(Folio, 159 pages, 5,60€)
ISBN 978-2070361243
Tout commence au café « Le Condé », aux alentours du carrefour de l’Odéon. On y retrouve les habitués, groupe hétéroclite, aux identités incertaines : intellectuels, artistes, étudiants... Tous en rupture avec leur milieu et/ou leur époque. Et puis, il y a Louki, une jeune ( ?) femme énigmatique et vagabonde. C’est son histoire que vont tenter de retracer et de compléter quatre personnages.
D’abord, cet étudiant à ‘école des mines nous familiarise avec ce milieu. On retient deux choses de ce chapitre :
- ce personnage qui tente de saisir l’insaisissable dans son cahier
- le portrait de l’évanescente Louki, inconnue ou mal connue de tous.
Puis le détective Caisley, employé par Jean-Pierre Choureau, nous en apprend plus sur l’identité de celle qui semble être un fantôme. Ici, impossible de ne pas se demander : « Mais, pourquoi ? »
Le troisième chapitre est, certainement, le plus douloureux à lire pour les personnes empathiques. Louki nous parle alors des personnes qu’elle a aimées et des fêlures de son enfance.
Enfin, à travers Roland, l’amoureux transi passionné par les zones neutres et par le concept de l’Eternel Retour, Patrick Modiano nous offre quelques surprises... heureuses ou pas ?
Dans ce livre dont le titre a été emprunté à une expression de Guy Debord, ne vous attendez pas à trouver du suspense ou de l’action mais plutôt le Paris des années 50/60. Ce roman, c’est 159 pages poétiques et élégantes malgré les obsessionnels reflux du passé avec ses lieux et ses personnes disparus, et des regrets nostalgiques.
Bref, à découvrir !
Ils en parlent : Bernard, Sophie, d'autres ?
Lecture : Août 2010