Mercredi 21 avril 2010 à 19:13

http://www.decitre.fr/gi/02/9782253154402FS.gif

(Le Livre de Poche, 4,50€, 156 pages)
ISBN : 978-22531-5440-2


Il a mis la Sainte Vierge dans les w.-c. de l'institution Saint-Joseph. Il regarde les dames toutes nues dans les livres.
Et, surtout, il a fait à Dieu une promesse qu'il va certainement ne pas tenir.
Le petit Jean-Louis a toutes les bonnes raisons pour aller cuire dans les marmites de l'enfer. Pourtant, quelquefois, il va au ciel. Quand Alfred Cortot lui joue Chopin, quand Luis Mariano lui chante La Belle de Cadix...
Après ses démêlés avec un père alcoolique (Il a jamais tué personne, mon papa), ses démêlés avec le Père éternel.

Une fois de plus, Jean-Louis Fournier, connu le plus souvent pour son très controversé livre « Où on va, Papa ? », nous livre ses déboires d’enfance. On connaissait déjà ses problèmes avec son père, médecin alcoolique et violent, et le revoilà nous contant ses démêlés avec Dieu et ses comparses, tellement présents qu’ils nous écœurent presque dès le premier tiers du livre.

 Et pourtant… On a envie de savoir ce qui va emmener ce petit garçon hors des sentiers battus, ce que pense ce petit bonhomme contre lequel le sort s’acharne, ce qu’il va devenir… Ce gosse, on voudrait presque le prendre par la main. C’est qu’il fait un peu pitié, le petit Jean-Louis, à se faire sans cesse rabroué et pris pour un imbécile ; à croire que l’auteur écrit ainsi pour qu’on l’excuse dans sa vie d’adulte mais ce n’est pas comme ça que cela se passe dans la vraie vie !

 Ce livre se lit en très peu de temps : 2h heures comme très grand maximum. Il en faudra fort probablement moins pour l’oublier. Le style de Jean-Louis Fournier est d’une simplicité hors-norme. Le langage  colle à merveille avec le thème de l’enfance.  Au moins, il a su raconter son enfance en (relatif) bas âge, avec les mêmes mots que s’il avait écrit le livre à ce moment-là. Cependant, il manque ce truc qui permet aux lecteurs de s’attarder pour mieux s’imprégner de ce monde que l’auteur décrit.

 Du coup, difficile d’accrocher à ce livre autobiographique où on ne ressent presque rien, où on ne retrouve rien « à nous ».

 De plus, les lecteurs ayant découvert et apprécié « Où on va, Papa ? » ne retrouveront pas cet humour cynique et noir.

 Bref, ce livre est peut-être intéressant pour les personnes portées sur l’impact des religions dans la vie d’un petit d’homme sinon, que dire à part passer votre chemin, Messieurs, dames ? Rien. Absolument rien.

http://mag.herault.fr/files/atarroux/Jean-Louis-Fournier.jpg
Jean-Louis Fournier est un écrivain, humoriste et réalisateur de télévision né à Arras le 19 décembre 1938. 

Il est le fils du médecin Paul Léandre Emile Fournier (23 août 1911 à Avesnes-le-Comte - 4 mai 1954 à Arras) et de Marie-Thérèse Françoise Camille Delcourt (17 juillet 1916 à Saint-Pol-sur-Ternoise - 20 septembre 1998 à Arras), rédactrice.
Il est le créateur, entre autres, de La Noiraude et d'Antivol, l'oiseau qui avait le vertige. Par ailleurs, il fut le complice de Pierre Desproges en réalisant les épisodes de La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède, ainsi que les captations de ses spectacles au Théâtre Grévin (1984) et au Théâtre Fontaine (1986). C'est également à lui que l'on doit l'intitulé de la dépêche AFP annonçant le décès de l'humoriste: "Pierre Desproges est mort d'un cancer. Etonnant non ?". Il adore Ionesco.
En 2008, Jean-Louis Fournier publia le roman Où on va, papa ? dans lequel il décrit sa relation avec ses deux fils handicapés. Le livre, qui a reçu le Prix Femina, a suscité un certain nombre de controverses, et a provoqué une réponse de la mère des deux garçons.

Du même auteur :
~Il a jamais tué personne, mon Papa, ~Où on va, Papa ?

Dans ma LAL :
Le curriculum vitae de Dieu
(essai)
Je vais t'apprendre la politesse, p'tit con (essai)

Ils en parlent :
Pimprenelle,

Lecture : Avril 2010

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Publié par Elora

Dimanche 18 avril 2010 à 19:03

Héhé ! Encore une fois, je devance les tagueurs après avoir trouvé ce questionnaire sur Tulisquoi.
Et Liyah m'a taguée !

Le principal trait de mon caractère : La peur
La qualité que je préfère chez un homme : Le caractère trempé
La qualité que je préfère chez une femme : Le soin
Ce que j’apprécie le plus chez mes amis : Le rire et la confiance.
Mon principal défaut : Beaucoup trop timide et renfermée
Mon occupation préférée : L'équitation et la lecture. (trop égaux pour être séparés)
Mon rêve de bonheur : Vivre au milieu de nulle part, dans une vieille ferme en pierre,entourée de champs et avec la mer pas loin. Moi, entourée de chevaux et d'un homme au caractère trempé et surprenant.
Quel serait mon plus grand malheur ? J'ai toujours l'impression que Chaque malheur qui me tombe dessus, c'est le pire...
Ce que je voudrais être : L'insouciance heureuse.
Le pays où je désirerais vivre : mes rêves. ^^
La couleur que je préfère : Le bleu sauf le bleu marine
La fleur que j’aime : La fleur du cerisier
L’oiseau que je préfère : Le flamand rose.
Mes auteurs favoris en prose : Tatiana de Rosnay, Alessandro Baricco et Jérôme Garcin
Mes poètes préférés : Baudelaire
Mes héros dans la fiction : Les hommes de chevaux, les personnes qui vivent un drame, les personnes qui SONT la vie.
Mes héroïnes favorites dans la fiction : Généralement, je n'en ai pas. Autant les héros peuvent représenter mes fantasmes, autant les héroïnes m'énervent souvent. Les filles qui sont capables de tout claquer pour faire autre chose.
Mes compositeurs préférés : Euh ? Chostakovitch (La Valse n°2 ♥)
Mes peintres favoris : Picasso et Monsieur Théodore Géricault
Mes héros dans la vie réelle : Federico Garcia Lorca, Théodore Géricault.
Mes héroïnes dans l’histoire : Aucune qui me vienne à l'esprit
Mes noms favoris : Benjamin, Enzo, Anna, Elora
Ce que je déteste par-dessus tout : La méchanceté, ma bêtise humaine
Personnages historiques que je méprise le plus : les dictateurs
Le fait militaire que j’admire le plus : J'admire le militaire, à la base...
La réforme que j’estime le plus : les congés payés, ça marche ?
Le don de la nature que je voudrais avoir : être douée
Comment j’aimerais mourir : A cheval !
État présent de mon esprit : la fatigue d'une fille blasée.
Fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence : Aucune, je crois que je suis trop perfectionniste.
Ma devise : Je vois parfois dans le regard d'un cheval la beauté inhumaine d'un monde d'avant le passage des hommes. (Bartabas)

Alors, je propose à MeL, Melissende, Matilda, Lelanie & tous ceux qui le veulent !

Publié par Elora

Jeudi 15 avril 2010 à 18:03

 

http://www.renaud-bray.com/ImagesEditeurs/PG/26/26344-gf.jpg(Babel [Actes Sud], 8,50€, 336 pages)
ISBN 2-7427-2770-1

"Ch. b. à tt f. pour petit ménage, logée, sach. cuisiner." Saffie a vingt ans. Elle est allemande. À peine arrivée à Paris, elle répond à l'annonce du jeune musicien, Raphaël. Celui-là même qui lui ouvre la porte et qui reste médusé devant ces yeux de silence et cette présence-absence de la jeune femme. Amoureux, oui, déjà. Il lui propose le mariage quelques semaines plus tard. Elle accepte comme elle le fait de tout le reste : passivement. Son mutisme sec, pierreux, ne s'ébranle pas même à la naissance de leur fils. Il faut attendre LA rencontre, avec András, le luthier. Lui sait dialoguer avec le silence. En elle alors tombe la peur, comme une pluie ; se lève l'amour, comme le soleil... et fond le secret.
 
Ce livre est difficile à considérer, à apprécier ou, au contraire, à ne pas aimer.
 
Tout est très voire trop simple : le style, le vocabulaire et la construction du roman. La plume de Nancy Huston dont le plat n’a aucun égal à la connaissance de la lectrice qui vous parle. Cependant, en cherchant bien, quelque chose d’un minimum positif peut se dégager : les problèmes de prononciation que peuvent posséder les étrangers (mot qui en devient un autre, jeu de mot…) prêtent à sourire et sont plutôt bien trouvés.
Par ailleurs, l’histoire se mêle plutôt bien à l’Histoire et à ses conséquences. Hélas, cela se fait au travers de nombreuses banalités qui font que l’œuvre se lit avec une terrible sensation de « déjà-vu »…
La seconde guerre mondiale, la guerre d’Algérie, leurs conséquences et autres sujets vaguement esquissés vus par une Canadienne, auraient pu donner une œuvre passionnante et marquante.
En refermant ce livre, on peut poser deux idées :
 - l’auteur n’a pas assez approfondi le sujet, n’avait pas assez de cartes entre les mains
-Nancy Huston n’a pas osé se mouiller en prenant position, en inventant une histoire plus consistante…
Les premières pages intriguent et laissent à penser quelque chose de surprenant…qui n’arrive jamais. L’épilogue reste à noter car c’est à ce stade que l’on éprouve un réel sentiment voire un profond attachement pour le flûtiste. Mais il est trop tard… Les personnages (enfin, l’auteur…) n’auraient pas dû attendre de vieillir pour se laisser apprécier. Un bon livre ne se construit pas comme un bon vin.

http://media.voir.ca/pictures/44/44446_5.jpg
Nancy Huston, née le 16 septembre 1953 à Calgary en Alberta au Canada, est une écrivaine canadienne, d'expression anglaise et française, vivant à Paris en France depuis les années 1970.

Dans ma LAL : ~Lignes de faille

Ils en parlent :
Cachou, Chaplum, Anna Blume, d'autres ?

Lecture : Mars 2010

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Publié par Elora

Dimanche 11 avril 2010 à 12:07

 

http://biblideols.files.wordpress.com/2009/06/reine-des-lectrices.jpg(Denoël, 12,00€,173 pages)
ISBN : 978-2207260128

Alan Bennett est une star en Grande-Bretagne, où ses pièces de théâtre, ses séries télévisées et ses romans remportent un succès jamais démenti depuis plus de vingt ans. La Reine des lectrices est son quatrième roman publié chez Denoël.

« C’étaient les chiens qui avaient tout déclenché. En général, après s’être promenés dans le jardin, ils remontaient les marches du perron, où un valet de pied venait leur ouvrir la porte. Ce jour-là cependant, pour Dieu sait quelle raison, ils avaient traversé la terrasse en aboyant, la truffe en l’air, avant de redescendre les marches à toute allure et de disparaître à l’angle du bâtiment. La reine les entendit japper dans l’une des cours intérieures, comme s’ils en avaient après quelqu’un. Il s’agissait en l’occurrence du bibliobus de la commune de Westminster, un véhicule aussi imposant qu’un camion de déménagement et garé près des poubelles, à deux pas de la porte qui rejoignait les cuisines, de ce côté-là. La reine mettait rarement les pieds dans cette partie du palais et n’avait jamais aperçu le bibliobus auparavant. » À vrai dire, la lecture n’avait jamais vraiment intéressé la reine d’Angleterre. S’il lui arrivait de lire, l’amour des livres était un passe-temps qu’elle laissait volontiers aux autres : sa fonction, après tout, excluait qu’elle ait des hobbies. Lorsqu’elle se hasarde à pénétrer dans le bibliobus et emprunte un livre, poussée par la curiosité, c’est sans savoir que sa vie – et celle de Buckingham Palace – va en être changée. Pourquoi se découvre-t-elle subitement attirée par les livres, qui ne sont qu’un reflet, une version du monde ? À quoi bon les lire, puisqu’elle a vu les choses en vrai ? Et surtout, pourquoi cela lui arrive-t-il maintenant ? La royale passion littéraire sème bientôt une incroyable pagaille… En troussant son récit avec autant de verve que d’élégance, Alan Bennett fait de cette Reine des lectrices un parangon d’humour et d’excentricité toute britannique.

Ce livre se veut être un hommage à la littérature. On y retrouve de grands noms de la littérature anglophone et francophone, notamment Proust et Jean Genêt.

L’idée de nous montrer un autre aspect du personnage d’Elizabeth II d’Angleterre n’est pas mauvaise. Mais il faut reconnaitre que le roman possède quelques faiblesses. On peut ouvrir ce livre en pensant que la Reine va nous devenir plus « humaine », plus accessible mais, en réalité, c’est tout le contraire qui se passe. L’auteur, Alan Bennett, offre au personnage principal une intelligence hors du commun. Comment expliquer qu’elle se découvre un intérêt pour la lecture et qu’elle s’attaque tout de suite à des textes dont la compréhension n’est pas des plus évidentes ? Très énervant.

Une autre chose peut également énerver les lecteurs que nous sommes : les relations entre les personnages. La Reine est presque trop hautaine pour que ce soit croyable… L'auteur rend même certains personnages (dont le Président de la République Française)

De plus, le titre joue sur un énorme préjugé. Pourquoi serait-ce une Reine des Lectrices ? Les filles ne sont pas les seules à lire et la tête couronnée règne sur tout un peuple…

Mais il faut tout de même reconnaitre que ce livre n’a pas que de mauvais côtés.

Le style est fin, enlevé, plutôt dynamique et peu prétentieux contrairement à Sa Majesté la Reine. Outre-Manche, l’auteur est reconnu  pour son humour… « so british » dont on a un léger aperçu. Il vaudrait probablement mieux lire « La Reine des Lectrices » en version original (The Uncommon reader).

La nouvelle passion royale pour la littérature sème le trouble, à Buckingham, et provoque une fin surprenante, qui prête à sourire.

Alors que la reine Elizabeth pensait avoir tout vu grâce à ses nombreux voyages d’affaires, elle découvre un nouveau moyen de s’échapper sans bouger de son bureau ou de son carrosse. Ce livre sur le pouvoir subversif de la lecture mériterait d’être un peu plus approfondi mais est déjà une petite réussite.

A lire uniquement pour se détendre.

 


http://www.museum.tv/archives/etv/B/htmlB/bennettalan/bennettalanIMAGE/bennettalan.jpg
Alan Bennett est un romancier, dramaturge, acteur, scénariste et réalisateur britannique né le 9 mai 1934 à Leeds (Royaume-Uni).

Ils en parlent :
Clarabel, Cuneipage, Emeraude


Lecture : Mars 2010
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Publié par Elora

Dimanche 11 avril 2010 à 12:07

 
 
http://www.ombres-blanches.fr/uploads/electre/photos/9782714440242.jpg 
(Belfond, 16,80€, 173 pages)
ISBN : 978-27144-4024-2

Un vieil écrivain colombien est invité à la Foire du livre de Barcelone. Perdu dans ses souvenirs, abruti d'alcool, il erre parmi la foule sur l'avenue des Ramblas. La rambla paralela de sa jeunesse en Colombie lui revient en mémoire, comme son enfance heureuse à la villa Santa Anita de Medellin ou sa rencontre éphémère avec un jeune prostitué... Amer, cynique et désabusé, le vieil écrivain confie au narrateur ses désillusions dans un ferme réquisitoire contre l'autorité et la vanité. 'La rambla paralela' s'inscrit dans un cycle autobiographique dont 'La vierge des tueurs' est le premier volume.

L’auteur, Fernando Vallejo, est d’origine colombienne, mais a été naturalisé mexicain en 2007, suite à la réélection de Alvaro Uribe dans son pays.

Aux vues de son engagement politique tout au long du roman, il n’en est visiblement pas à son coup d’essai quant à exprimer son opinion sur le gouvernement de son pays ainsi que sur l’immigration. D’ailleurs, il mène son récit d’une main de maître passant par un attachement certain à la culture de son pays comme par la perte d’identité de certains au départ vers d’autres pays. L’exemple donné ici, sans faire de spoilers, est celui d’individus partant de la Colombie vers l’Espagne où la majorité des immigrants perdraient l’accent de leur pays. Au contraire, l’identité du vieux se définit quasiment uniquement par l’appartenance et par son attachement à son pays. Fernando Vallejo donne implicitement son assentiment à ce personnage dans lequel  le lecteur pourra y voir un fragment autobiographique.   

Ce roman kaléidoscopique est écrit d’une manière bien particulière où beaucoup de choses se mélange : le vieux, ses souvenirs souvent quelque peu blessés, ses opinions impitoyables  et un « Je » à l’identité indéfinissable. Est-ce un narrateur inconnu ? L’auteur ? Une métalepse où le « vieux » interviendrait directement dans le roman ? A chacun de se forger une opinion.
 

La Rambla Paralela  fait nécessairement penser à Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Márquez de par la narration, l’importance de ses propres origines,  l’importance de sa famille et l’insertion dans la vie courante d’éléments surprenants. A peu de choses près, on pourrait rapprocher cette histoire au courant dont l’auteur de Chronique d’une mort annoncée est le plus connu : le réalisme magique.

 

 

 

 Fernando Vallejo écrit des choses que l’on a l’impression d’avoir déjà  vu mais les mots ont comme une saveur particulière dont la traduction n’a pas fait perdre son charme. 

 

A découvrir si l’on aime le style de Gabriel Garcia Márquez (qui, lui, est toujours colombien…).

http://escafandro.blogtv.uol.com.br/img/Image/escafandro/2008/Maio/0510A_Fernando%20Vallejo20070510090542.jpg

 
Fernando Vallejo est un écrivain d'origine colombienne, né à Medellín en 1942 et naturalisé mexicain en 2007. Il est auteur d'essais (biographies, littérature, physique, biologie) et de romans autofictionnels. Il a été traduit en français, anglais et allemand. Son roman le plus connu est La vierge des tueurs (La virgen de los sicarios), adapté au cinéma par le réalisateur français Barbet Schroeder. Les thématiques principales de ses oeuvres sont la violence, la mémoire, l'histoire de la Colombie et de l'Amérique latine et l'homosexualité. L'ensemble de son oeuvre est génialement provocateur et polémique.

Ils en parlent :


Lecture : Avril 2010


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Publié par Elora

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