Lundi 23 novembre 2009 à 18:58

 

Tout au long du récit le lecteur se trouve face à une écriture fragmentée qui marque l'hésitation de Sarraute.

 

Nathalie Sarraute passe des vacances avec son père dans un hôtel. Elle veut obstinément respecter la consigne de sa mère qui lui a dit de mâcher ses aliments jusqu'à ce qu'ils soient aussi liquides qu'une soupe. L'enfant est alors critiquée par les autres enfants mais refuse de tromper sa mère.

 

Elle retrouve sa mère. On a une observation de la mère selon le point de vue de l'enfant.

 

Elle raconte sa vie à Paris. Les promenades avec la bonne pour aller au jardin du Luxembourg.

 

Episode de l'opération des végétations de Nathalie Sarraute.

 

Elle exprime le caractère autoritaire de sa mère

 

L'enfant veut que sa maman ait un autre bébé, épisode plutôt drôle et attendrissant en voyant la candeur de la petite fille.

 

Voyage vers la Russie. La 2e instance réapparaît car elle doute de nouveau dans le récit de son enfance (les beaux souvenirs ne lui conviennent pas). Elle raconte tout de même la vie avec sa mère en Russie. Elle y collectionne et a une passion pour les flacons de parfum qu'elle perd juste après son départ. Elle enchaîne en nous racontant un moment où elle était malade et où elle a pu profiter de sa mère qui s'occupait un peu plus d'elle, notamment lorsque sa mère lui lisait des livres.

 

Elle est à la maison d'Ivanovo avec son père. Elle a beaucoup d'affinités avec son père. Elle y passe de bons moments, joue avec la neige et apprécie la lecture d'un livre qu'on lui a offert. On lui offre aussi une poupée qu'elle n'aime pas tant que ça parce qu'elle est trop rigide. On a alors une vision du père plus en détail toujours selon le point de vue de la fille. Elle passe Noël avec son père et a un premier contact avec sa belle-mère.  

Nathalie Sarraute et son père vont chez les parents du père et la petite fille est étonnée par la violence qu'il a eue lorsqu'il leur a parlé (la petite fille a exagéré en fait la réaction du père) et ne profite donc pas du séjour avec ses grands-parents.  

Nathalie Sarraute est à Paris avec son père et se promène dans le jardin du Luxembourg ( à Paris) .  

Elle joue à un jeu où il faut attraper des anneaux mais se crispe trop et rate. On voit alors le caractère de Nathalie Sarraute qui n'arrive pas à jouer comme les autres enfants.  

Elle est dans un mariage mais elle ne trouve pas sa place avec les grands et adopte alors un déguisement de bébé

Elle est rue Boissonade et la fiancée de son père arrive et danse avec la petite fille qui rigole beaucoup.

Elle est encore au Luxembourg avec son père et la fiancée de son père et tout à coup ressent une joie intense qui l'envahit et qui l'emplit mais elle n'arrive pas à trouver les mots pour exprimer ce sentiment.
Elle s'amuse à faire le service dans le restaurant que tenait les parents de l'une de ses amies. Elle ne joue pas à des jeux comme les autres enfants.
Elle nous raconte les plaisirs qu'elle éprouve lorsqu'elle écrit son chagrin, l'écriture semble venir d'ailleurs . . .
Sa belle mère attend un enfant, elle est malade à la suite de l'accouchement.

A la suite de l'arrivée du bébé à la maison, Nathalie Sarraute se retrouve dans une petite chambre, sans qu'on la prévienne avant
La grande chambre est réservée au bébé, elle se sent rejetée.
Elle est troublée par la perspicacité de Vera dans l'épisode du pot de fleur. Elle rencontre Ivgin le fils de Teübe, ami de son père.

 

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/1/4/8/9782070376841.jpg(Folio, 6,60€, 322 pages)
ISBN :
2-07-031696-3


Nathalie Sarraute rapporte les souvenirs de son enfance de manière à s’inscrire dans la veine du « nouveau roman ». Cela est assez perturbant.. Je ne sais pas comment interpréter cette voix qui lui répond. Elle se parle à elle-même mais les réponses semblent venir parfois de sa mère, parfois d’un inconnu ou encore du curé.
 

Comment peut-elle relater sa jeunesse de sa prime enfance au début de son adolescence (le livre s’arrête à son entrée au lycée.) ? Et bien très bonne question.

Elle a brodé et c’est, de temps à autre, franchement flagrant ! Il faut quand même avouer qu’à 83 ans, on ne peut pas se souvenir d’énormément de choses de sa petite enfance.
Cela amène évidemment à parler de l’autofiction. Où Est ce qu’elle a véritablement vécu et ce qu’elle a inventé ? Pour ma part, je préfère largement lorsque c’est ou l’un ou l’autre. : fiction ou autobiographie.. Dans l’autofiction, on ne sait jamais vraiment sur quel pied danser.


Lecture : Mai 2009


 

 

Samedi 14 novembre 2009 à 21:38

http://images.amazon.com/images/P/2070400867.08._SCLZZZZZZZ_.jpg(Folio, 4,30€, 153 pages)
ISBN 2-07-040086-7


Le livre Lambeaux  de Charles Juliet comporte une biographie et une autobiographie.
En effet, dans la première partie, il évoque, dans un portrait enquête, sa mère Hortense juliet, qu'il n'a jamais connue. Celle dont pourtant il raconte la douloureuse histoire, celle dont il retrace ses pensées, ses hésitations et ses doutes, à partir de témoignages de personnes qui l'ont connue. Le dialogue avec une morte permet à l'auteur de ressusciter celle qui lui a donné la vie. C'est un moyen pour lui de faire connaissance avec elle. C'est d'ailleurs ce qui fait la principale particularité de cette biographie car il s'adresse directement à elle par l'emploi de la 2e personne du singulier. Alors que l'on attend pour une biographie l'emploi de la 3e personne du singulier.
Il brosse également le portrait de Félicie Ruffieux, sa mère adoptive et aimante. L'auteur tient à souligner ce qui est admirable chez cette femme exemplaire, nommée par son fils « la toute donnée ». Il lui rend hommage dans ce livre.
Cette oeuvre est novatrice : l'auteur s'est contraint à employer la 2e personne du singulier. Il s'adresse aux deux personnages principaux dans un long monologue, seul le présent est employé et il n'y a aucun dialogue. Ce choix dévoile l'intensité de la relation de l'auteur et de ces deux femmes : l'histoire tragique de l'une et l'abnégation de l'autre et son amour filial pour elles.


Le style de la 2ème personne du singulier n'enthousiasme, ni ne touche C'est justement là que le livre pêche par cette perpétuelle interpellation, cette adresse à l'autre, l'inconnu(e). Comme s'il dressait un tableau, présentait la scène d'une pièce théâtrale avant le lever de rideau... on n'est  pas toujours sensible à ce style.
Après, il y a le contenu des "Lambeaux" : d'abord le portrait d'une maman, une Cosette sans la rencontre salvatrice de Jean Valjean, fille de paysans, privée du droit aux études, coincée dans sa ferme, les travaux de la terre, entre les quatre murs d'une maison. Cette maman fait pitié, franchement : son mal de vivre se tapit depuis la petite enfance, exacerbé par les malheurs d'une existence de plus en plus sinistre, catapulté par une énième grossesse, laquelle sera révélatrice d'une déprime postnatale, qu'on ne décrypte pas en ces temps-là (fin des années 30) mais qui conduira la jeune maman à l'asile !
En petite deuxième partie du récit, le narrateur s'interpelle lui-même en racontant son parcours (enfance, adolescence, adulte débutant...). Lui-même souffre de mélancolie, de traumatismes mais d'une franche envie de s'en sortir également. Egalement il a une vraie passion pour les mots, pour les livres et souhaite devenir un orfèvre littéraire, pour pouvoir enfin se délivrer, dire les choses qu'il couve en lui depuis longtemps. Bref, Lambeaux n'est pas rose. C'est une page de l'histoire des paysans de la France du début du 20ème siècle, si commune, si courante et terriblement si dure! Charles Juliet dépose son barda, devenu trop lourd, trop pesant. Au lecteur de le porter, mais c'est écrasant!

Samedi 14 novembre 2009 à 21:27

http://livremania.unblog.fr/files/2009/02/9782266127745.jpg(Pocket, 2,50€, 153 pages)
ISBN 2-266-03823-0


Cécile, adolescente insouciante, a passé son enfance en pension. Elle vit depuis deux ans avec son père Raymond qui est veuf et qui a la quarantaine. Elle mène une existence oisive et bénéficie d’une grande liberté. Son père a de nombreuses maîtresses auxquelles Cécile s’habitue assez facilement .

L’été de ses 17 ans, Cécile , son père Raymond, et Elsa, sa maîtresse du moment partent en vacances sur la Côte d’azur. Raymond a également invité Anne, une femme séduisante et brillante, qui était l’amie de son épouse. Très vite Anne prend en main la vie de Cécile et  décide notamment de la faire travailler, celle-ci ayant ratée son baccalauréat cette année-là. Anne regarde également avec un œil critique l’aventure que Cécile a avec Cyril, un étudiant qui passe ses vacances dans la région. Raymond délaisse peu à peu Elsa et devient l’amant d’Anne. Il est décidé à changer de vie pour elle et envisage même de l’épouser.

Cécile craint de perdre sa liberté. La présence de cette femme   intelligente et calme, trouble sa délicieuse existence. Jalouse, elle réussit à convaincre son petit ami Cyril de simuler une aventure amoureuse avec Elsa. Raymond ne parvient pas à résister à cette provocation. Irrité de voir Elsa se tourner vers un adolescent à peine plus âgé que sa fille, il se retrouve bientôt dans les bras de son ancienne maîtresse. Anne les surprend par hasard. Désespérée elle s'enfuit et se tue dans un accident de voiture. Cécile et son père reprennent leur vie insouciante, mais la jeune fille connaît à présent un sentiment nouveau : la tristesse : " Seulement quand je suis dans mon lit, à l’aube, avec le seul bruit des voitures dans Paris, ma mémoire parfois me trahit : l’été revient et tous mes souvenirs. Anne, Anne ! Je répète ce nom très bas et très longtemps dans le noir. Quelque chose monte alors en moi que j’accueille par son nom, les yeux fermés : Bonjour Tristesse. "

Une histoire très légère, à l'image des personnages.
C' est un court roman, très connu de Mme Sagan, et probablement un classique de la littérature du XXème siècle.
C' est la tête d' une petite femme de dix-sept ans, qui a vécu presque toute son existence sans un repère maternel, et qui dans une sorte de complexe d' Oedipe, refuse que son père s' engage aussi sérieusement, leur relation était si fusionnelle que pour rien au monde elle ne voudrait en abdiquer...
On se demande bien en quoi ce livre a bien pu être polémique en 54 , mise à part un léger encouragement à la débauche, il n' y a rien de bien choquant par rapport à notre monde actuel qui est bien pire!!
Cette lecture peut être assez agréable mais n'apporte pas grand chose...

Vendredi 23 octobre 2009 à 19:38


http://www.alalettre.com/Images/soie_alessandro_baricco.jpg

(Folio, 4,50€, 142 pages)
ISBN : 2-07-041965-7



Traduction : Françoise Brun
 

 

Vers 1860, pour sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie, Hervé Joncour entreprend quatre expéditions au Japon pour acheter des oeufs sains. Entre les monts du Vivarais et le Japon, c'est le choc de deux mondes, une histoire d'amour et de guerre, une alchimie merveilleuse qui tisse le roman de fils impalpables. Des voyages longs et dangereux, des amours impossibles qui se poursuivent sans jamais avoir commencé, des personnages de désirs et de passions, le velours d'une voix, la sacralisation d'un tissu magnifique et sensuel, et la lenteur, la lenteur des saisons et du temps immuable. 

 

Soie, publié en Italie en 1996 et en France en 1997, est devenu en quelques mois un roman culte - succès mérité pour le plus raffiné des jeunes écrivains italiens.  

 

Ce livre, vendu à 300 000 exemplaires en Italie, est considéré comme un des grands chefs-d'œuvres contemporains. Au prime abord, cela ne saute pas aux yeux. Déjà, on ne sait comment le décrire : roman, poésie, essai, nouvelles ?? De plus, On ne peut pas dire que des passionnés de vers à soie et de leur histoire courent les rues... Le sujet se trouve, donc, à même de rebuter les lecteurs de tous horizons. Qui plus est, les répétitions se montrent relativement gênantes. Certes, elles appuient sur le cercle routinier de la vie professionnelle mais, dans un livre aussi court (141 pages chez Folio), on ne voit que cela. Alessandro Baricco manque de volubilité en ce qui concerne les descriptions, autant les personnages que le reste.  Évidemment, l'excès contraire n'est pas des meilleurs non plus. Néanmoins, dans ce cas, il est extrêmement difficile de s'imaginer la situation, le protagoniste... 

D'ailleurs, on referme ce livre, en se disant que, heureusement, il était peu épais. 

 Cependant, ce livre reste une lecture très agréable. Alessandro Baricco possède une écriture simple et douce, musicale aussi. On croque les mots les uns après les autres avec une rapidité surprenante cette romance aérienne.

 Après avoir été convaincue par Océan Mer et toutes les excellentes critiques lues  à propos de Soie, ce dernier est une petite déception.

Lecture : Septembre 2009

 

Publié par Elora

soie, roman, étranger, baricco

Mercredi 23 septembre 2009 à 21:41

http://www.laprocure.com/cache/couvertures/9782070412082.jpg(Folio, 9,70€, 531 pages)
ISBN 978-2-07-034861-9


"
Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois reprises, contre les dents. Lo. Lii. Ta.
Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita. "
Lolita a été porté à l'écran par Stanley Kubrick (1962), avec Peter Sellers, Shelley Winters et Sue Lyon, puis par Adrian Lyne (1997), avec Jeremy Irons, Melanie Griffith et Dominique Swain.

Attention, chef-d'œuvre !!! Ne vous fiez pas au thème du livre qui pourrait vous choquer, tout le génie de Nabokov est dans l'écriture ! Et quelle écriture! Aucune vulgarité, un vocabulaire recherché...), des jeux de mots qui savent suggérer.

Ecrit en anglais (mais il avait été précédé d'une nouvelle sur ce thème écrite en russe), il a été refusé par tous les éditeurs américains choqués du propos.

Les confessions que le narrateur livre à ses lecteurs le posent tantôt en pervers manipulateur, tantôt en victime martyrisée esclave du pouvoir envoûtant de Lolita. En effet, le cynisme de cette nymphette est tout aussi dérangeant. Son insolence manipulatrice se joue de son entourage et surtout de son partenaire menant outrageusement sa déviance à la folie. Certes, elle a l'excuse de son jeune âge où les interdits sont si tentants et la volonté de paraître si fascinante.

On est frappé par le ton irrévérencieux et l'amoralité générale qui traverse tout le livre. Mais il n'y a aucune description fallacieuse. Tout est suggéré et décrit de façon artistique. Le narrateur nous entraîne avec lui non pas forcément dans sa déviance sexuelle mais dans son amour dévorant qui devient ultra-possessif et dévastateur.  Mais, l'intérêt de ce livre n'est pas le fond mais la forme!

Tous les ingrédients de la bonne littérature sont présents : une histoire sombre et passionnante, un sujet sensible, une écriture d'une précision diabolique (parfois précieuse).

Une seconde partie un peu longuette, mais on peut tout pardonner à qui écrit si bien.

Par delà le côté sulfureux et scabreux de la trame de fond du roman, c'est l'histoire bouleversante d'un amour fou mais impossible... Un roman trouble et troublant.

L'histoire d'un pédophile amoureux. Difficile de juger de façon catégorique ce livre. Si la pédophilie est condamnable sans hésitation.

Lecture : Septembre 2009

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