à 22:40

http://www.decitre.fr/gi/10/9782234053410FS.gif(Stock, 7,60€, 167 pages)
ISBN : 2-234-05341-2


Biographie de Zweig : Clique

Un professeur, à la veille de sa retraite, se souvient d'une rencontre déterminante qui s'est déroulée dans sa jeunesse. Récit sur la force destructrice d'une passion contraire à la morale et analyse de la figure du Père dont Freud salue la finesse.

C’est écrit dans un niveau de français que l’on aimerait tous maîtriser, c’est une petite merveille avec du vocabulaire à n‘en plus finir. Décrire les sentiments est le point fort de cet auteur qui réussit avec brio à nous faire ressentir les choses au travers de ses personnages y compris lors de leurs silences.

  Ce roman, certainement le plus connu de Stefan Zweig, est envoûtant sur les relations à la fois intellectuelles, amicales et amoureuses d'un élève et de son professeur, écrit tout en finesse et en poésie. Le style est magnifique d'un bout à l'autre (et la traduction excellente), Zweig a une excellente compréhension de la psychologie de ses personnages, le héros est attachant dans sa naïveté et son enthousiasme juvéniles... Bien sûr, il y a relativement peu de suspense dans cette oeuvre, puisque le lecteur peut deviner dès les premières pages (et dès la quatrième de couverture, d'ailleurs) l'issue du roman, la révélation finale, mais ce n'est pas tant l'intrigue qui importe que la façon dont elle est menée, avec de grands moments d'introspection et une relation faite d'attirance et de répulsion entre deux personnages plus proches qu'on ne pourrait le croire de prime abord. Zweig excelle à nous montrer cette relation naissante qui finit par dépasser les deux hommes, relation qui s'appuie également sur un troisième personnage, la femme du professeur, qui reporte sur Roland l'affection qu'elle ne peut plus donner à son époux, puisque ce dernier passe son temps à la fuir et vit avec elle dans un mariage de convention, destiné à détourner les soupçons de la société... L'auteur parvient d'ailleurs à livrer une remarquable analyse de celle-ci, qui rejette avec mépris et dégoût ce qui lui paraît contre-nature, transformant le héros et son professeur en marginaux conspués par tous. Un chef-d'oeuvre de l'écrivain autrichien à lire absolument !

Publié par Elora

Mardi 8 décembre 2009 à 14:06

http://www.gillesparis.com/livres/elle_s_appelait_sarah/elle_s_appelait_sarah_01.jpg(Editions Héloïse d'Ormesson, 22€, 356 pages)
ISBN 978-2-35087-045-8


Elle s’appelait Sarah. Elle avait 10 ans en Juillet 1942 et s’apprêtait à vivre la rafle du Vél d’Hiv. En essayant de protéger son frère, elle a lié son destin avec celui d’une autre famille alors que rien ne les destinait à se rencontrer. En 2002, pour la commémoration du 60ème anniversaire de la rafle, la journaliste américaine Julia Jarmond entame des recherches. Elle se retrouve confrontée au silence qui couvre cette page cruelle de l’Histoire. Julia tente de répondre à ses questions sur un événement qu’elle ne connaît pas et de retracer le parcours de Sarah, malgré le négationnisme de nombreux Français. Que s’est-il passé ? Qu’est-elle devenue ? Est-elle encore en vie ?

Ce roman est rythmé par l’alternance des chapitres entre l’histoire de Sarah en 1942 et la vie de Julia qui, contre l’avis de son entourage et malgré les problèmes de sa vie quotidienne, s’attache à en savoir plus.
Ce roman est le 9ème écrit par Tatiana De Rosnay mais il s’agit de son premier rédigé dans sa langue maternelle qui est l’anglais. Du coup, on a du mal à retrouver la sincérité de sa plume puisque ce n'est pas elle qui l'a traduit.
Il a été publié aux éditions Héloïse d’Ormesson et a obtenu le prix Chronos 2008 catégorie Lycéens. Il connait un succès international et a été traduit dans plus de vingt pays.
Elle s’appelait Sarah est un de ces romans que l’on lit d’un trait et qui marque par sa justesse. La volonté de ne pas minimiser et de ne pas oublier un tel événement est présente tout le long du livre, ce qui est appréciable. Tatiana De Rosnay offre un hommage bouleversant à toutes les personnes qui moururent ou survécurent.


Lecture : Mars 2008

Publié par Elora

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