Lundi 18 janvier 2010 à 18:07

 http://blackwithblue.free.fr/IMG/jpg/Veronique_Olmi_-_Bord_de_Mer.jpg
(Actes Sud, 6,50€, 128 pages)
ISBN :
2-7427-4219-0


Elle vit seule avec ses deux petits et pour la première fois les emmène en vacances. Cette escapade doit être une fête, elle le veut, elle le dit, elle essaie de le dire. Ensemble ils vont donc prendre le car. En pleine nuit, sous la pluie, faire le voyage. Mais les enfants sont inquiets : partir en pleine période scolaire, partir en pleine semaine, partir en hiver à la mer les dérange. Et se taire, et se taire, surtout ne pas pleurer, surtout ne pas se faire remarquer, emporter toutes ses affaires pour se rassurer, juste pour se rassurer, pour ne plus avoir peur de la nuit. Car demain tout ira bien, demain ils seront heureux. Au soleil, ils iront voir la mer. Dans une langue âpre, empreinte de poésie, de tendresse et de révolte, Véronique Olmi compose une histoire simple et bouleversante. Car ce roman est aussi un cri, dérangeant, terrifiant comme une lame de fond, un miroir...

Une femme sans nom et comme dépossédée des choses arrive avec ses deux petits garçons, Stan et Kévin, dans une ville située au bord de la mer. Autant pour fuir la misère et les règles du jeu social dont elle souffre que pour offrir à ses enfants un peu de bonheur, une brillance des jours et la promesse d'un Ailleurs peut-être enfin tangible, à mille lieues de la Cité pesante et cruelle.
Mais bien vite, une tension âpre s'installe au fil du récit mené par un "je" dont on devine rapidement la logique déconstruite et affolée. Une voix violente et tendre s'impose alors, au milieu de la pluie, de la boue et des lumières improbables de la ville, tumulte intérieur qui sourd peu à peu puis gronde comme cette mer infinie que n'ont jamais vue les enfants et qui forme autant l'horizon que la frontière ultime de ce voyage.
Le "je" que le lecteur entendra dans Bord de mer n'est pas à proprement parler celui d'une "bonne mère", selon le sens commun et ce qu'il implique en termes de responsabilité familiale. Ce "je" serait même tout autre chose. Celui d'une mère à la dérive, dans les marges du social – border line et bord de mère sans faire de mauvais jeu de mot - qui dit l'absolu de l'amour maternelle et ses déclinaisons au-delà de la Raison...
Une histoire toute simple, un récit très très fort. Une fin terrifiante! C'est le premier roman de Véronique Olmi qui est dramaturge et qui a déjà à son actif de nombreuses pièces de théâtre. Un auteur à découvrir!

http://www.tifeoweb.it/pws/images/article/4/1311-582.jpg

Véronique Olmi est un écrivain français, née en 1962 à Nice. Elle est la petite-fille de Philippe Olmi, ministre de l'agriculture, député des Alpes-Maritimes et maire de Villefranche-sur-mer durant 20 ans. Après avoir suivi des études d'art dramatique chez Jean-Laurent Cochet, Véronique Olmi a été assistante à la mise en scène pour Gabriel Garran et Jean-Louis Bourdon de 1990 à 1993. Auteur pour le théâtre, elle a également publié, en 2001, chez Actes Sud, son premier roman, Bord de Mer qui a reçu le Prix Alain-Fournier.

Elle a dirigé durant trois ans le comité de lecture du Théâtre du Rond-Point.

A la demande de Laure Adler, elle a produit et animé 5 numéros d'une émission sur France-Culture "C'est entendu !".

Elle a signé pour le Figaro Madame un reportage : Les amazones de Tsahal.


 Ils en parlent : Clara, Lily

  Lecture : Octobre 2009Rendez-vous sur Hellocoton !

Publié par Elora

Lundi 18 janvier 2010 à 15:05

http://www.lexpress.fr/images/jaquettes/95/9782841567195.gif(Editions du Rouerge, 18€, 316 pages)
ISBN : 2-84156-719-2

 Le narrateur passe l'été en famille, avec sa femme et leurs jumelles de sept ans, dans leur maison normande au bord de la mer. II rencontre par hasard Alice, une vieille dame abrupte et bienveillante à la fois, volontiers malicieuse. Il lui rend visite à plusieurs reprises et une attente semble s'installer : l'homme est en vacances, vacant pour ainsi dire, intrigué et attiré malgré lui ; Alice a des choses à raconter, qu'elle n'a jamais pu dire à personne, des souvenirs qui n'attendaient que lui pour remonter à la surface et s'énoncer. Tout commence par un voyage à New York qu'elle a effectué dans sa jeunesse, en 1941, en compagnie de son père photographe et d'André Breton. Ensemble, ils ont approché les Indiens hopi d'Arizona, dont l'art et les croyances les ont fascinés. Dans l'or du temps plonge au plus intime de ses personnages par petites touches, l'air de rien. Hommage à la figure d'André Breton et à la culture sacrée des Indiens hopi, ce magnifique roman célèbre les rencontres exceptionnelles, celles qui bouleversent l'âme et modifient le cours des existences.


Claudie Gallay pratique une manière d'écriture « blanche », très travaillée. Des phrases courtes détaillant des gestes simples ( rouler du tabac, tapoter un objet, lever la main) qui deviennent sous sa plume autant de singularités, voire de signes à interpréter.
Cette écriture interroge de près les cinq sens: ce l'on voit, entend , touche, ressent... lorsque l'on est vraiment attentif au temps qui passe.
Les rencontres et sorties des protagonistes sont décrites comme autant de cérémonies, dont on attend quelque révélation . Et je vous rassure : Alice a vraiment quelque chose à dire !
D'autres personnages font leur apparitions au travers de documents lus par le narrateur : ce sont plusieurs de ces Indiens Hopi dont l'existence fut bouleversée par l'intrusion de représentants d'une civilisation étrangère. Des représentants qui convoitent leurs objets sacrés, en lesquels ils voient des merveilles d'esthétique. Personne ne sortira indemne de ce choc de cultures. 
Le titre est tiré de l'épitaphe inscrit sur la tombe d'André Breton, «  je cherche l'or du temps » au cimetière des Batignolles. Jolie métaphore pour revendiquer que le temps ne soit pas de l'argent...

 

La récente vente aux enchères des objets de Breton a certainement inspiré ce roman. 

Au final, beaucoup de qualités d'écriture mises en œuvre par l'auteur, et un intérêt documentaire certain, donnent un livre intéressant mais tout de même assez ennuyeux quoiqu'il se lise sans aucune idée d'abandon et que l'on saute peu de pages.

Que se passe-t-il pour qu'Alice en fin de compte reste une vieille dame assez désagréable et pas vraiment pathétique en dépit des événements tragiques qu'elle porte en elle et ne parvient pas à nous faire totalement partager?

Pourquoi le narrateur n'a-t-il pas assez d'épaisseur?

Tout ce qui a trait à la famille du narrateur, Anna et les «  filles » irrite un peu car ce domaine reste faible, alors qu'il devrait fonctionner comme une force d'opposition face à Alice-le narrateur.

Si ce narrateur avait été célibataire, le récit eût été plus vigoureux.

L'auteur n'atteint pas tout à fait son but. Les phrases qu'elle voudrait chargées d'émotion, et comme en suspens, tombent un peu à plat. Ici ce sont les témoignages des Indiens qui emportent le plus l'adhésion( peut-être parce quelles sont racontées de façon plus simple et plus forte?), et certaines scènes, telle la danse du serpent sont vraiment belles.

 

http://www.24heures.ch/files/imagecache/468x312/story/081021_Claudie_Gallay_09.jpg

Claudie Gallay est née dans le Dauphiné en 1961. Elle est institutrice dans un village du Vaucluse, deux jours par semaine. Elle passe le reste de son temps à écrire.  Quand elle n’écrit pas - ce qu’elle fait depuis une dizaine d’années -, elle peint.

 

Du même auteur : Les Déferlantes (2009)
Lecture : Octobre 2009

Rendez-vous sur Hellocoton !

Publié par Elora

Dimanche 17 janvier 2010 à 17:44

http://mes-lectures.cowblog.fr/images/mecaniquepoche.jpg(J'ai lu, 5,60€, 155 pages)
ISBN 978-2-290-01245-1


Edimbourg, 1874.
Jack naît le jour le plus froid du monde et son cœur en reste gelé. Mi-sorcière mi-chaman, la sage-femme qui aide à. l'accouchement parvient à sauver le nourrisson en remplaçant le c?ur défectueux par une horloge. Cette prothèse fonctionne et Jack vivra, à condition d'éviter toute charge émotionnelle : pas de colère donc, et surtout, surtout, pas d'état amoureux. Mais le regard de braise d'une petite chanteuse de rue mettra le cœur de fortune de notre héros à rude épreuve prêt à toit pour la retrouver, Jack se lance tel Don Quichotte dans une quête amoureuse qui le mènera des lochs écossais jusqu'aux arcades de Grenade et lui fera connaître les délices de l'amour comme sa cruauté.

La musique folk-rock déjantée et imaginative de Dionysos se retrouve ici entre les lignes de Mathias Malzieu, chanteur-auteur-compositeur du groupe, qui réalise avec La Mécanique du Cœur un roman dont la «bande originale» se retrouve sur l’album éponyme.
On pourrait se croire dans une atmosphère tout à fait burtonienne: Jack naît le jour le plus froid du monde, tout en haut de la colline d’Arthur’s seat, à Edimbourg, en 1874. Si froid, ce jour, que son cœur en est gelé et qu’il ne doit sa survie qu’à Madeleine, une accoucheuse un peu docteur, un peu magicienne, un peu fragile mais si forte, qui lui greffe une horloge sur le cœur pour qu’il puisse fonctionner. Alors que les autres enfants, comme lui sortis du ventre de prostituées, trouvent souvent une famille d’adoption, Little Jack voit sa différence l’exclure inexorablement. Il grandit sous la protection de Madeleine, qui le met en garde contre le monde extérieur, lui dont le cœur est si fragile... C’est pourtant sans compter cette rencontre avec Miss Acacia, cette petite chanteuse qui refuse de porter ses lunettes par souci de coquetterie et se cogne à tout, cette petite chanteuse qui le captive dès l’instant où il la croise. Cette petite chanteuse d’Andalousie qui lui fait découvrir tout ce que l’amour peut causer comme bouleversements à l’intérieur du cœur.
A sa façon, avec ses mots, son monde fait de rêves, d’images, d’étincelles, de noirceur et de fantasme, Mathias Malzieu aborde le thème de la différence et du rejet, mais aussi ceux de la passion et de ses destructrices incompréhensions, de la douleur éprouvée par un cœur trituré par un amour trop fort pour lui. Il se dégage du roman, de ses personnages attachants, une atmosphère qui nous déconnecte de la réalité sans jamais oublier de nous la rappeler. Même si on peut lui reprocher d’avoir un (tout petit) peu abusé des bonnes ficelles du genre, La Mécanique du Cœur est un conte pour les grands enfants que nous sommes, toujours sensibles à ce genre de fiction allégorique foisonnante qui d’une certaine façon transcende les émotions.

Un livre touchant qui nous colle de l’engrais d’images dans la tête. Certainement pas le bouquin de l’année mais un petit coup de cœur.

http://www.nantes.maville.com/photos/2008/05/10/P795153D623841G_px_300__w_maville_.jpg

Mathias Malzieu est le chanteur du groupe de rock français Dionysos et un écrivain français né le 16 avril 1974 à Montpellier.
Auteur, compositeur et interprète, Mathias Malzieu abandonne en 1996 sa maîtrise de cinéma pour se consacrer au groupe de musique Dionysos dont il est le chanteur. Refusant de grandir, il est considéré comme le 'Peter Pan du rock' car ses chansons ont pour thème 'La Guerre des étoiles', 'Zorro' ou les 'kinder surprise'. Il aime rêver, se déplacer en skate, surfer ou sauter à l'élastique. Sur scène, il devient un vrai cascadeur et n'hésite pas à se jeter dans la foule. En 2002, il écrit un recueil de nouvelles intitulé 38 mini western. Mathias Malzieu publie son premier roman autobiographique en 2005. Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi est un récit bouleversant sur la mort de sa mère, une épreuve douloureuse qu'il parvient à surmonter avec l'aide d'un géant. Il est également l'auteur de La Mécanique du cœur paru en octobre 2007. Il sort en novembre 2007 l'album lié à ce dernier roman.
 

Ils en parlent : Chrestomanci, MeL, Nelfe
 
Lecture : Juillet 2009
Rendez-vous sur Hellocoton !

Publié par Elora

Dimanche 17 janvier 2010 à 17:18

http://dooliblog.com/wp-content/uploads/2007/08/lajoueusedego.jpg(Folio, 5,60€, 325 pages)
ISBN 2-07-042419-7


1937. Alors que la Mandchourie est occupée par l'armée japonaise, une lycéenne de seize ans semble ignorer tranquilement la guerre, les cruautés, les privations. Mélancolique, seule, l'adolescente joue au go. D'où tient-elle cette maîtrise ? Place des Mille Vents, la lycéenne s'amuse à mentir. Ses mains déplacent les pions sans jamais se tromper, les joueurs s'assoient en face d'elle à une table gravée en damier et la défient. Le go est une esquive. Est-elle amoureuse de Min ou de Jing ? Sait-elle qu'ils aident tous deux à la résistance contre les japonais ? Entre les bras duquel des deux perd-elle une virginité fiévreuse ? Elle ignore encore son adversaire de demain : un officier japonais, à peine plus âgé qu'elle, un samouraï de métal, sanglé dans le sacrifice nécessaire à la Patrie impérialiste qu'il défend. 

A travers la partie de go qui les oppose, par-delà les silences et les regards, ces deux êtres que tout sépare vont apprendre à se connaître au plus profond de leur âme.
Construite sur le principe d'une double narration exprimant deux positions antagonistes, La joueuse de go situe son action après le 18 septembre 1931 qui sonna le glas de la liberté de la Chine du Nord sauvagement occupée par les soldats japonais.
L'écriture de Shan Sa est tout simplement parfaite. Pas une seule fausse note, pas un mot de trop ou de trop peu, chaque phrase dégage une puissance et une force indomptables. C'est un livre qui vit, qui respire, qui dégage de la douleur, de l'amour, de la passion à l'état pur, une sensualité qui fleurit doucement à travers les horreurs de la guerre.
Enrichissant les contours de son allégorie militaire par la présentation empathique des proches de la joueuse de go et par celle plus elliptique des humiliations subies ou provoquées autrefois par le guerrier nippon, l'écrivain peint un monde aux couleurs des rêves mélancoliques de ses héros. Pas d'exotisme ici, mais une intelligence formelle qui confère à ce roman sa bouleversante authenticité et le caractère universel de sa morale humaniste.
C'est un hommage aux Chinois résistants dont trop souvent on ignora la grandeur et les souffrances. C'est une histoire oubliée qui resurgit du passé à travers un roman plein de beauté et de souffrance.

http://faculty.washington.edu/kendo/shansa17.jpg


 

Shan Sa (山飒; hanyu pinyin : Shān Sà) (née Yan Ni le 26 octobre 1972 à Pékin, Chine) est une écrivain française d'origine chinoise.
Née en Chine, Shan Sa (pseudonyme qui veut dire « bruissement de vent dans la montagne » en chinois) est d’abord poète d'expression chinoise. À 12 ans, elle obtient le premier prix du concours national de poésie des enfants. Après des études secondaires à Pékin, elle passe en 1990 l'équivalent de notre baccalauréat.
En août 1990, elle quitte donc Pékin pour Paris grâce à une bourse du gouvernement français. Elle s’y installe et adopte la langue et passe le bac en 1992. En 1994, elle termine ses études de philosophie.


Lecture : Juillet 2009

 

Rendez-vous sur Hellocoton !

Publié par Elora

Dimanche 17 janvier 2010 à 16:27

 

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/0/3/4/9782226173430.jpg(Albin Michel, 22,90€, 436 pages)
ISBN 978-2-226-17343-0

La boxe aimante les écrivains. Quand j’ai lu La Brûlure des cordes, j’ai découvert que cette fixation était aussi une mine d’or. Le livre regorgeait de détails que seul un homme du métier pouvait connaître. Il était sauvage et mélancolique, parfois d’une douceur poignante.
Ici, la tonalité sauvage s’accentue encore. Coup pour coup est un livre de la pleine maturité, avec des notes subtiles de deuil et d’élégie qui lui donnent quelque chose de musical. Une étrange douceur en émane. C’est une symphonie inachevée qui s’éteint en mode mineur.
J.E.
Après La Brûlure des cordes qui a inspiré à Clint Eastwood Million Dollar Baby, le roman posthume de F.X. Toole, un ancien boxeur,  est salué aux États-Unis comme un véritable chef-d’œuvre. 

F.X. Toole a commencé à écrire à soixante-dix ans. L'aventure durera deux ans. Avant même avoir trouvé un éditeur pour son recueil de nouvelles La Brûlure des cordes (Million Dollars Baby), il s'est lancé dans ce roman. Mais son cœur l'a lâché trop tôt et il abandonne un manuscrit de 900 pages.

Bien que retravaillé, ce roman posthume de FX Toole est une plongée cinglante, puissante comme un uppercut dans le monde de la boxe, le vrai.

Coup pour coup prend aux tripes. En effet, grâce à l'écriture simple, directe et descriptive, l'auteur restitue de l'odeur de la salle d'entraînement aux chocs du combat, des cris de joie aux crises de larmes, des sentiments du boxeur à ceux de l'entraîneur en passant par les blessures, les visites médicales et la vie privée.

Seul un (ancien) professionnel de la boxe, dont les jointures sont encore en état,pouvait écrire aussi bien cela.

D'ailleurs, on le sent vivre à travers ses personnages.

Il verse, parfois, dans la mélancolie voire le sentiment guimauve. Mais c'est aussi ça, la boxe :  le regret d'un entraîneur de n'avoir réussi à percer, un univers où les gosses rêvent de gloire et de succès,...

 Une autre critique sur Bibliosurf


http://www.harpercollins.com/harperimages/author/19965.jpg

 

F.X. Toole est le pseudonyme de l'entraîneur de boxe Jerry Boyd (1930 - 2 septembre 2002).

Il est surtout connu pour son recueil de nouvelles intitulé Rope Burns: Stories from the Corner (traduit en français sous le titre La Brûlure des cordes), dont deux ont été adaptées à l'écran sous le titre Million Dollar Baby en 2004.

Son roman posthume Pound for Pound (Coup pour coup) a été publié en 2006 et a reçu un accueil enthousiaste de la critique.

Son site (en anglais) : http://www.fxtoole.com/

 



Rendez-vous sur Hellocoton !

Publié par Elora

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | Page suivante >>

Créer un podcast