Mercredi 17 juin 2009 à 17:40

 

 

http://aviquesnel.free.fr/Direlire/Images/germain_magnus.gif(Folio, 7,10€, 263 pages)
ISBN :
978-2-07033-648-7

L'Auteur : Sylvie Germain, écrivain française Biographie

Magnus, c'est le prénom d'un ours en peluche mais aussi celui que s'est donné un homme. Un homme qui a bien du mal à démêler le vrai du faux dans son histoire personnelle à cause d'une perte de mémoire alors qu'il n'avait que 5 ans. Né en Allemagne à la fin des années 30, il réalise peu à peu qui sont ses parents, qu'il connaîtra peu. Son éducation se poursuit en Angleterre chez un oncle puis à 18 ans, Magnus s'évade en allant vivre aux Etats-Unis après un séjour au Mexique. Il y travaille, y tombe amoureux et en revient, plein de tristesse. Le revoilà en Angleterre, et Magnus est toujours paumé, indécis, perturbé.

 

Voilà ce que l’on peut appeler une œuvre littéraire originale. Une œuvre littéraire par son contenu. L’originalité par sa forme. Les chapitres courts alternent des fragments de souvenirs d’une narration classique avec des notules, des séquences, des échos constitués par des poèmes, des morceaux de biographies, de chansons, de romans… Ce roman déroutant ressemble à un puzzle que l’on reconstitue comme Magnus reconstitue sa mémoire. Pour ceux qui aiment les surprises et les rebondissements, pour ceux qui préfèrent la violence psychologique à la violence sanglante, ce livre est peut-être l‘idéal...  

Comment peut-on admettre que ceux qui nous ont élevés ne sont pas nos parents, qu’ils ont manipulé notre mémoire et même qu’ils nous ont manipulés tout court ? L’identité que je pense être la mienne l’est-elle véritablement ? Magnus, c’est le nom de l’ours ou de son propriétaire ? Ce roman pose beaucoup de questions difficiles. L’enfant a grandi sur des mensonges qu’il démantèle durant toute sa vie mais le malheur le poursuit.  

Au fur et à mesure que le portrait se précise, la grande Histoire s’insinue, violente, se glisse par la moindre faille, la plus petite fissure. A chaque fois que le héro s’y bute, il se rapproche peu à peu de sa vérité.  

Poignante illustration des conséquences infinies de la barbarie humaine, Magnus restitue avec une retenue magistrale la décomposition d’une victime de l’Histoire ; jusqu’à l’ultime vertige d’une recomposition possible.

Lecture : Mars 2009

 

Un roman dont le « happy end », s’il existe, n’est pas trop prévisible.

Mardi 16 juin 2009 à 14:08

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/5/3/5/9782266148535.jpg(Pocket, 6,50€, 375 pages)
ISBN : 978-2-266-14853-5


L'Auteur :
Marc Lévy  Son Site


"Jeannot,
Tu leur diras de raconter notre histoire dans leur monde libre.
Que nous nous sommes battus pour eux. Tu leur apprendras que rien ne compte plus sur cette terre que cette putain de liberté capable de se soumettre au plus offrant. Tu leur diras aussi que cette grande salope aime l'amour des hommes, et que toujours elle échappe à ceux qui veulent l'emprisonner, qu'elle ira toujours donner la victoire celui qui la respecte sans jamais espérer la garder dans son lit.
Dis-leur Jeanne, dis-leur de raconter tout cela de ma part, avec leurs mots à eux, ceux de leur époque. Les miens ne sont faits que des accents de mon pays, du sang que j'ai dans la bouche et sur les mains. "

Un livre surprenant de Marc Lévy par les termes qu'il aborde. Fini les fantômes sortant du placard (Et si c'était vrai) ; Fini les disputes entre le Diable et Dieu (Sept Jour pour une éternité) ; Fini les histoires à dormir debout (ou coucher dehors, au choix), L'auteur s'attaque à un sujet encore tabou aujourd'hui : les brigades de jeunes adultes, parfois encore adolescents dans la Résistance de la Seconde Guerre Mondiale. Sur les traces de Tatiana de Rosnay, dans Elle s'appelait Sarah, qui traitait de la rafle du Vél'd'Hiv', il lève le voile sur ces courageux.
Mais il faut avouer que le talent n'est pas égal... Tout le monde connait : « Chasser le naturel, il revient au galop » Et bien, Marc Lévy utilise de grosses ficelles et marche avec ses gros sabots sur la subtilité qui aurait été comme un gant à ce livre...C'est d'autant plus décevant que cela vient par à-coup.
Il nous entraîne dans un tourbillon terrible d'actions alors que l'on connait la fin dès les premières pages...Suivant l'effet qu'il voulait donner, deux solutions s'offrait pourtant à lui : soit il ne dévoilait rien avant la fin, soit il approfondissait la psychologie des personnages...mais, là, il nous offre un roman bancal malgré les efforts qui en ressortent.
On saluera tout de même son hommage à son père, Jeannot de son surnom et Raymond, de son prénom, résistant.


Lecture : Juin 2009


 

 

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