Edition 2008 : Postface d’Isabelle Hausser
Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort. Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au cœur de la lutte pour les droits civiques -, connut un tel succès et reçut le prix Pulitzer en 1961. Il ne suffit pas en revanche à comprendre pourquoi ce roman est devenu un livre-culte aux Etats-Unis et dans bien d'autres pays, pourquoi, lors d'une enquête réalisée aux Etats-Unis en 1991, sur les livres qui ont changé la vie de leurs lecteurs, il arrivait en seconde position, juste après la Bible. La vérité est que, tout en situant son histoire en Alabama à une époque bien précise, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance confrontée aux préjugés, au mensonge, à la bigoterie et au mal. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cet ouvrage tient du conte, de la court story et du roman initiatique. " Il a la légèreté et le poids que recherche le véritable amateur de roman et cette vertu si rare de pouvoir être lu à tout âge, quelle que soit l'éducation qu'on ait reçue, de quelque pays que l'on vienne, à quelque sexe que l'on appartienne. On y trouvera nécessairement un univers communiquant avec le sien par le miracle de l'écriture et de l'enfance ", écrit Isabelle Hausser dans la postface qu'elle a rédigée pour ce livre.
Ce roman paraît criant de vérité. A travers Scout, la narratrice, on ressent aisément les malaises de l’Amérique puritaine des années 1930, période de lutte pour les droits civiques. En effet, ces quelques 434 pages sont hantées par la ségrégation raciale, le racisme et les préjugés. Ce livre est également imprégné par la religion.
L’œuvre de Harper Lee se caractérise par la simplicité de sa narration en présentant la vie de ce village d’Alabama, sous le regard vif d’une jeune fille, surnommée Scout, âgée de neuf ans au début du roman. Ainsi, le lecteur comprend combien il est difficile pour un enfant de comprendre la vie et pour ses parents de lui expliquer.
Ce roman initiatique, très grand succès aux Etats-Unis, dès sa sortie, est le seul roman connu de Harper Lee. Effectivement, elle n’a plus jamais publié depuis Ne Tirez pas sur l’oiseau moqueur, hormis quatre articles dans les années 1960 et dans les années 1980.
Certains traducteurs et critiques littéraires voient dans ce roman une belle métaphore filée de l’oiseau moqueur, parfois appelé mime polyglotte par sa capacité à imiter plus d’une centaine de sons…Cependant, un lecteur quelconque peut tout à fait passer au travers sans altérer sa lecture. Les oiseaux moqueurs se manifestent à travers les relations qu’entretiennent les habitants du comté de Maycomb avec deux de leurs concitoyens, victimes de la méchanceté humaine.
Finalement, cette peinture sociale fait penser à L’Attrape-Cœur de Jérôme David Salinger bien que cela ne se passe pas à la même période. L’Amérique aurait-elle si peu changée en une vingtaine d’années ou l’un des deux auteurs se seraient-ils trompés dans sa description ?
A découvrir. Eventuellement.
Nelle Harper Lee dite Harper Lee (née le 28 avril 1926 à Monroeville dans l'Alabama) est une écrivaine américaine particulièrement connue pour son roman To Kill a Mockingbird (Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur), Prix Pulitzer en 1961. Vendu à 30 millions d'exemplaires, ce livre est un classique de la littérature américaine, étudié à ce titre dans de nombreux collèges et lycées des États-Unis, et régulièrement cité en tête des classements des critiques et libraires.
Ils en parlent : A Propos de Livres, Karine:), Liyah, Evert', Leyla, Elizabeth-Bennet, Nath, Anjelica, Calypso, Mrs Pepys