(Librio, 2€, 128 pages)
ISBN 2-277-30047-0
ISBN 2-277-30047-0
On fait sa vie.
II faut vouloir sa vie. La volonté d'aimer, de vivre est un arbre naturel... " Pour Hassan, enfant beau et vigoureux il y a peu, aujourd'hui ratatiné comme un pruneau sec et bleu, la vie est un combat depuis que le choléra a posé sur lui son masque cruel. Dans cette course contre la mort, Saddika est là, grand-mère attentive, qui fait un barrage. Contre ceux qui l'épient, qui se méfient, qui veulent lui prendre l'enfant par peur de la contagion.
Mais la vieille le sait. S'ils l'emportent, elle ne le reverra jamais. Alors il faut tenir. Jusqu'au sixième jour ! Le sixième jour, ou bien on meurt, ou bien on ressuscite...
L’Afrique n’est pas que la guerre. L’Afrique n’est pas que la pauvreté et la volonté d’émigrer. C’est aussi l’amour, la vie, l’espoir et le malheur.
L’Egypte, derrière ses gigantesques pyramides à l’histoire passionnante et méconnue, cache bien des choses comme cette épidémie de 1948. Le choléra sur lequel il existe de nombreuses légendes comme celle du sixième jour.
Dans ce petit village, près du Caire, on n’hésite pas à dénoncer les malades. Pourquoi faire ? Gagner un peu d’argent, pardi ! Mais ceux qui partent malades ne reviennent jamais. Sont-ils tués ? Meurent-ils tous ? On l’ignore, en apparence, mais, au fond, on sait comme tout le monde au village.
Ce roman de 128 pages ne se lit pas avec un plaisir particulièrement grandissant mais, avec du recul, il n’est pas difficile de le valoriser un peu plus. D’abord, parce que l’auteur, Andrée Chedid, se contente de l’essentiel sans pour autant nous cacher certaines choses rarement dites. Elle en dit juste assez pour stimuler quelques neurones. Pourquoi la mère d’Hassan est-elle morte ? On le devine mais nos idées ne sont ni confirmer ni infirmer. Et puis, tous les personnages rencontrés sont atypiques. D’ailleurs, Mango, le singe et son dresseur ne seront pas sans nous faire penser aux deux compagnons de Sans Famille. On se demande comment les rapports entre les personnages en sont arrivés là. Comment se sont-ils connus ? Et tant d’autres questions dont les réponses ne sont qu’hypothèses que l’on dessine sans trop d’efforts. Ce n’est pas un polar.
Et, dans tout cela, résonne une simplicité qui fait du bien, l’envie de vivre malgré les échecs, malgré les erreurs, malgré les clans, malgré tout. Andrée Chedid n’offre au lecteur rien d’autre qu’une leçon de vie. Dans les pays pauvres, la solidarité entre les individus qui n’ont pas encore cédé à l’individualisme est plus forte que nulle part ailleurs !
Andrée Chedid (née au Caire le 20 mars 1920) est une femme de lettres et poétesse française d'origine libanaise chrétienne. Elle est la mère du chanteur Louis Chedid et de Michèle Chedid-Koltz, peintre, et la grand-mère du chanteur Matthieu Chedid.
Elle fait ses études dans des écoles françaises, puis elle intègre l'Université américaine du Caire. Elle apprend l'anglais et perfectionne son français. Elle rêve d'être danseuse. Elle se marie avec un médecin à 22 ans. En 1942, elle part vivre au Liban avec son mari. C'est en 1946 qu'elle s'installe définitivement à Paris, où elle commence à publier ses recueils de poésie.
Ils en parlent : Calypso
Lecture : Mars 2010