(Le Livre de poche, 5,50€, 252 pages)
ISBN : 2-253-10958-4
L'Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt, né en 1960 Son Site
Un jeune homme, au-dessus de la falaise de Palomba Sol, est en train de manquer son énième suicide. S' il le rate cette fois, c'est à cause d'un intrus qui l'invite à le suivre, Zeus-Peter Lama. Ne pas connaître Zeus-Peter Lama, c'est avoir " de l'avoine à la place du cerveau ! " Il est l'artiste mondialement connu qui fait fureur dans le monde des arts et qui sait faire le bruit qu'il faut pour que la fureur s'en suive. Il emmène notre faux suicidé à l'Ombrilic, sa demeure, et lui propose un pacte méphistophélique : lui faire don de sa personne afin que Zeus le transforme en œuvre d'art vivante. Le don concerne le corps du jeune homme car, pour ce qui est de l'âme, on en est plus au temps de Faust !
A coups de scalpel il le métamorphosera en beau monstre, sexuellement performant, qui fera se pâmer les oies blanches des expositions mondaines. Rebaptisé Adam bis, le garçon connaît la célébrité, vaut de l'or et pense avoir tout gagné jusqu'à ce qu'il découvre qu'il a perdu sa liberté…
Le début du livre se demande où l’on va aller dans l’histoire : « J’ai toujours raté mes suicides ». Voilà qui n’est pas une chose commune ! N’allez pas croire que ce livre est macabre, loin de là, puisqu’il y a beaucoup d’humour. Mais c’est vrai qu’il est pour le moins surprenant de se faire sculpter le corps pour devenir une œuvre d’art vivante !! Connu dans le monde entier, il réalisera par la suite qu’il a perdu sa totale liberté et ne pourra rejoindre la femme qui l’aime vraiment…
Ce roman d'Eric-Emmanuel Schmitt est plutôt fascinant, surprenant, un peu macabre. Le personnage de Zeus-Peter Lama (!) peut faire penser à Prétextat Tach de Nothomb dans Hygiène de l'assassin, homme peu scrupuleux, manipulateur.
Lorsque j'étais une oeuvre d'art aborde de façon originale le culte de la beauté, ses conséquences et le besoin de reconnaissance de l'homme. Une jolie fable avec une critique assez acerbe de l'art contemporain ! Qui sait jusqu'où certains "artistes" peuvent aller, au nom de leur art... ? E-E Schmitt aurait pu pousser sa réflexion un peu plus loin, il ouvre beaucoup de questions sans les traiter vraiment.
Lecture : Juillet 2009