(Pocket junior, 3.95€ , 139 pages )
ISBN : 2-266-13185-0
"Certains témoins mentionnent qu'aux derniers jours du procès de Maurice Papon, la police a empêché un clown de rentrer dans la salle d'audience. Il semble que ce même jour, il ait attendu la sortie de l'accusé et l'ait simplement considéré à distance sans chercher à lui adresser la parole. L'ancien secrétaire général de la préfecture a peut-être remarqué ce clown mais rien n'est moins sûr. Par la suite l'homme est revenu régulièrement sans son déguisement à la fin des audiences et aux plaidoiries. A chaque fois il posait sur ses genoux une mallette dont il caressait le cuir tout éraflé."
Effroyables jardins est un très court roman de 60 pages, que l'auteur dédie à la mémoire de son grand-père, ancien combattant à Verdun et à son père, ancien résistant.
Ce livre est un peu étrange au début, car on n'y voit qu'un petit garçon, mal dans sa peau peut-être, et une grande méprise sur son entourage. On se demande qui est ce père un peu fou. Un jour, l’oncle du jeune garçon entreprit de lui raconter une aventure qui leur était arrivée, à lui et à son père, pendant la Deuxième Guerre mondiale. Tous les deux avaient décidé de faire sauter un transformateur pour participer à la lutte contre les Allemands. Dénoncés, ils sont restés prisonniers au fond d'un trou, surveillés par un soldat allemand un peu particulier...
Ceci est une histoire de reconnaissance envers un homme, une femme qui ont bouleversé le destin de ce père & de son frère.
On comprend alors le devoir de mémoire qu’endosse ce père qui joue un Auguste ridicule dès que l’occasion se présente.
Le style de l’auteur est extrêmement concis et le vocabulaire est familier voire vulgaire et méchant. C’est un grand faible dans ce roman qui perd une grande partie de toute l’émotion qu’il aurait pu transmettre alors que ce thème lorsqu’il est bien travaillé pourrait faire pleurer. Le texte semble bien fade, sans âme, sans vie.
Cette longue nouvelle risque fort de ne pas donner le goût de lire aux plus jeunes…
Une adaptation portant le même titre est sortie en Mars 2003 avec André Dussollier, Jacques Villeret, Suzanne Flon et Damien Jouillerot. Jean Becker, le réalisateur, a su se détacher un peu du livre pour offrir aux spectateurs, un film plus approfondi et sensible que le livre.
Bref, pour une fois, on ira voir le film plus que l’on lira le livre.
Michel Quint est un écrivain né le 17 novembre 1949 à Leforest dans le Nord-Pas-de-Calais.
Il est titulaire d'une licence de Lettres classiques et d'une maîtrise d'études théâtrales. Professeur de Lettres Classiques, l'auteur commença par écrire du théâtre pour Théâtre Ouvert, puis pour France Culture, qui diffusa également ses feuilletons radiophoniques. Il obtient le Grand Prix de la littérature policière en 1989 pour Billard à l'étage. Son roman le plus connu du grand public Effroyables jardins, paru en septembre 2000 aux éditions Joëlle Losfeld, a été adapté au cinema par Jean Becker en 2003 et de nombreuses fois porté au théâtre. L'auteur a enseigné au Lycée Baudelaire de Roubaix, il a quitté l'éducation nationale en septembre 2009.
Il anime une chronique de littérature sur la chaine TV TNT Nord Pas de Calais Wéo.
Ils en parlent : Liyah AnneSo