(Gallimard, 20€, 359 pages)
ISBN 2-07-078093-7
L'Auteur : Muriel Barbery, née en 1969 Wikipédia
'Je m'appelle Renée,j'ai 54 ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette,j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.'
'Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans,j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai.'
Et bien, un excellent conseil d’un professeur de littérature. Ce livre est cruel, cynique, drôle, intelligent. On sourit, on en a gros sur le cœur, on réfléchit, on aime...Ou pas. On lira dans certaines critiques qu'il se déroule avec une écriture du Dimanche... Ce n'est pas faux car certains mots ou expression frôlent la vulgarité. En revanche, d'autres peuvent sembler pédants. Mais, au delà de cela, se dessine une histoire gentillette, une agréable (et surprenante) rencontre entre deux personnages paraissant antinomiques : Renée, l'autodidacte qui se cache derrière ce que l'on attend d'elle en tant que concierge, et Paloma, jeune fille bourgeoise et emprisonnée dans ce monde. On ne se reconnait qu’assez difficilement dans l’un ou l’autre des personnages mais on ne peut s’empêcher, parfois, de prendre parti.
L'auteur nous fait partager avec habilité et en petites doses son intérêt pour le Japon. Cela nous évite un livre trop... « franco-français » et encore plus parisien.
Le principal point fort est certainement l'alternance entre les plaisirs (et les douleurs) simples de la vie quotidienne et les digressions philosophiques...qui sont absolument fascinantes et accessibles.
Ce livre s’approche de l’éloge de la différence et, également, de la critique des aprioris.
Cependant, les références plutôt élitiste que Muriel Barbery distille tout au long du livre peut appuyer sur la (douloureuse ?) inculture de pas mal de monde....
Lecture : Juin 2009