Vendredi 23 octobre 2009 à 19:38


http://www.alalettre.com/Images/soie_alessandro_baricco.jpg

(Folio, 4,50€, 142 pages)
ISBN : 2-07-041965-7



Traduction : Françoise Brun
 

 

Vers 1860, pour sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie, Hervé Joncour entreprend quatre expéditions au Japon pour acheter des oeufs sains. Entre les monts du Vivarais et le Japon, c'est le choc de deux mondes, une histoire d'amour et de guerre, une alchimie merveilleuse qui tisse le roman de fils impalpables. Des voyages longs et dangereux, des amours impossibles qui se poursuivent sans jamais avoir commencé, des personnages de désirs et de passions, le velours d'une voix, la sacralisation d'un tissu magnifique et sensuel, et la lenteur, la lenteur des saisons et du temps immuable. 

 

Soie, publié en Italie en 1996 et en France en 1997, est devenu en quelques mois un roman culte - succès mérité pour le plus raffiné des jeunes écrivains italiens.  

 

Ce livre, vendu à 300 000 exemplaires en Italie, est considéré comme un des grands chefs-d'œuvres contemporains. Au prime abord, cela ne saute pas aux yeux. Déjà, on ne sait comment le décrire : roman, poésie, essai, nouvelles ?? De plus, On ne peut pas dire que des passionnés de vers à soie et de leur histoire courent les rues... Le sujet se trouve, donc, à même de rebuter les lecteurs de tous horizons. Qui plus est, les répétitions se montrent relativement gênantes. Certes, elles appuient sur le cercle routinier de la vie professionnelle mais, dans un livre aussi court (141 pages chez Folio), on ne voit que cela. Alessandro Baricco manque de volubilité en ce qui concerne les descriptions, autant les personnages que le reste.  Évidemment, l'excès contraire n'est pas des meilleurs non plus. Néanmoins, dans ce cas, il est extrêmement difficile de s'imaginer la situation, le protagoniste... 

D'ailleurs, on referme ce livre, en se disant que, heureusement, il était peu épais. 

 Cependant, ce livre reste une lecture très agréable. Alessandro Baricco possède une écriture simple et douce, musicale aussi. On croque les mots les uns après les autres avec une rapidité surprenante cette romance aérienne.

 Après avoir été convaincue par Océan Mer et toutes les excellentes critiques lues  à propos de Soie, ce dernier est une petite déception.

Lecture : Septembre 2009

 

Publié par Elora

soie, roman, étranger, baricco

Mercredi 23 septembre 2009 à 21:41

http://www.laprocure.com/cache/couvertures/9782070412082.jpg(Folio, 9,70€, 531 pages)
ISBN 978-2-07-034861-9


"
Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois reprises, contre les dents. Lo. Lii. Ta.
Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita. "
Lolita a été porté à l'écran par Stanley Kubrick (1962), avec Peter Sellers, Shelley Winters et Sue Lyon, puis par Adrian Lyne (1997), avec Jeremy Irons, Melanie Griffith et Dominique Swain.

Attention, chef-d'œuvre !!! Ne vous fiez pas au thème du livre qui pourrait vous choquer, tout le génie de Nabokov est dans l'écriture ! Et quelle écriture! Aucune vulgarité, un vocabulaire recherché...), des jeux de mots qui savent suggérer.

Ecrit en anglais (mais il avait été précédé d'une nouvelle sur ce thème écrite en russe), il a été refusé par tous les éditeurs américains choqués du propos.

Les confessions que le narrateur livre à ses lecteurs le posent tantôt en pervers manipulateur, tantôt en victime martyrisée esclave du pouvoir envoûtant de Lolita. En effet, le cynisme de cette nymphette est tout aussi dérangeant. Son insolence manipulatrice se joue de son entourage et surtout de son partenaire menant outrageusement sa déviance à la folie. Certes, elle a l'excuse de son jeune âge où les interdits sont si tentants et la volonté de paraître si fascinante.

On est frappé par le ton irrévérencieux et l'amoralité générale qui traverse tout le livre. Mais il n'y a aucune description fallacieuse. Tout est suggéré et décrit de façon artistique. Le narrateur nous entraîne avec lui non pas forcément dans sa déviance sexuelle mais dans son amour dévorant qui devient ultra-possessif et dévastateur.  Mais, l'intérêt de ce livre n'est pas le fond mais la forme!

Tous les ingrédients de la bonne littérature sont présents : une histoire sombre et passionnante, un sujet sensible, une écriture d'une précision diabolique (parfois précieuse).

Une seconde partie un peu longuette, mais on peut tout pardonner à qui écrit si bien.

Par delà le côté sulfureux et scabreux de la trame de fond du roman, c'est l'histoire bouleversante d'un amour fou mais impossible... Un roman trouble et troublant.

L'histoire d'un pédophile amoureux. Difficile de juger de façon catégorique ce livre. Si la pédophilie est condamnable sans hésitation.

Lecture : Septembre 2009

Mercredi 23 septembre 2009 à 20:07

http://www.laprocure.com/cache/couvertures/9782290340684.jpg
(J'ai lu, 6,80€, 347 pages)
ISBN : 2-290-34068-5

Susie Salmon est assassinée le 6 Décembre 1973 à l’âge de 14 ans après avoir été violée et séquestrée. Du bord de son nuage, elle voit le monde évoluer. Elle assiste à l’enquête, voit son meurtrier vivre, ses frères et sœurs grandir et la dépasser…

L’idée de raconter une histoire du paradis n’est pas banale. Ça pourrait presque être bon. Mais il y a des longueurs à n’en plus finir. Une absence de rebondissements « intéressants » et un surplus de bons sentiments qui deviennent rapidement dérangeants.
Les événements sont plus que fantaisistes...et cela va de mal en pis au fur et à mesure du roman. Elle est bien gentille, la petite Susie qui nous regarde du paradis,mais elle manque vraiment de crédibilité.
Quand on pense que ce livre a été acclamé par la critique et appelé « livre de la décennie » aux Etats-Unis...C'est à pleurer.

Lundi 6 juillet 2009 à 12:09

http://www.decitre.fr/gi/62/9782864246862FS.gif(Métailié, 17€, 158 pages)
ISBN 978-2-86424-686-2


L'Auteur : Alberto Torres Blandina, né à Valence, en 1975.
Biographie

Dans un aéroport, un balayeur affable et disert bavarde avec les passagers en attente, devine leur destination, leur donne des conseils, raconte des histoires passionnantes sur ses voisins, flirte avec la vendeuse de journaux. Il propose même à ses interlocuteurs en partance pour Tokyo une théorie originale : « Le Japon n’est qu’une façade. Une opération marketing comme une autre. On l’a inventé pour vendre de la technologie et ça a marché. Made in Japan est aujourd’hui le meilleur label pour vendre une voiture ou un téléviseur. »
D’histoire en histoire cet étrange balayeur nous entraîne avec humour et bonheur jusqu’au revirement final imprévu mais logique.
Le premier roman d’un jeune homme prometteur.
Ce livre a reçu le Prix Las Dos Orillas qui consiste dans la publication simultanée en Italie, Grèce, Espagne, Portugal et France.

Alberto TORRES BLANDINA vit à Valence (Espagne). Il est musicien, chanteur-compositeur et enseigne la langue et la littérature espagnoles.

On n’imagine pas d’endroit plus déshumanisé, plus froid et impersonnel qu’un aéroport. Les gens nagent dans la solitude de la multitude, vont et viennent, ne s’observent bien souvent même pas.

C’est dans ce décor qu’est planté Salvador Fuensanta, balayeur de fonction mais conteur admirable. Voyageurs esseulés, partant en quête d’élévation spirituelle, d’évasion, d’amour ou pour le travail : cet homme est pour vous.

Pour chaque rencontre, il a une histoire, une anecdote, où l’on sent que le réel et l’imaginaire s’entrecroisent, grandissant toujours un peu plus et main dans la main.  

Chaleureux, espiègle et bavard, cultivé tout en restant crédible, Salvador charme quiconque prend le temps de l’écouter, devient une mascotte pour le voyageur et… pour le lecteur. Peu importe ce que ce Salvador nous raconte, il nous séduit

Dans un ton ironique et malicieux, racontant ses histoires dans l’histoire, il parvient à nous faire oublier qu’il y a un narrateur et nous emporte dans chaque épisode sans qu’on ne tique sur la structure du récit. Et c’est très habile.
La fin, plus audacieuse, ne gâche rien et évite judicieusement une chute des plus banales.

Lecture : Juillet 2009

Dimanche 14 juin 2009 à 12:27

 

http://pagesperso-orange.fr/sublimeacide/images/images/livres/chronik%20d%27une%20mort%20annonc%E9e.jpg

(Le Livre de poche, 3,00€, 116 pages)
ISBN :
2-253-04397-4

 
L'Auteur : Gabriel Garcia Marquez
Biographie 

 Les frères Vicario ont annoncé leur intention meurtrière à tous ceux qu'ils ont rencontrés, la rumeur alertant finalement le village entier, à l'exception de Santiago Nasar. Et pourtant, à l'aube, ce matin-là, Santiago Nasar sera poignardé devant sa porte. Pourquoi le crime n'a-t-il pu être évité ? Les uns n'ont rien fait, croyant à une simple fanfaronnade d'ivrognes ; d'autres ont tenté d'agir, mais un enchevêtrement complexe de contretemps et d'imprévus - souvent joyeusement burlesques -, et aussi l'ingénuité ou la rancœur et les sentiments contradictoires d'une population vivant en vase clos dans son isolement tropical, ont permis et même facilité la volonté aveugle du destin. Chronique d'une mort annoncée est un roman hallucinant où l'humour et l'imagination du grand écrivain colombien, prix Nobel de littérature, se débrident plus que jamais pour créer une nouvelle et géniale fiction sur les thèmes éternels de l'honneur et de la fatalité. 

 

 Dans ce roman (ou nouvelle ? 116 pages…), ce n'est pas le suspense qui tient le lecteur en haleine puisque tout est clair dès le début : Santiago Nasar va mourir. Tout le monde savait et personne n'a rien fait ! Mais L’auteur nous entraine dans un cercle vicieux, vertigineux, infernal d‘événements à la fois fois possible mais improbables dans leur succession. Gabriel Garcìa Marquez nous enchaine à son livre si bien que l’on ne peut plus le lâcher.
Ce livre, c’est le cheminement de la victime, dont on se demande tout au long du récit si elle a pris les choses à la légère ou si elle n'a pas été prévenue.
Dans la noirceur d’une histoire tragique, l’auteur ne tombe pas dans le pathétique et nous offre une œuvre en finesse et en poésie.

Bref, une grande œuvre contemporaine.

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