Mercredi 24 février 2010 à 12:08

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51GRyOQZ2aL.jpg(Le Livre de Poche, 6,00€, 182 pages)
ISBN : 978-2-253-12454-2


« Stupeur et tremblements pourrait donner l’impression qu’au Japon, à l’âge adulte, j’ai seulement été la plus désastreuse des employés. Ni d’Ève ni d’Adam révélera qu’à la même époque et dans le même lieu, j’ai aussi été la fiancée d’un Tokyoïte très singulier. » Amélie Nothomb

Au fil des pages, Amélie Nothomb nous raconte cette histoire, de leur rencontre jusqu'à leur rupture, puis à leur retrouvaille. On s'attend à une histoire d'amour. Mais la romancière belge ne fait rien comme tout le monde, et c'est au final l'histoire d'un non-amour aussi touchant. L'histoire d'une samouraï qui préfère la fuite plutôt que la dépendance.

Amélie Nothomb n’est pas qu’une auteure cruelle, piquante, mystique. C’est aussi une auteure terriblement banale. Elle signe là une autobiographie horriblement (n’ayons pas peur des mots) superficiel…et terriblement prévisible. Même la superficialité de l’amour est survolée. Le seul moment réellement appréciable est le passage concernant le mont Fuji (la montagne est une passion pour Amélie Nothomb). Et encore, c’est parce qu’il fallait bien trouver quelque chose. Evidemment, on apprend un ou deux truc par ci par là mais ils se noient dans les détails sans intérêt de l’histoire. Que pense la narratrice de son histoire amoureuse ? On ne sait pas. Que pense l’autre protagoniste ? On ne sait pas. Est-ce si difficile de se détacher un peu de soi pour une autobiographie ? Un trop grand respect du pacte autobiographique ? Là encore, on ne sait pas. Seulement, le résultat de cette superficielle introspection est plat, lent, mort. Un livre quasiment muet.

Une consta­ta­tion s'im­pose à la lec­ture : l'his­toire d'Amé­lie et de Rinri n'a rien de pas­sion­nant. Ils se sont ren­con­trés (il l'a en­ga­gé pour lui don­ner des cours de fran­çais), ont sym­pa­thi­sé, et ont passé quelques mois en­semble (presque deux ans). Moui. Consciente du peu d'in­té­rêt qu'offre au lec­teur l'ex­po­sé d'une re­la­tion sans heurt ma­jeur, Amé­lie No­thomb dé­laye tant qu'elle peut sur les dif­fi­cul­tés ren­con­trées par la faute de dif­fé­rences cultu­relles. Le rap­port ja­po­nais à la fa­mille, sa façon de vivre ses an­nées étu­diantes, bla­bla­bla. Mais pas de ré­vé­la­tion fra­cas­sante, rien de bien pi­quant, rien de très ex­ci­tant dans ce vague do­cu­men­taire qui sur­vole une ci­vi­li­sa­tion que l'oc­ci­den­tal d'au­jourd'hui connaît glo­ba­le­ment plu­tôt bien, rien de très passionnant dans la narration de la superficialité de l’amour.

Peu en­thou­sias­mée par son sujet ma­ni­fes­te­ment raclé dans un fond pous­sié­reux de ses sou­ve­nirs, Amé­lie se met mol­le­ment en scène dans le sem­pi­ter­nel rôle de la jeune Belge dé­pha­sée qui aime se poser en vic­time, sans pour au­tant en faire un axe de l'his­toire.

L'af­fec­tion qu'elle a eue pour Rinri (en sup­po­sant qu'il s'agisse de son vrai nom), bien qu'elle ait in­con­tes­ta­ble­ment exis­té, n'est pas vrai­ment pal­pable dans les pages du roman, à l'ex­cep­tion des quatre der­nières, qui laissent per­cer plus d'émo­tions que les 200 pré­cé­dentes.

Il est vrai, à sa dé­charge, que Rinri semble d'une na­ture si ré­ser­vée et si lisse qu'il était dif­fi­cile pour par­ler de leur couple d'user d'un style exal­té...

 

Si l’on n’a pas été emballé par Stupeur et tremblement  ne vous aventurez pas dans cette lecture

Vous tenez absolument à lire ce livre ? Empruntez-le avant de dépenser vos sous.

 
CHALLENGE ABC

http://enfinlivre.blog.lemonde.fr/files/2009/08/amelie_nothomb_reference.1251282864.jpg Amélie Nothomb, (née le 13 août 1967 à Kōbe au Japon), est une écrivaine belge de langue française.
« Issue d'une famille de la petite aristocratie où la politique et la littérature ont toujours fait bon ménage, elle a atteint, pratiquement depuis son premier récit Hygiène de l'assassin (1992), un lectorat que n'ont jamais connu ses ancêtres. Sa production oscille entre les textes à contenu plus ouvertement autobiographiques comme Le Sabotage amoureux (1993) ou Stupeur et tremblements (1999) et des récits plus fictionnels tels Mercure (1998) ou Les Combustibles (1994), une pièce de théâtre. Chez cette écrivain, une forme de cruauté et d'humour se mêle à un romantisme qui plonge dans l'univers actuel. »
— Marc Quaghebeur, Anthologie de la littérature française de Belgique, entre réel et surréel

Du même auteur : ~Antechrista~

Sur ma PAL/LAL : Biographie de la Faim, Métaphysique des tubes

Ils en parlent : MeL, Liyah, Pimprenelle


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Publié par Elora

Mardi 23 février 2010 à 13:20

http://imados.fr/history/2/le-portrait-de-dorian-gray_couv.jpg(Folio Classique, 8,20€, 403 pages)
ISBN : 2-07-038485-3


- Ainsi tu crois qu'il y a seulement Dieu qui voit les âmes, Basil ? Ecarte le rideau et tu verras la mienne. Il avait, prononcé ces mots d'une voix dure et cruelle. - Tu es fou, Dorian, ou tu joues, murmura Hallward en fronçant les sourcils. - Tu ne veux pas ? Alors, je vais le faire moi-même, dit le jeune homme qui arracha le rideau de sa tringle et le jeta par terre. Une exclamation d'horreur s'échappa des lèvres du peintre lorsqu'il vit dans la faible lumière le visage hideux qui lui souriait sur la toile. Il y avait quelque chose dans son expression qui le remplit de dégoût et de répugnance. Grands dieux ! C'était le visage de Dorian Gray qu'il regardait ! L'horreur, quelle qu'elle fût, n'avait pas encore entièrement ravagé sa stupéfiante beauté. Il restait encore des reflets d'or dans la chevelure qui s'éclaircissait et un peu de rouge sur la bouche sensuelle. Les yeux bouffis avaient gardé quelque chose de la beauté de leur bleu. Le contour des narines et le modelé du cou n'avaient pas encore perdu complètement la noblesse de leurs courbes. C'était bien Dorian. Mais qui avait peint ce tableau ? Il lui semblait reconnaître son coup de pinceau. Quant au cadre, il était de lui. C'était une idée monstrueuse et pourtant il eut peur. Il prit la chandelle allumée et la tint devant le portrait, Son nom figurait dans le coin gauche, tracé en longues lettres d'un vermillon brillant.

Le portrait de Dorian Gray est une référence, certes. Cette œuvre est, sans presque aucun doute, une parfaite représentation de son époque et du mouvement romantique anglais. Le style, bien que pompeux, n’en est pas moins poétique. L’écriture est fine, on ne peut le nier. Cependant, les tournures de phrases sont, de temps à autre, difficiles à lire. Associées à certaines longueurs descriptives alors que le roman est relativement court, il peut être fort difficile de ne pas fermer le roman avant la fin du livre.  

Dommage puisque les thèmes abordés ne sont pas inintéressants : l’art, le phénomène des Pygmalions, la vieillesse…et l’homosexualité par de nombreux rappels à celle d’Oscar Wilde. L’hédonisme et l’élégance (des personnages comme de l’écrit) sont les principaux traits de l’histoire. Qui plus est, le lecteur ne pourra échapper à des monologues machistes,  suscitant presque, de nos jours,  l’incompréhension mais ceux-là sont sans aucun doute le reflet de la bourgeoisie anglaise de l’époque dont il nous arrive de se délecter, à certains paragraphes. On reconnait le talent de Wilde par ces passages où il semble disséquer l’âme de l’homme.  On ne peut nier un caractère philosophique, pour ainsi dire, à ce roman.

Malgré un certain nombre de points positifs, on finit par s’ennuyer à trop relire la même chose. Effectivement, un certain nombre de points ont la joie de se voir décrits en long, en large…et en travers !

Pour la culture de chacun, il est, néanmoins, intéressant de découvrir ce livre. Cependant, on ne peut le lire à n’importe quel moment… En effet, sa richesse, dans tous les sens du terme, est telle qu’il faut être prêt avant de se lancer dans  une pareille aventure.

CHALLENGE ABC

http://www.poetseers.org/the_great_poets/british_poets/oscar_wilde/oscar-wilde-pic.jpg

Oscar Wilde, de son nom complet Oscar Fingal O'Flahertie Wills Wilde, est un écrivain irlandais, né à Dublin en Irlande le 16 octobre 1854 au 21 Westland Row, et mort à Paris d'une méningite le 30 novembre 1900.


Ils en parlent : MeL Dame-Meli


Lecture : Février 2010

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Publié par Elora

Dimanche 21 février 2010 à 1:08

1.    Combien de pages lus au total?
1412 pages.  Oui, je suis assez fière de moi !

2.    Ca représente combien de livres?
8 livres dont 1 Jeunesse et 2 inachevés.

3.    Liste des livres lus, avec précision du genre (roman/nouvelles adultes, roman/nouvelles jeunesse, manga, album jeunesse, BD, etc..) et du nombre de pages lues pour chacun d'entre eux.
·    L’attrape cœur - JD Salinger (mini-challenge de tous les challenges : Challenge ABC) 249 pages
·    L’ami retrouvé – Fred Uhlmann (mini-challenge de tous les challenges : Challenge ABC) 122 pages
·    Matilda – Roald Dahl (mini-challenge de tous les challenges : Challenge Monsieurs et Madames) 252 pages
·    Le liseur - Bernhard Schlink (mini-challenge Adaptation) 242 pages
·    Une Vie – Guy de Maupassant (mini-challenge Classiques et mini-challenge de tous les challenges pour le Challenge ABC) 225 pages
·    La Grammaire est une chanson douce - Erik Orsenna 136 pages
·    Comment voyager avec un saumon - Umberto Eco 162 pages (inachevé faute de temps)
·    Price and Prejudice - Jane Austen 20 pages lues (juste pour essayer de me lancer dans les VO)

4.    Avez-vous participé à des mini-défis? Si oui, lesquels et avec quels livres?
Adaptation, Classiques et mini-challenge de tous les challenges. Je les ai mis avec les livres au dessus.

5.    Quel est le meilleur livre que vous ayez lu?

Matilda de Roald Dahl

6.    Quel livre avez-vous abandonné pendant le marathon (quitte à le reprendre tranquillement la semaine prochaine) et pourquoi ? Ou quel est celui qui vous a le moins plu ?
J’ai abandonné Pride and Prejudice pour la simple et bonne raison que c’était surtout pour me tester et changer un peu. Le livre qui m’a le plus déçue est sans aucun doute L’attrape-cœur de Salinger…mais c’était le dernier. J

7.    Tenir 12h, finalement c'était dur ou pas ? Un petit regret de ne pas vous être inscrite pour le BIG Read-A-Thon ?
Oui et non. Je ne sais pas, en fait ! Je regrette de ne pas mettre lancée dans le 24h car c’est maintenant (à minuit passé) que j’ai la paix car tout le monde chez moi est au lit !

8.    Quelle a été l'heure la plus décourageante, celle où vous avez eu envie de tout laisser tomber ?
Après les repas… Surtout le soir où l’on sait que c’est bientôt fini (au moins pour certains =P)

9.    La plus enthousiasmante?
Les 2 à 4 premières, quand tout commence et, par la suite, c’est selon comment nous plaisent les livres.

10.    Votre meilleur ami pendant ces 12 heures ?
Mon oreiller ! accompagné de mes marque-pages, de mon nounours et de mes CDs de Calogero.

11.    Votre pire ennemi ?
Ma mère. Oui, je sais, c’est pas gentil. Lol ! Mais qu’est-ce qu’elle cause ! Ma sœur de 10 ans aussi des fois, mais parfois elle venait lire avec moi.

12.    Rendez-vous à la prochaine édition ?
Si j’ai internet où je suis : OUI (et pourquoi pas pour le BIG RAT ?)

13.    Avez-vous des suggestions / améliorations à apporter pour la prochaine édition ?

Un challenge BD/mangas ?
Si profil FaceBook : penser à dire qui est quel blog/pseudo appartient à quel profil parce qu’on ne sait pas toujours (et quand on aimerait bien garder contact avec certains…pas forcément simple !)

14.    Vos conseils pour les prochains participants

Ne pas hésiter à se faire un « emploi du temps » selon la vie habituelle de la maisonnée. Par exemple, votre petit frère/sœur/enfant revient à 16h d’une activité quelconque ? Prévoyez une pause « goûter » avec lui (il rentre, vous raconte, se calme et vous pensez à autre chose.

Si on veut bouger dans sa maison, penser à l’orientation des pièces, ne serait-ce que pour la luminosité.

Prévoir plusieurs marque-pages parce qu’on sait jamais !

Sortir les livres la veille et les classer selon les mini-challenges auxquels vous aimeriez participer ou selon un ordre de priorité ou selon les challenges que vous voulez relever…ou que sais-je encore ? Cela permet de changer de registre plus aisément.

Un petit coup de mou ? Direction les blogs des participants ou celui du Read A Thon pour encourager les camarades et lire d’autres messages qui font chaud au cœur.

15.    Le mot de la fin?
N’oubliez pas que c’est un défi pour le plaisir. L’amitié et le soutien sont de mise ! La compétition au placard !

Publié par Elora

Lundi 15 février 2010 à 16:03

  http://a6.idata.over-blog.com/1/33/87/02/Images-6/jeu-de-l-ange.gif(Robert Laffond, 22,00€, 539 pages)
ISBN : 978-2-221-11169-7


"Je t'emmènerai dans un endroit secret où les livres ne meurent jamais et où personne ne peut les détruire..."

Barcelone, années 1920. David Martin, dix-sept ans, travaille au journal La Voz de la Industria. Son existence bascule un soir de crise au journal : il faut trouver de toute urgence un remplaçant au feuilletoniste dominical. Sur les conseils de Pedro Vidal, chroniqueur à ses heures, David est choisi. Son feuilleton rencontre un immense succès et, pour la première fois, David est payé pour ce qu'il aime le plus au monde : écrire.
En plein succès, David accepte l offre de deux éditeurs peu scrupuleux : produire à un rythme effréné des feuilletons sous pseudonyme. Mais après quelques années, à bout de force, David va renoncer. Ses éditeurs lui accordent alors neuf mois pour écrire son propre roman. Celui-ci, boudé par la critique et sabordé par les éditeurs, est un échec. David est d'autant plus désespéré que la jeune fille dont il est amoureux depuis toujours - et à laquelle le livre est secrètement dédié - va épouser Pedro Vidal.
Son ami libraire, Sempere, choisit ce moment pour l emmener au Cimetière des livres oubliés, où David dépose le sien. Puis arrive une offre extraordinaire : un éditeur parisien, Corelli, lui propose, moyennant cent mille francs, une fortune, de créer une texte fondateur, sorte de nouvelle Bible, « une histoire pour laquelle les hommes seraient capables de vivre et de mourir, de tuer et d être tués, d offrir leur âme ».
Du jour où il accepte ce contrat, une étrange mécanique du meurtre se met en place autour de David. En vendant sa liberté d écrivain, aurait-il vendu son âme au diable ? Épouvanté et fasciné, David se lance dans une enquête sur ce curieux éditeur, dont les pouvoirs semblent transcender le temps et l espace.
 

Réactualisant le mythe de Faust, Zafon reprend les ingrédients de la recette à succès de L’ombre du Vent, il y rajoute une forte pincée de fantastique, de gothique, de gore et nous sert un plat qui ne manque pas de piquant. 

 

  Avec une maîtrise étourdissante, l’auteur orchestre des mystères auxquels Barcelone offre un cadre fascinant, colore le réel d’onirisme et nous fait partager l’effroi du héros confronté à l’inexplicable.    

Tout comme avec L'Ombre du Vent, impossible une fois encore de lâcher Le Jeu de l'Ange, qui se dévore très vite. Certes, on retrouve Barcelone et certains des personnages qui ont fait la force de son premier essai. Cela ne gêne pas la lecture. Quelle imagination une fois de plus! Un petit bémol cependant: après avoir fait brillamment monter la sauce durant les deux premiers tiers du roman, le dernier tiers retombe un peu comme un soufflé, la fin semble confuse et menée un brin trop rapidement. L'auteur n'a pas cherché à exploiter à fond les énigmes qu'il a mis tant de pages à tisser tout au long du roman mais cela stimule l’imagination. Et l'épilogue, des plus étranges, peut laisser sur sa faim.

 

Au-delà de l’intrigue romanesque, Le Jeu de l’ange est également irrigué par la passion de la littérature à laquelle le héros a consacré sa vie. Car David est un homme d’encre et de papier, pour qui vivre et écrire ne font qu’un. C’est pourquoi la mention du Cimetière des livres oubliés n’est pas ici seulement un clin d’œil au roman antérieur. Cette cathédrale du livre est là pour nous rappeler l’acte de foi du libraire Sempere, qui « croyait que tant qu’il resterait une seule personne dans ce monde capable de lire et de vivre les livres, il subsisterait un petit morceau de Dieu ou de vie », profession de foi à laquelle s’associe vraisemblablement Carlos Ruiz Zafón. 

 

Ce livre reste, néanmoins, passionnant, tant par l'histoire que par le style, et que l'auteur nous tient en haleine du début à la fin. Un fort bon moment de lecture malgré l’odeur de soufre et de sang qui en émane.

http://leslivresdegeorgesandetmoi.files.wordpress.com/2009/08/zafon1.jpg

 Carlos Ruiz Zafón (né le 25 septembre 1964 à Barcelone) est un auteur espagnol. Ruíz Zafón écrit principalement en castillan. Il habite depuis 1993 à Los Angeles où il écrit des scénarios de films.
A l'âge de quatorze ans, Carlos Ruiz Zafon écrit son premier roman, une histoire truculente de 500 pages. À dix-neuf ans, il choisit pourtant de faire carrière dans la publicité, qu'il quitte rapidement pour se consacrer à son roman El principe de la niebla (Le prince du brouillard, 1993) qui a gagné le prix de la jeunesse d'Edebé en 2000.
Son quatrième roman, L'Ombre du vent, un roman qui a reçu un accueil chaleureux de la critique, a été traduit en de nombreuses langues. Il a été sélectionné dans les romans étrangers pour le prix Femina 2004. Il a reçu aussi de nombreux prix, en France, le Prix des Amis du Scribe et le Prix Michelet en 2005, au Québec, le Prix des libraires du Québec 2005 (Roman hors Québec).

 Du même auteur : ~L'Ombre du Vent ~

Ils en parlent : Constance93 Belledenuit Emeralda Heclea  Jess








 


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Publié par Elora

Dimanche 14 février 2010 à 23:46

http://www.decitre.fr/gi/00/9782070388400FS.gif

(Folio, 5,60€, 77 pages)
ISBN 2-07-038840-9


« À partir du mois de septembre l'année dernière, je n'ai plus rien fait d'autre qu'attendre un homme : qu'il me téléphone et qu'il vienne chez moi. »
Annie Ernaux.

 

Lire Annie Ernaux, c'est accepter de s'enfoncer dans sa douleur.
La dépendance à l'être aimé (ici un homme marié) est poussée à son paroxysme et le récit, froid et distant, nous donne envie de nous éloigner de ce mal-être profond, de cette non-vie. La vie de la narratrice est mise en apnée le temps de cette passion - elle parle d'anesthésie - puis ensuite c'est de douleur puissante qu'il s'agit. Pourquoi cette attente, pourquoi cette vie en suspens, cette respiration interdite là où est le sentiment ? Il faut attendre la fin du récit - car ce n'est assurément pas un roman - pour trouver une explication à ce creux d'amour qui ne pourra pas être rempli. Une explication mais pas l'explication.

Ce livre est bouleversant : quand on le lit, on croit aisément qu'elle parle de nous, pauvres lecteurs. En gros, ce qu'on devient et ce qu'on est capable de faire par amour pour une ombre. En lisant ce livre, on se sent moins seule, moins engluée dans son histoire de cœur, on comprend aussi que si la passion est destructrice, elle n'est est pas moins indispensable à la complétude de notre existence. Celui qui n'a jamais connu une passion, la vraie, celle qui ronge et qui envoûte, qui détruit une partie de soi, celui-là, il n'a pas complètement vécu.

La justesse de ton, l’impression de sincérité qui s’en dégage (même si toute autobio-graphie de par son caractère étroitement subjectif a quelque chose de fictif) et la ré-flexion constante menée sur l’écriture en rapport étroit avec l’existence donnent à cette œuvre un caractère profondément percutant et précieux.

Passion simple
, c'est tout simplement un livre de résurrection comme de destruction.

 
http://www.vialibre5.com/images/images_n15/annie-ernaux.jpg

 

Annie Ernaux, née à Lillebonne le 1er septembre 1940, est un écrivain français. Elle est successivement devenue institutrice, professeur certifiée, puis agrégée de lettres modernes.


Prix :

- 1984 : Prix Renaudot pour La Place

  Dans ma PAL/LAL :
La Place, Paris, Gallimard, 1983
Se perdre, Paris, Gallimard, 2001 
Les Années, Paris, Gallimard, 2008
Prix Marguerite Duras 2008

Lecture : Janvier 2010

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Publié par Elora

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