Jeudi 4 février 2010 à 19:03

 

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/2/7/9/9782264042972.jpg(10-18, 8,50€, 394 pages)
ISBN : 2-264-04297-4

Les Voix endormies, ce sont celles de toutes les héroïnes anonymes de la guerre d'Espagne, ouvrières, syndicalistes, partisanes ou simplement candidates à l'exil. En 1939, le conflit touche à sa fin et les Républicains paient leur défaite dans les prisons franquistes. Dans celle de Ventas, Hortensia, Elvira et Tomasa attendent de connaître leur sort. A l'extérieur, leurs familles et leurs amis vivent dans l'angoisse. Peu à peu, avec la discrétion de ceux qui se sentent épiés, des liens se tissent, des histoires se racontent... Et celles qui se savent condamnées formulent un dernier vœu : n'être jamais oubliées. Grâce à ce récit bouleversant, elles sont enfin exaucées.

 
Après s'être documentée et avoir recueilli des témoignages réels pendant 4 ans, Dulce Chacón nous sert un livre merveilleux.
Ce livre est absolument bouleversant: c'est un vrai document historique, ou plutôt un roman basé sur des faits et personnes historiques. Certes, les personnages ont été créés par l'auteur (bien qu'elle se soit inspirée de femmes qui ont existé), ainsi que leurs histoires d'amour et familiales. Mais on peut aisément imaginer que des femmes ont vraiment vécu ces horreurs.
Ces voix endormies nous réveillent, nous secouent, nous prennent aux tripes.

Dulce Chacón donne la voix à celles qui avec leur courage, leur dignité et dans la solidarité ont affronté et surmonté les humiliations, les tortures et la mort. On y entend la voix et le silence des 13 roses, 13 mineures exécutées en représailles... Au delà du milieu carcérale, on y entend aussi les voix de ceux et celles, qui à l'extérieur, luttent dans la guérilla, ceux qui s'exilent, ceux qui survivent...

C'est la voix des vaincu(e)s de cette guerre, l'histoire occultée pendant 40 ans en Espagne, que nous offre Dulce Chacón.

On est happé du début à la fin par ces destins, envoûté par la narration et les évènements.
A noter que l’auteure est décédée l'année où on lui a décerné l'équivalent du Goncourt espagnol; elle n'a donc pas profité du succès de ce livre.

Une histoire vraie et très émouvante, racontée avec justesse, respect et humanité, à lire absolument car traite d'une période finalement peu connue.

http://2.bp.blogspot.com/_ZFY-yo6iIXM/SZHLvry8D2I/AAAAAAAAEXQ/M1tD1D2vgXY/s400/20031205elpepicul_2.jpg

Dulce Chacón est une écrivain espagnole, née le 6 juin1954 à Zafra et décédée le 3 décembre2003 à Madrid (Espagne).

Elle est née dans une famille traditionnelle, mais plus tard ses idéaux progressistes l'ont menée à parler des morts pendant le franquisme ou contre la guerre en Irak.

Son père est mort quand elle avait 12 ans et sa famille a dû partir à Madrid. Elle est morte en 2003 à cause d'un cancer très avancé.

Lecture : Janvier 2010
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Publié par Elora

Mercredi 3 février 2010 à 18:23

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/9/2/2/9782749106229.jpg( Le Cherche-Midi, 20€, 353 pages)
ISBN : 978-2-7491-0622-9


Challenge ABC

Février 2000. Richard Zimler, l'auteur du dernier Kabbaliste de Lisbonne, est en Australie. Il y rencontre une femme qui lui dit combien Le Kabbaliste a compté dans sa vie. Le lendemain, sous les yeux de l'écrivain, elle saute par la fenêtre de sa chambre d'hôtel.
Richard Zimler, bouleversé par ce suicide, décide d'en savoir plus sur cette inconnue, de comprendre ce qui a pu la pousser à ce geste de désespoir.
Ce qu'il va découvrir, c'est d'abord une formidable histoire d'amitié entre Helena, d'origine juive, et Sana, d'origine palestinienne. Nées toutes les deux en 1946 à Haïfa, elles auront connu pendant près d'un demi-siècle, en dépit des déchirements entre leurs deux peuples, une vraie complicité.
Nombreux sont cependant les secrets et les zones d'ombre qui entourent leurs existences, et l'enquête de Richard Zimler prendra vite un tournant imprévu qui le mènera dans les coulisses du terrorisme international.

La Quête de Sana est tout à la fois un récit autobiographique surprenant, une vision bouleversante de l’histoire contemporaine et un thriller palpitant.

 Cette autofiction nous mène sur plusieurs chemins. Tout d'abord, le lecteur est à l'instar du narrateur fasciné par cette Sana. Mais très vite, l'action devient sombre avec le suicide de cette femme. Et l'ambiance policière se met alors rapidement en place. Après la fascination vient l'interrogation.
Derrière le récit autobiographique, on sent l'habitude de Zimler dans la création d’une tension caractéristique des romans policiers. Ce qui est fort, c'est qu'à cette intrigue policière vient s'ajouter la caution du roman autobiographique, donnant alors à ce roman un petit air de docu-fiction. Un mélange assez étonnant en somme car d'un côté l'histoire paraît bien romanesque, mais de l'autre une petite clochette est là pour nous rappeler que la plupart des événements racontés sont bien réels.

Même si l'intrigue tient la route, les faits sont tellement incongrus que Sana pourrait très bien n'être qu'un être de papier.

A cette intrigue policière vient en plus s'ajouter une belle amitié entre deux femmes. Sana la Palestinienne et Héléna la Juive. Cette amitié impossible sera elle aussi le terreau de ce récit. Des descriptions sur la vie quotidienne à Haïfa, des persécutions à l'exil en passant par les fous rires propres aux enfants, si l'auteur veut connaître l'histoire de Sana, il faut avant tout qu'il sache comment était la vie dans cette petite ville.
Cette intrigue est très portée sur le monde géopolitique actuel, aussi on peut avoir du mal avec tout ce qui concernait le conflit israélo-palestinien. Malgré tout, pour comprendre cette forte amitié, il est nécessaire de connaître le contexte dans lequel celle-ci a évolué car l'un ne va pas sans l'autre.
Pour ce qui est de l'intrigue policière, comme le lecteur est l'égal du narrateur, il découvre au même rythme que le narrateur les différentes révélations. Ainsi, force est de constater qu'il a lui aussi envie de savoir qui est réellement Sana !

En outre, Héléna, l'amie de Sana, est une figure assez forte pour qu'on s'attache à elle.
En somme, voici un roman qui mêle plusieurs genres : récit autobiographique et enquête policière cohabitent ici, sans trop de mal.

D'après vous, comment réagit un auteur de thrillers quand une admiratrice d'un des ses romans, avec laquelle il a parlé la veille, se défenestre devant lui ? 


http://images.newstatesman.com/articles/2007/967/967_p56.1.jpg
Richard Zimler (né en 1956 à Roslyn Heights) est un romancier américain, auteur de best-sellers. Il vit à Porto (Portugal) où il enseigne le journalisme. Il est édité en France par Le Cherche Midi.

Son roman Le Gardien de L'Aube a reçu le 2009 Prix Alberto Benveniste. Le prix est remis chaque année par le Centre Alberto Benveniste d'études sépharades et d'histoire socioculturelle des Juifs, pour une œuvre publiée en français ou produite en France et ayant un lien direct avec son domaine d’intérêt premier (le monde judéo-ibérique avant et après 1492). 

Lecture : Janvier 2010

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