(Le Dilettante, 10,00€, 164 pages)
ISBN : 978-2-84263-184-0
Simon, Garance et Lola, trois frères et soeurs devenus grands (vieux ?), s'enfuient d'un mariage de famille qui s'annonce particulièrement éprouvant pour aller rejoindre Vincent, le petit dernier, devenu guide saisonnier d'un château pendu au fin fond de la campagne tourangelle. Oubliant pour quelques heures marmaille, conjoint, divorce, soucis et mondanités, ils vont s'offrir une dernière vraie belle journée d'enfance volée à leur vie d'adultes. Légère, tendre, drôle, L'Echappée belle, cinquième livre d'Anna Gavalda aux éditions Le Dilettante, est un hommage aux fratries heureuses, aux belles-soeurs pénibles, à Dario Moreno, aux petits vins de Loire et à la boulangerie Pidoune.
Anna Gavalda nous raconte ici l'escapade d'une fratrie trentenaire. Deux frères et deux sœurs, cabossés par la vie, qui le temps d'un week-end vont fuguer comme des adolescents pour s'offrir une dernière bouffée d'adolescence. Garance, la narratrice, célibataire endurcie, n'a toujours pas de situation stable, à l'inverse de son frère aîné, Simon, marié à une pimbêche et apparemment satisfait par son existence. Il y a aussi Lola, la plus âgée, qui se remet tout juste d'un divorce difficile et Vincent, le petit dernier, qui a l'allure d'un éternel adolescent. Difficile de résumer plus, tant l'histoire est brève.
Il ne faut pas trop en attendre de ce court roman, de cette nouvelle. Il s’agit d’une trop simple parenthèse sympathique.
On retrouve beaucoup de personnages, idées, détails de ses autres livres : la bande-son qui colle aux émotions des personnages (de Vivaldi à Marvin Gaye), le trajet en voiture, le château et les aristocrates du cœur, les joyeuses tablées provinciales un peu "plouc", les chagrins d'amour, les épouses emmerdeuses, les fous-rires complices de l'enfance, la campagne en guise d'échappatoire... Bref, beaucoup de choses déjà vues et revues.
Anna Gavalda frise trop dangereusement avec les clichés, elle qui croquait tellement bien les petites manies de ses semblables, surtout dans Ensemble, c’est tout. Mais le mariage, avec son lot d'obligations mondaines, de vieilles tantes et de vacheries en douce, est un thème très très convenu. Les personnages sont bien campés mais particulièrement caricaturaux. D'ailleurs, tout est caricatural dans ce roman. On a également droit au cliché des parisiens tombés chez les provinciaux bourrus. Ces autochtones ont cependant un sens de l'hospitalité très développé, pour peu que l'on se donne la peine de comprendre le dialecte local.
Le style est trop oral et trop simple pour réellement plaire. Et le discours n’est pas très construit et simplifié à l’extrême, manquant cruellement de développement.
Alors, rien de bon dans ce petit livre ? On sourit plusieurs fois. Et puis, on peut y trouver une pointe d’émotion.
Anna Gavalda est une femme de lettres française, née le 9 décembre 1970 à Boulogne-Billancourt.
Lorsqu'elle naît, en 1970, son père vend alors des systèmes informatiques aux banques et sa mère dessine des foulards.
En 1992, elle devient lauréate du prix du Livre Inter pour La plus belle lettre d’amour. Professeur de français au collège Nazareth à Voisenon (Seine-et-Marne), elle obtient en 2000 le Grand Prix RTL-Lire pour son premier recueil de nouvelles Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part publié par Le Dilettante.
Trois de ses livres sont devenus des best-sellers : Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part s'est vendu à 1 885 000 exemplaires, Je l'aimais à 1 259 000 exemplaires et Ensemble c'est tout à 2 040 000 exemplaires. Entre 2004 et 2008, l'auteur a ainsi généré plus de 32 millions d'euros de chiffre d'affaires d'après une étude GfK.
Elle tient une chronique dans le magazine Elle à propos des livres pour enfants et participe au jury pour le du festival international de la bande dessinée d'Angoulême.
Elle est mère de deux enfants et vit à Melun. Selon l'hebdomadaire Voici, elle est une descendante de Dorothy Parker.
Du même auteur : ~Ensemble, c'est tout~
Lecture : Janvier 2010
En tout, j'avais beaucoup aimé