(Pocket, 6,50€, 375 pages)
ISBN : 978-2-266-14853-5
L'Auteur : Marc Lévy Son Site
"Jeannot,
Tu leur diras de raconter notre histoire dans leur monde libre.
Que nous nous sommes battus pour eux. Tu leur apprendras que rien ne compte plus sur cette terre que cette putain de liberté capable de se soumettre au plus offrant. Tu leur diras aussi que cette grande salope aime l'amour des hommes, et que toujours elle échappe à ceux qui veulent l'emprisonner, qu'elle ira toujours donner la victoire celui qui la respecte sans jamais espérer la garder dans son lit.
Dis-leur Jeanne, dis-leur de raconter tout cela de ma part, avec leurs mots à eux, ceux de leur époque. Les miens ne sont faits que des accents de mon pays, du sang que j'ai dans la bouche et sur les mains. "
Un livre surprenant de Marc Lévy par les termes qu'il aborde. Fini les fantômes sortant du placard (Et si c'était vrai) ; Fini les disputes entre le Diable et Dieu (Sept Jour pour une éternité) ; Fini les histoires à dormir debout (ou coucher dehors, au choix), L'auteur s'attaque à un sujet encore tabou aujourd'hui : les brigades de jeunes adultes, parfois encore adolescents dans la Résistance de la Seconde Guerre Mondiale. Sur les traces de Tatiana de Rosnay, dans Elle s'appelait Sarah, qui traitait de la rafle du Vél'd'Hiv', il lève le voile sur ces courageux.
Mais il faut avouer que le talent n'est pas égal... Tout le monde connait : « Chasser le naturel, il revient au galop » Et bien, Marc Lévy utilise de grosses ficelles et marche avec ses gros sabots sur la subtilité qui aurait été comme un gant à ce livre...C'est d'autant plus décevant que cela vient par à-coup.
Il nous entraîne dans un tourbillon terrible d'actions alors que l'on connait la fin dès les premières pages...Suivant l'effet qu'il voulait donner, deux solutions s'offrait pourtant à lui : soit il ne dévoilait rien avant la fin, soit il approfondissait la psychologie des personnages...mais, là, il nous offre un roman bancal malgré les efforts qui en ressortent.
On saluera tout de même son hommage à son père, Jeannot de son surnom et Raymond, de son prénom, résistant.
Lecture : Juin 2009