(Le Livre de Poche, 6,50€, 344 pages)
ISBN 978-2-917144-40-4
A la sortie d'un night-club, une jeune fille est victime d'une agression sauvage. Mako, policier de la BAC, taciturne et endurci, obsédé par l'idée d'en punir lui-même l'auteur, s'investit dans l'enquête au-delà de la raison. Il déclenche une traque qu'il l'emmènera loin, aux confins de la folie, là où le bien et le mal se confondent. De l'enfer des trottoirs aux boîtes de nuit branchées, Mako hante les bas-fonds d'une société en perdition.
Tous les lecteurs ne sont pas attirés par les mêmes genres littéraires et chacun a donc tendance à en délaisser certains. Le policier, par exemple. Mais lorsque l’on vous propose de recevoir un livre de ce genre en échange d’une simple critique et lorsque le résumé vous attire tout de même…Difficile de résister à l’appel.
Ce livre, le premier de l’auteur, vaut le détour rien que pour la préface d’Olivier Marchal (d’abord policier avant de travailler pour les écrans). Difficile de choisir une phrase représentative de ces quatre pages parce que la totalité est remarquable. Retenez seulement que cette préface met la barre très haute et mériterait un flot d’éloges mais ce n’est pas le sujet de ce billet : il y a un roman policier derrière !
Le style est sobre sans être froid. La narration reste très traditionnelle. Et elle fait parfois penser à celle des polars américains à succès. Il arrive également que les descriptions paraissent longues et ennuyeuses mais il faut bien se faire une raison : tous les romans policiers connaissent ce moment, qui doit, néanmoins, être mené avec brio pour que le lecteur ne lâche pas. Et, ici, on garde le livre ouvert ! Certains mots, expressions (bœufs, IGS, Sûreté…), sigles (OPJ, IML, BAC…) utilisés peuvent être perturbant…mais, au moins, le livre a un côté instructif.
Reconnaissons à Laurent Guillaume, une écriture qui accroche. On ne peut pas nier qu’il possède ce petit truc en plus qui fait beaucoup de choses. Mais quoi ? Le charme d’une écriture à la française ?
L’auteur en dit juste assez pour faire monter la pression et donner envie de continuer. Parfois, on étouffe, on a envie de sortir de ce tourbillon infernal mais c’est tout simplement impossible. D’ailleurs, s’il fallait ne retenir qu’un point positif de ce roman policier ce serait celui-là : Laurent Guillaume arrive à nous faire descendre en enfer en même temps que les personnages, notamment que Mako dont la souffrance est indicible. A cause de l’amour ? Ce serait peut-être trop facile….
Il faut avouer que l’auteur échappe aux pires clichés sur tous les plans, offrant une image des « flics » plus humaine et plus sensible, sans tomber dans l’excès.
Concernant le dénouement, silence ! Sans être tout à fait révolutionnaire, il n’en est pas moins relativement surprenant et se laisse déguster avec le plaisir de la découverte, tout en restant très réaliste.
Dans ce bon policier écrit sans concessions, on retrouve tous les bas-fonds de la police, des banlieues, de la société, de l’immigration…Et, attention ! Bonne surprises ! (ou mauvaises…c’est selon.)
En deux mots comme en dix, ce livre pourrait convertir quelques réfractaires aux romans policiers.
Une nouvelle plume à découvrir. Et sans perdre une seconde !