Vendredi 21 août 2009 à 22:38

http://www.decitre.fr/gi/63/9782070347063FS.gif(Folio, 6,60€, 300 pages)
ISBN 978-2-07-034706-3


L'Auteur :
Pascal Quignard, né en 1948.Auteur français dont les premières publications datent de 1971 Sa Biographie Bibliographie

Tout commence par un de ces moments extraordinaires de la vie qui ressemblent à s’y méprendre à des moments ordinaires : Juliette, une femme d’une quarantaine d’années, s’apprête à pousser la grille de son pavillon de banlieue lorsqu’elle aperçoit, au bout de la rue, un ami d’enfance, un homme qu’elle a aimé jadis et qu’elle voit à cet instant passer au bras d’une autre femme.
Cet événement minuscule va déclencher en elle une vague de souvenirs qui, loin de s’apaiser, ne cesse de prendre de l’ampleur jusqu’au moment où elle décide de « disparaître » pour vivre une nouvelle vie, de se débarrasser des entraves sociales et affectives pour enfin s’épanouir. Loin de sa Bourgogne trop terrienne, Juliette va choisir pour nouvelle résidence l’une de ces îles minuscules qui gravitent autour de Capri…
Sur le thème de « l’adieu au monde » cher à Pascal Quignard et présent dans toute son œuvre, un roman très sensible, très sensuel et même « physique », qui donne autant à ressentir les charmes de la solitude, la densité du temps suspendu, que la saveur d’une cuisine ensoleillée ou le goût intense de la liberté totale.


Pascal Quignard, l’homme des Ombres errantes, vient de faire paraître Villa Amalia. L’histoire toute banale d’une femme mûre, qui se découvre trompée. Banale, et pourtant. Les descriptions illuminent l’Italie napolitaine, les personnages sont sobres et émouvants, les sentiments peu exprimés mais très forts. La solitude de l’héroïne, son errance est merveilleusement décrite. Au rythme de ses changements de vêtements, qui sont autant de mues vers une fragile renaissance, l’on suit le parcours d’une douloureuse ascèse. Ann Hidden (la cachée) ne semble pas avoir droit au bonheur. Lorsqu’elle recouvre un semblant de félicité, dans une relation toute maternelle, elle la voit trop vite interrompue. Remarquable Quignard qui exprime, en peu de mots, en quelques lignes, la brutalité du malheur, son horrible soudaineté. Son héroïne est une femme blessée mais jamais on ne sombre dans le pathétique. Ann, la musicienne, est emplie de notes. Elle les couve, les assemble, leur donne jour. Ce fragile équilibre entre les lignes d’une portée lui procure l’énergie d’avancer. Car le tragique ne peut atteindre cette mélodie intérieure.

Partir et tout recommencer, est-ce la solution ?

Publié par Elora

villa, amalia, france, roman, mer, pascal, quignard

Lundi 29 juin 2009 à 17:57

http://images.madmoizelle.com/fiches/photos/L/maintenant-quil-fait-tout-le-temps-nuit-sur-toi_mathias-malzieu_080724110540.jpg
(J'ai lu, 4,80€, 150 pages)
ISBN : 2-290-35038-9


L'Auteur : Mathias Malzieu, écrivain et chanteur français  Biographie

Mathias, la trentaine, vient de perdre sa mère. Expérience douloureuse qu'il parvient à surmonter grâce à sa rencontre avec un géant sur le parking de l'hôpital. Le colosse lui apprend à vivre malgré cette disparition et l'invite à un voyage fantastique au pays des morts. Ce premier roman initiatique, évasion dans l'imaginaire, raconte le nécessaire passage d'un monde enfantin et fantastique à la dure réalité de l'univers sans pitié des adultes.


Ce premier petit roman résonne longtemps en nous après avoir refermé le livre. L'écriture de Mathias Malzieu est gentillette mais envoûtante mais n'en reste pas moins sombre et torturé.

Le personnage principal n'est pas qu'un simple trentenaire pleurant sa défunte mère, c'est un enfant, un poète qui cherche à s'en sortir.

Giant Jack, malgré sa taille, n'encombre pas l'histoire. Au contraire, il aide le lecteur à entrer dans ce doux univers onirique ressemblant à Tim Burton, cette autobiographie originale.

Ce roman possède des forces et des faiblesses. Tout au long du livre, une sensibilité à fleur de peau ressort mais le récit est linéaire d'un bout à l'autre...Ce qui laisse passer un certain manque de cohésion.

Cet ouvrage est modeste, intime, émouvant et aucunement voyeur.


Lecture : Juin 2009

 

Mercredi 24 juin 2009 à 17:36

http://ecx.images-amazon.com/images/I/410D5PNZYRL.jpg

 Tome 1 = 2001 Tome 4 = 2007
(Gallimard Jeunesse, 14,00€ [1 tome])
ISBN de l'intégrale :
978-2-07062867-4


L'Auteur :  Ann Brashares, née en 1967.
Biographie

  Quatre Fille et un Jean    - 308 pages

Rien ne peut séparer des amies comme Tibby, Carmen, Bridget et Lena. Rien… sauf des vacances d'été qu'elles vont passer pour la première fois chacune de son côté. Pour surmonter cette épreuve, elles ont, comme un trait d'union… un jean. Bleu, vieux, bête comme un pantalon, oui mais voilà, ce jean-là est magique, puisqu'il va à merveille à chacune de ces filles pourtant aussi différentes physiquement que moralement. Il sera leur lien, leur témoin et le gage de leur amitié. Après se l'être passé toutes les semaines, elles écriront dessus, à la fin des vacances, un mot ou un dessin qui résumera leurs aventures.    

Quatre Fille et un Jean : le Deuxième Eté - 392 pages

Les vacances approchent. Carmen, Tibby, Bridget et Lena s'apprêtent à ressortir le jean magique, symbole de leur amitié et témoin de leurs aventures. Cette année, l'été s'annonce cependant bien différent...  

Carmen reste à Washington avec sa mère : crises et turbulences en perspective...   

 

Tibby part suivre un stage de cinéma en Virginie mais, même derrière la caméra, ses souvenirs vont la rattraper.   

Bridget, qui traverse une crise existentielle, décide de se réconcilier avec son passé en rendant une visite surprise à sa grand-mère. 

Lena, dont le cœur n'est jamais vraiment revenu de Grèce, va percer des secrets de famille insoupçonnés.  

De surprises en émotions, de rires en larmes, les quatre filles vont une nouvelle fois faire l'expérience de la vie et l'affronter avec courage, humour et détermination.   

Quatre Fille et un Jean : le Troisième Eté  - 370 pages

Rien ne sera plus comme avant. A la fin des vacances, Carmen, Tibby, Bridget et Lena devront se séparer, se rendre chacune dans une université différente. Plus que jamais, elles se raccrochent au symbole de leur amitié : le Jean magique, témoin de leurs vies, témoin de ce troisième été qui s'annonce décisif...   

Carmen voit s'effondrer ses belles certitudes. Après avoir découvert que sa mère lui cachait un incroyable secret, un charmant jeune homme lui fait prendre conscience qu'une jeune fille aimable et généreuse sommeille peut-être en elle...   

Tibby se pose plus de questions que jamais. Sa petite sœur a frôlé la mort et elle se sent responsable de cet accident. Alors que la vie lui tend les bras, Tibby résiste au bonheur qui s'offre à elle...   

Bridget pense avoir chassé ses vieux démons. Monitrice dans un camp sportif, elle est loin de se douter qu'elle y retrouvera le garçon qu'elle avait rencontré deux ans plus tôt: son vieux démon...

Lena s'interroge sur son avenir. Son père ne comprend pas ses choix et tente de la faire renoncer à ses projets. Cet été sera pour elle une occasion unique d'affirmer sa véritable personnalité...   

Plus émouvantes et drôles que jamais les quatre filles nous entraînent une fois de plus dans le tourbillon de la vie, une vie qui n'épargne personne, mais qui donne tant à ceux qui l'aiment...

Quatre fille et un jean : Le Dernier Eté - 399 pages

Après leur première année loin de chez elles, à l'université, Carmen, Tibby, Bridget et Lena ont chacune des projets différents pour l'été : 

Carmen participe à un festival de théâtre. Persuadée de n'être bonne qu'à s'occuper des décors, elle est la première surprise lorsqu'elle se fait repérer pour ses talents d'actrice. Mais Julia, sa nouvelle amie, semble tout à coup bien distante...  

Tibby reste au campus à New York pour suivre un séminaire d'écriture de scénarios et file le parfait amour avec Brian, jusqu'à ce que... tout se complique.   

Bridget part en Turquie sur un chantier de fouilles archéologiques. Elle tombe sous le charme de Peter, trente ans, marié ; père de famille...
Lena suit un atelier de dessin en compagnie d'un élève particulièrement doué et plutôt beau garçon, Léo, qui pourrait bien lui faire oublier Kostos... 

Ce dernier volet laisse les quatre filles au seuil de leur vie d'adulte. C'est l'heure des grandes questions et, parfois, des déceptions. Mais une chose est sûre : avec ou sans le jean, leur amitié restera éternellement dans le bleu.

Cest fou comme on sattache aux personnages, tous très différents. On peut même sétonner que les 4 filles soient amies. On se reconnaît aisément dans le physique de lune, dans le caractère de lautre, dans les réactions de la troisième…   

Lire  Quatre Filles et un Jean , cest avoir quatre histoires pour le prix dune. Mais cest avant tout assister pendant quelques pages dune histoire damitié intense et fusionnelle qui fait réellement envie. Les récits entrecroisés sont une bien bonne idées.
Un livre idéal pour remonter le moral et apporter un peu de soleil dans la grisaille ou un peu dapaisement sur une plage surpeuplée.
Ce roman est drôle, subtile et intelligent. Un style jeune et moderne bien dans l’air du temps. Ce livre destiné aux adolescents est drôlement bien fichu. 

Un gros coup de cœur pour les citations en début de chaque chapitre ainsi que pour le deuxième tome très touchant.

 Lecture ; Juillet 2008


 

Mardi 23 juin 2009 à 18:18

  http://ecx.images-amazon.com/images/I/51KV1G9289L._SL500_AA240_.jpg
(Folio, 6,10€, 282 pages)
ISBN : 2-07-041958-4

 L'Auteur : Alessandro Barrico, italien né en 1958 Biographie et Bibliographie

Au bord de l'océan, à la pension Almayer, « posée sur la corniche ultime du monde », se croisent sept personnages au destin étrange et romanesque, sept naufragés de la vie qui tentent de recoller les morceaux de leur existence. Mais leur séjour est bouleversé par le souvenir d'un hallucinant naufrage d'un siècle passé et la sanglante dérive d'un radeau. Et toujours, la mer, capricieuse et fascinante...

Avec une époustouflante maîtrise, Alessandro Baricco nous offre à la fois un roman à suspense, un livre d'aventures, une méditation philosophique et un poème en prose.

Ce livre est un bijou de curiosité. Il ne se contente pas de la prose « simple » :des prières, des retours à la ligne intempestifs…Un nombre absolument incroyable de points de suspension dans la première partie du livre. Symbole de la mer ? Cette fabuleuse histoire a une ambiance très particulière et est loin d’être linéaire, pour notre plus grand plaisir. Cela a l’avantage de mettre un peu de suspense, dans le roman. La mer, même lorsqu’elle s’efface du récit, est toujours là. Quelques moments d’ennui profond font place à de délicieuses aventures, comme les humeurs de cette fascinante étendue d’eau.

Avec un style qui n’appartient qu’à lui, Alessandro Baricco prouve une fois de plus qu’il maîtrise son art de manière époustouflante. En refermant le livre, il est dur de s’en détacher.

Ce petit bijou de curiosité, est, à la fois, une méditation philosophique, un livre d’aventures et une bien belle poésie en prose.

Un livre dont on peut se délecter sans modération.


Lecture : Juin 2009

 

Publié par Elora

océan, mer, critique, italie, roman, littérature

Mercredi 17 juin 2009 à 17:40

 

 

http://aviquesnel.free.fr/Direlire/Images/germain_magnus.gif(Folio, 7,10€, 263 pages)
ISBN :
978-2-07033-648-7

L'Auteur : Sylvie Germain, écrivain française Biographie

Magnus, c'est le prénom d'un ours en peluche mais aussi celui que s'est donné un homme. Un homme qui a bien du mal à démêler le vrai du faux dans son histoire personnelle à cause d'une perte de mémoire alors qu'il n'avait que 5 ans. Né en Allemagne à la fin des années 30, il réalise peu à peu qui sont ses parents, qu'il connaîtra peu. Son éducation se poursuit en Angleterre chez un oncle puis à 18 ans, Magnus s'évade en allant vivre aux Etats-Unis après un séjour au Mexique. Il y travaille, y tombe amoureux et en revient, plein de tristesse. Le revoilà en Angleterre, et Magnus est toujours paumé, indécis, perturbé.

 

Voilà ce que l’on peut appeler une œuvre littéraire originale. Une œuvre littéraire par son contenu. L’originalité par sa forme. Les chapitres courts alternent des fragments de souvenirs d’une narration classique avec des notules, des séquences, des échos constitués par des poèmes, des morceaux de biographies, de chansons, de romans… Ce roman déroutant ressemble à un puzzle que l’on reconstitue comme Magnus reconstitue sa mémoire. Pour ceux qui aiment les surprises et les rebondissements, pour ceux qui préfèrent la violence psychologique à la violence sanglante, ce livre est peut-être l‘idéal...  

Comment peut-on admettre que ceux qui nous ont élevés ne sont pas nos parents, qu’ils ont manipulé notre mémoire et même qu’ils nous ont manipulés tout court ? L’identité que je pense être la mienne l’est-elle véritablement ? Magnus, c’est le nom de l’ours ou de son propriétaire ? Ce roman pose beaucoup de questions difficiles. L’enfant a grandi sur des mensonges qu’il démantèle durant toute sa vie mais le malheur le poursuit.  

Au fur et à mesure que le portrait se précise, la grande Histoire s’insinue, violente, se glisse par la moindre faille, la plus petite fissure. A chaque fois que le héro s’y bute, il se rapproche peu à peu de sa vérité.  

Poignante illustration des conséquences infinies de la barbarie humaine, Magnus restitue avec une retenue magistrale la décomposition d’une victime de l’Histoire ; jusqu’à l’ultime vertige d’une recomposition possible.

Lecture : Mars 2009

 

Un roman dont le « happy end », s’il existe, n’est pas trop prévisible.

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