ISBN 2-253-15055-X
Que faire lorsque l’on tombe amoureux d’une jeune femme au cours d’un déjeuner, et qu’on découvre au dessert qu’elle se déplace en fauteuil roulant ?
Hélène est lion ascendant lion, championne de voltige aérienne. C’est la fille la plus sexy, la plus joyeuse et la moins facile que Thomas ait jamais rencontrée…
Arraché à sa routine, malmené, envoûté par cette « demi-pensionnaire » qui l’initie à la vraie liberté, il comprendra au bout du compte que c’est lui qui vivait comme un infirme. Et qu’une femme assise peut parfois aider un homme à se relever.
Prix Goncourt 1994 pour Un Aller Simple, Didier Van Cauwelaert nous offre ici un roman d’amour fou, drôle et tendre, salué par la critique comme une de ses grandes réussites.
Il est difficile de parler d’une histoire d’amour pareille quand on est une fille. « Elle aime les romans à l’eau de rose. », « Elle aime les livres bêtes. », « Une histoire d’amour, c’est forcément insipide, sans intérêt, toujours la même chose (barrer la mention inutile) », « De toutes façons, il écrit toujours des histoires d’amour Van Cauwelaert. » On les entend de loin les langues de vipère. Bien que Van Cauwelaert ne soit pas à son coup d’essai concernant le décryptage des relations amoureuses dont le point de départ est particulier, ce roman n’en reste pas moins surprenant, passionnant, envoûtant. En bref, un coup de maestro. Tous les sentiments que le lecteur trouvait dans d’autres œuvres comme L’Education d’une fée ou encore Rencontre sous X sont multiplié par 1000 dans La Demi-pensionnaire, pour celui qui sait entendre, écouter et comprendre.
On est malmené par le livre, on le referme, perturbé tellement l’auteur nous malmène. Il ne nous épargne rien : l’amour, la peur, l’abandon, la solitude, l’incompréhension, la blessure au propre comme au figuré…à croire qu’il a tout vécu de façon très personnelle.
L’écriture et le style ne sont pas prétentieux. Au contraire, Didier Van Cauwelaert a choisi la simplicité sans jamais se départir de son humour dévastateur. « Sans me vanter, ce gars est assez fascinant. Origines certaines, appellation contrôlée, sens de l’honneur, dévouement, contradictions à la pelle […] »
Ce roman de 219 pages (Livre de Poche) ne se définit pas comme un conte de fée. Hélène n’attend pas le prince charmant qui la sauvera d’une situation délicate. Thomas ne ressemble que très peu au Prince Charmant, mis à part l’âge. L’apparente indépendance de la jeune femme cache bien des besoins, des espoirs. Au fond, ce n’est pas l’amour qu’elle cherche mais quelqu’un qui lui donnera le goût de vivre ses passions, lorsque la Justice aura achevé son travail. Et Thomas, se rapprochant de Shrek, dans un sens, n’a pas les épaules pour la porter toujours. Mais chacun va se surprendre en même temps que l’autre et que l’auteur. Pas de grands tournants révolutionnant toute l’histoire mais des situations atypiques.
Sans être le livre du siècle portant son auteur au rang de demi-Dieu, il est néanmoins à découvrir comme un petit bijou.
Lecture commune avec LaSardine, Erell
Didier Van Cauwelaert est un écrivain français, né le 29 juillet 1960 à Nice, issu d'une famille ayant des origines belges.
Autres critiques : Rencontre sous X
Dans ma PAL/LAL : Attirances, Hors de moi
Ils en parlent : La Sardine, Erell.