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(Grasset, 18€, 347 pages)
ISBN :
2-246-63381-8

Prix interalliés 2003
 

Le seul moyen de savoir ce qu’il s’est passé dans les tours du World Trade Center, le 11 Septembre 2001, c’est de l’inventer.
  

Carter Yorston, un agent immobilier a promis à ses deux enfants de prendre un petit déjeuner dans le restaurant du plus haut building de New York. Père divorcé, donc coupable, il ne leur refuse rien.
De l'autre côté de l'Atlantique, au sommet de la tour Montparnasse un écrivain français, Frédéric Beigbeder raconte l'inimaginable : la destruction des deux tours, symbole de la mort des seventies, qui marque à jamais la fin de sa propre enfance.
Car tout autant que le rendez-vous avec la mort de trois mille personnes en ce matin de septembre, le sujet du livre est la fin des utopies, la fin de l'innocence, des buildings atteignant le ciel, de la conquête de la lune ou du Concorde. Cette belle machine à remonter le temps puisqu'on arrive à New York avant d'être parti de Paris, aussi inutile que coûteuse. Jouet d'une époque trop gâtée et définitivement révolue.
 

 

Windows on the world sonne terriblement juste, mais peut énerver. La cause ? De nombreux anglicismes et pas mal de snobisme. Cela lui fait, en partie, oublier l’essentiel. L’effondrement des Twins symbolise l’effondrement de la société occidentale.
Et la question du destin, essentielle est plutôt bien décrite : pourquoi suis-je ici à cette heure là, ce jour là ?

 

Windows on the world est sans aucun doute le meilleur livre de Beigbeder et laisse entrevoir les chefs d'œuvre qu'il pourrait écrire, une fois débarrassé de ses démons, du besoin de se raconter une fois de plus.

 

Dans cet exercice de barres parallèles, sans jamais manquer d'émotion ni d'autodérision, Beigbeder ne se loupe pas.

 Windows on the world est composé de deux romans en un seul entre la reconstitution du drame et les réflexions et les questions de l’adulte comme de l’écrivain.  

C'est un livre touchant où l'auteur cabotine et tient son rôle : coke et sexe à tous les étages racontant en même temps que son enfance enfuie, l' avion qui transperce la première tour et ce père qui fait croire à ses enfants qu'ils sont dans un jeu, une nouvelle attraction en 3D… Mais ils ne croient pas un instant que leur père soit un héros… Il est comme tout le monde.
L'humour de Beigbeder est insolite et dévastateur :
" d' habitude dans un restaurant, on fait cuire toutes sortes d'aliments, mais pas la clientèle : ici, le barbecue, c'est nous ! ‘’

 Lecture : Avril 2009