http://www.decitre.fr/gi/63/9782070347063FS.gif(Folio, 6,60€, 300 pages)
ISBN 978-2-07-034706-3


L'Auteur :
Pascal Quignard, né en 1948.Auteur français dont les premières publications datent de 1971 Sa Biographie Bibliographie

Tout commence par un de ces moments extraordinaires de la vie qui ressemblent à s’y méprendre à des moments ordinaires : Juliette, une femme d’une quarantaine d’années, s’apprête à pousser la grille de son pavillon de banlieue lorsqu’elle aperçoit, au bout de la rue, un ami d’enfance, un homme qu’elle a aimé jadis et qu’elle voit à cet instant passer au bras d’une autre femme.
Cet événement minuscule va déclencher en elle une vague de souvenirs qui, loin de s’apaiser, ne cesse de prendre de l’ampleur jusqu’au moment où elle décide de « disparaître » pour vivre une nouvelle vie, de se débarrasser des entraves sociales et affectives pour enfin s’épanouir. Loin de sa Bourgogne trop terrienne, Juliette va choisir pour nouvelle résidence l’une de ces îles minuscules qui gravitent autour de Capri…
Sur le thème de « l’adieu au monde » cher à Pascal Quignard et présent dans toute son œuvre, un roman très sensible, très sensuel et même « physique », qui donne autant à ressentir les charmes de la solitude, la densité du temps suspendu, que la saveur d’une cuisine ensoleillée ou le goût intense de la liberté totale.


Pascal Quignard, l’homme des Ombres errantes, vient de faire paraître Villa Amalia. L’histoire toute banale d’une femme mûre, qui se découvre trompée. Banale, et pourtant. Les descriptions illuminent l’Italie napolitaine, les personnages sont sobres et émouvants, les sentiments peu exprimés mais très forts. La solitude de l’héroïne, son errance est merveilleusement décrite. Au rythme de ses changements de vêtements, qui sont autant de mues vers une fragile renaissance, l’on suit le parcours d’une douloureuse ascèse. Ann Hidden (la cachée) ne semble pas avoir droit au bonheur. Lorsqu’elle recouvre un semblant de félicité, dans une relation toute maternelle, elle la voit trop vite interrompue. Remarquable Quignard qui exprime, en peu de mots, en quelques lignes, la brutalité du malheur, son horrible soudaineté. Son héroïne est une femme blessée mais jamais on ne sombre dans le pathétique. Ann, la musicienne, est emplie de notes. Elle les couve, les assemble, leur donne jour. Ce fragile équilibre entre les lignes d’une portée lui procure l’énergie d’avancer. Car le tragique ne peut atteindre cette mélodie intérieure.

Partir et tout recommencer, est-ce la solution ?