Lundi 8 février 2010 à 15:51

http://lescritiqueslitterairesdequentinclement.l.e.pic.centerblog.net/twxl4dxo.jpg
(Folio, 5,60€, 233 pages)
ISBN : 2-07-042648-3


On a chacun eu droit à la fameuse question de l'île déserte et des ouvrages qui auraient la chance de figurer dans notre besace. Choix impossible et cas de conscience. Frédéric Beigbeder complique l'exercice en emportant sur le sable de Dernier inventaire avant liquidation, non pas ses livres préférés mais les 50 ouvrages du siècle selon 6 000 Français. Il dresse pour chacun d'eux une fiche de lecture, avec l'humour qu'on lui connaît et l'insolence qu'on espère de lui : "On peut lire Nadja comme une ballade autobiographique et un roman d'amour plus poétique que du Madeleine Chapsal". L'auteur de 99 francs jette donc sa bouteille à la mer : "Le XXe siècle fut riche d'œuvres magistrales, il est temps d'embrasser du regard ce siècle avant que peut-être, la littérature ne s'éteigne. Car je souhaite qu'il y ait encore des écrivains au XXIe siècle." La messe est dite. Beigbeder le critique s'élance pour un tour d'honneur et fait preuve, avec beaucoup de panache, d'une réjouissante pédagogie. Présentant les ouvrages et situant leurs auteurs, il fait renaître l'envie de lire ou de relire des classiques parfois trop vite usés sur les bancs d'écoles ou d'aller chercher dans sa bibliothèque ces livres connus, mais pas ou plus lus : Lolita, La Cantatrice chauve, Pour qui sonne le glas, Le Lotus bleu… Alors, oui, bien sûr, il en manque, comme toujours, mais nous étions prévenus, une île littéraire n'est jamais assez grande. --Hector Chavez
 
En 1999, la FNAC a fait un grand sondage afin de trouver les 50 livres du siècle. Une liste de livres qui parfois peut surprendre... et c'est pour cette raison que Beigbeder a choisi de lire ces livres afin de se faire sa propre idée de tous ces titres. Il a lu les livres et nous offre ses commentaires sur les 50 titres.
C'est très souvent drôle, d'autres fois plus émouvant, mais l'auteur se donne aussi le droit de critiquer vivement les livres et ceux qui ont voté pour ceux-ci. En effet, il paraît étrange que certains livres ambitieux soient aussi loin dans ce top 50 littérature. On sent également la frustration de l’auteur de ne pas figurer dans ce classement mais cela avec humour, toujours.
On le lit comme l’on veut, en prenant un titre par ci, un titre par là, du 1er au 50ème ou inversement. On lit une critique, on avale le livre d’un coup… Rien que pour ça, cet essai vaut le coup.
Ce livre est génial pour découvrir ou redécouvrir certains livres qui ont marqué le XXe siècle !

http://mes-lectures.cowblog.fr/images/fredericbeigbederreference.jpg

Frédéric Beigbeder (né le 21 septembre 1965 à Neuilly-sur-Seine) est un écrivain et critique littéraire français. En 2009, il obtient le Prix Renaudot pour son livre Un roman français.

Du même auteur : 
~Windows on the world~

Sur ma PAL/LAL :
Un roman français

Prix :
2003 : Prix InterAlliés pour Windows on the World
2009 : Prix Renaudot pour Un Roman Français


Lecture : Janvier 2010

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Publié par Elora

Dimanche 2 août 2009 à 15:45

http://resumes.r.e.pic.centerblog.net/oo7syhdy.jpg(Gallimard, 20€, 359 pages)
ISBN 2-07-078093-7


L'Auteur : Muriel Barbery, née en 1969 Wikipédia

'Je m'appelle Renée,j'ai 54 ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette,j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.'

'Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans,j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai.'

 

Et bien, un excellent conseil d’un professeur de littérature. Ce livre est cruel, cynique, drôle, intelligent. On sourit, on en a gros sur le cœur, on réfléchit, on aime...Ou pas. On lira dans certaines critiques qu'il se déroule avec une écriture du Dimanche... Ce n'est pas faux car certains mots ou expression frôlent la vulgarité. En revanche, d'autres peuvent sembler pédants. Mais, au delà de cela, se dessine une histoire gentillette, une agréable (et surprenante) rencontre entre deux personnages paraissant antinomiques : Renée, l'autodidacte qui se cache derrière ce que l'on attend d'elle en tant que concierge, et Paloma, jeune fille bourgeoise et emprisonnée dans ce monde. On ne se reconnait qu’assez difficilement dans l’un ou l’autre des personnages mais on ne peut s’empêcher, parfois, de prendre parti. 

L'auteur nous fait partager avec habilité et en petites doses son intérêt pour le Japon. Cela nous évite un livre trop... « franco-français » et encore plus parisien.

 Le principal point fort est certainement l'alternance entre les plaisirs (et les douleurs) simples de la vie quotidienne et les digressions philosophiques...qui sont absolument fascinantes et accessibles.  

Ce livre s’approche de l’éloge de la différence et, également, de la critique des aprioris.

Cependant, les références plutôt élitiste que Muriel Barbery distille tout au long du livre peut appuyer sur la (douloureuse ?) inculture de pas mal de monde....


Lecture : Juin 2009

Jeudi 23 juillet 2009 à 11:06

http://www.renaud-bray.com/ImagesEditeurs/PG/568/568303-gf.jpg(Le Livre de poche, 5,50€, 252 pages)
ISBN : 2-253-10958-4


L'Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt, né en 1960   Son Site


Un jeune homme, au-dessus de la falaise de Palomba Sol, est en train de manquer son énième suicide. S' il le rate cette fois, c'est à cause d'un intrus qui l'invite à le suivre, Zeus-Peter Lama. Ne pas connaître Zeus-Peter Lama, c'est avoir " de l'avoine à la place du cerveau ! " Il est l'artiste mondialement connu qui fait fureur dans le monde des arts et qui sait faire le bruit qu'il faut pour que la fureur s'en suive. Il emmène notre faux suicidé à l'Ombrilic, sa demeure, et lui propose un pacte méphistophélique : lui faire don de sa personne afin que Zeus le transforme en œuvre d'art vivante. Le don concerne le corps du jeune homme car, pour ce qui est de l'âme, on en est plus au temps de Faust !
A coups de scalpel il le métamorphosera en beau monstre, sexuellement performant, qui fera se pâmer les oies blanches des expositions mondaines. Rebaptisé Adam bis, le garçon connaît la célébrité, vaut de l'or et pense avoir tout gagné jusqu'à ce qu'il découvre qu'il a perdu sa liberté…

Le début du livre se demande où l’on va aller dans l’histoire : « J’ai toujours raté mes suicides ». Voilà qui n’est pas une chose commune ! N’allez pas croire que ce livre est macabre, loin de là, puisqu’il y a beaucoup d’humour. Mais c’est vrai qu’il est pour le moins surprenant de se faire sculpter le corps pour devenir une œuvre d’art vivante !! Connu dans le monde entier, il réalisera par la suite qu’il a perdu sa totale liberté et ne pourra rejoindre la femme qui l’aime vraiment…

Ce roman d'Eric-Emmanuel Schmitt est plutôt fascinant, surprenant, un peu macabre. Le personnage de Zeus-Peter Lama (!) peut faire penser à Prétextat Tach de Nothomb dans Hygiène de l'assassin, homme peu scrupuleux, manipulateur.

Lorsque j'étais une oeuvre d'art aborde de façon originale le culte de la beauté, ses conséquences et le besoin de reconnaissance de l'homme. Une jolie fable avec une critique assez acerbe de l'art contemporain ! Qui sait jusqu'où certains "artistes" peuvent aller, au nom de leur art... ? E-E Schmitt aurait pu pousser sa réflexion un peu plus loin, il ouvre beaucoup de questions sans les traiter vraiment.

Lecture : Juillet 2009

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