(Points, 4,95€, 120 pages)
ISBN 2-02-023930-2
ISBN 2-02-023930-2
El Idilio est un petit village aux portes de la forêt amazonienne. Un enfer vert peuplé de chercheurs d'or, d'aventuriers de tout poil en quête d'un Eldorado imaginaire, d'Indiens Jivaros rejetés par leur peuple. La découverte par les Indiens Shuars d'un cadavre d'homme blond atrocement mutilé met le feu au village. Malgré les accusations hâtives du maire qui désigne les Indiens, Antonio José Bolivar diagnostique dans cette mort non pas la main de l'homme mais la griffe d'un fauve... Le vieil homme, aguerri aux mystères de la forêt et grand lecteur de romans sentimentaux se voit bientôt contraint de se lancer dans une chasse de tous les dangers...
Roman écologique s'il en est, l'histoire que tisse Luis Sepúlveda se gorge d'une imagination éclatante et recèle cette part de magie issue des contes. Loin de nous donner une définition du paradis, l'Amazonie de l'auteur - qui la connaît bien pour y avoir vécu - est un lieu organique, cruel, dur et hostile. Elle n'en mérite pas moins le respect que l'on donne aux lieux qui rendent notre monde unique et dont l'existence est aujourd'hui en péril.
Pour ce premier roman, Luis Sepúlveda a obtenu le prix Tigre Juan, le prix Relais H du roman d'évasion 92 et le prix France Culture étranger 92. --Hector Chavez
Cette œuvre de Luis Sepúlveda n’est pas qu’une histoire pour faire voyager bien qu’une lecture rapide et superficielle laisse à penser cette idée. Cette centaine de pages est aussi à lire comme un essai sur le colonialisme ou sur les mœurs.
Ce roman ne raconte pas une histoire d’amour entre deux individus. Il est bien plus que ça. C’est l’amour dans ce qui a de plus noble et de plus extraordinaire. L’amour pour la lecture, nourriture de l’esprit et le respect, l’attachement, à la nature Cette fiction, c’est l’histoire d’un peuple indigène (les Indiens Shuars) en danger à cause de cette société qui se prétend « civilisée » et qui est venue pour tout changer. Cette fiction, c’est aussi l’histoire de la mondialisation qui arrive partout et qui s’impose de plus en plus violemment. Cette fiction, c’est la fascination d’un auteur pour son pays d’origine dont il constate une déchéance certaine.
Tous les personnages représentent chacun une entité que l’on détermine aisément et dont, au final, on comprend mieux les réactions, les façons de penser, sans nécessairement tout accepter. Tous sont attachants mais le vieux Antonio José Bolivar, balançant sans cesse entre l’envie de conserver les traditions et de céder à la modernité, est définitivement celui auquel on s’attache particulièrement et qui nous impressionne le plus.
La narration est descriptive sans débordements ni excès, l’auteur a réservé une place toute chaude au lecteur, dans ce docu fiction qui gagne à être découvert. Luis Sepúlveda écrit dans un vocabulaire accessible à tous et on ne trouve rien à redire quant au choix des mots. Le style est direct et sans détour.
On aurait simplement voulu que l’auteur soit parfois un peu plus affable tellement certains passages attisent l’attention du lecteur et l’interpelle.
Loin d’être un livre remarquable et inoubliable, ce roman gagne à être lu par des lecteurs novices en ce qui concerne l’Amérique Latine.
Luis Sepúlveda est un écrivain chilien né le 4 octobre 1949 à Ovalle. Son premier roman, Le Vieux qui lisait des romans d'amour, traduit en trente-cinq langues et adapté au grand écran en 2001, lui a apporté une renommée internationale. Son œuvre, fortement marquée par l'engagement politique et écologique ainsi que par la répression des dictatures des années 70, mêle le goût du voyage et son intérêt pour les peuples premiers.Dans ma PAL : Journal d'un tueur sentimental
Ils en parlent : Bladelor, Cacahuète, MeL, Melisende, Virginie
Lecture : Février 2010