Dimanche 14 juin 2009 à 2:00

 

http://www.decitre.fr/gi/15/9782246633815FS.gif
(Grasset, 18€, 347 pages)
ISBN :
2-246-63381-8

Prix interalliés 2003
 

Le seul moyen de savoir ce qu’il s’est passé dans les tours du World Trade Center, le 11 Septembre 2001, c’est de l’inventer.
  

Carter Yorston, un agent immobilier a promis à ses deux enfants de prendre un petit déjeuner dans le restaurant du plus haut building de New York. Père divorcé, donc coupable, il ne leur refuse rien.
De l'autre côté de l'Atlantique, au sommet de la tour Montparnasse un écrivain français, Frédéric Beigbeder raconte l'inimaginable : la destruction des deux tours, symbole de la mort des seventies, qui marque à jamais la fin de sa propre enfance.
Car tout autant que le rendez-vous avec la mort de trois mille personnes en ce matin de septembre, le sujet du livre est la fin des utopies, la fin de l'innocence, des buildings atteignant le ciel, de la conquête de la lune ou du Concorde. Cette belle machine à remonter le temps puisqu'on arrive à New York avant d'être parti de Paris, aussi inutile que coûteuse. Jouet d'une époque trop gâtée et définitivement révolue.
 

 

Windows on the world sonne terriblement juste, mais peut énerver. La cause ? De nombreux anglicismes et pas mal de snobisme. Cela lui fait, en partie, oublier l’essentiel. L’effondrement des Twins symbolise l’effondrement de la société occidentale.
Et la question du destin, essentielle est plutôt bien décrite : pourquoi suis-je ici à cette heure là, ce jour là ?

 

Windows on the world est sans aucun doute le meilleur livre de Beigbeder et laisse entrevoir les chefs d'œuvre qu'il pourrait écrire, une fois débarrassé de ses démons, du besoin de se raconter une fois de plus.

 

Dans cet exercice de barres parallèles, sans jamais manquer d'émotion ni d'autodérision, Beigbeder ne se loupe pas.

 Windows on the world est composé de deux romans en un seul entre la reconstitution du drame et les réflexions et les questions de l’adulte comme de l’écrivain.  

C'est un livre touchant où l'auteur cabotine et tient son rôle : coke et sexe à tous les étages racontant en même temps que son enfance enfuie, l' avion qui transperce la première tour et ce père qui fait croire à ses enfants qu'ils sont dans un jeu, une nouvelle attraction en 3D… Mais ils ne croient pas un instant que leur père soit un héros… Il est comme tout le monde.
L'humour de Beigbeder est insolite et dévastateur :
" d' habitude dans un restaurant, on fait cuire toutes sortes d'aliments, mais pas la clientèle : ici, le barbecue, c'est nous ! ‘’

 Lecture : Avril 2009

 

Dimanche 14 juin 2009 à 1:50

 http://www.renaud-bray.com/ImagesEditeurs/PG/5/5390-gf.jpg

 (Pocket, 5,85€, 299 pages)
ISBN : 2-266-10453-5

L'Auteur : Marc Lévy  Son Site

Elle s’appelle Lauren. Lui, c’est Arthur. Suite à un grave accident de voiture, Lauren se retrouve dans un coma profond à tel point qu’on hésite à la débrancher. Mais ça ne peut pas finir comme ça. Arthur découvre qu’il est le seul homme à pouvoir partager le secret de la jeune femme. Mais comment expliquer qu’il l’apprend alors qu’elle est dans le coma et qu’ils ne se connaissaient pas avant ?

 


Avec
plus d'un million d'exemplaires vendus , Et si c’était vrai est devenue rapidement le numéro un des best sellers. Marc Lévy est l'auteur français le plus lu en 2005. Mais comment cela est-il possible ?

A chaque sortie de nouveaux romans, il réalise de belles prouesses commerciales, excitant l’exaspération des amateurs de ceux qui prennent à cœur la littérature. 

A vrai dire, je ne peux résister au plaisir de vous dévoiler la fin tellement elle est difficile à trouver - ironie - : Happy end ! L auren sort du coma, ne reconnaît pas Arthur, leur histoire peut recommencer !  

Marc Lévy ne prétend pas, et heureusement, de faire de la grande littérature. Ses descriptions ressemblent à celles de catalogue de meubles, sa syntaxe laisse parfois à désirer et les clichés sont servis sur un plateau d’argent. Certains moments sont savoureux…à cause de leur ridicule ?

Ce scénario (et encore, on pourrait lui reprocher de ne pas être assez développé…) se lit pourtant très bien et certaines critiques sont, d’ailleurs, excellentes…

Le vocabulaire, les constructions et le style sont plus que simples…pour laisser le cerveau du lecteur le plus disponible possible pour le message ressemblant à une pub formaté.

 

Publié par Elora

fantôme, accident, rencontre, marc, Lévy

Vendredi 12 juin 2009 à 9:45

http://www.images.hachette-livre.fr/media/imgArticle/Lattes/2005/9782709628204-T.jpg(Le Livre de Poche, 7,50€, 604 pages)
ISBN :
2-253-14794-X


Le roman d'Arthur Golden conte l'histoire d'une petite Japonaise aux yeux gris - couleur rarissime au Japon - Chiyo qui, née dans un obscur village de pêcheurs, à Yoroido, au début du XXème siècle, deviendra l'une des geishas les plus en vue de Gion avant de s'installer aux Etats-Unis après la Seconde guerre mondiale et de monter à New-York, avec l'aide de son protecteur (= danna en japonais) une petite maison de thé très cotée.


Chiyo, dont la mère est mourante, est tout d'abord remarqué par un notable de son village, M. Tanaka, lequel a eu une enfance malheureuse et se dit que, élevée décemment, cette enfant aux yeux si beaux et si étranges devrait finir par accéder à un bon niveau de vie. A cette époque, pour une fillette, il n'y a pas trente-six moyens de réussir : Tanaka convainc le père de l'enfant de les vendre, elle et sa soeur, à une okiya (=maison de geishas) de Gion, à Kyoto, tenue par Mme Nitta.

Tandis que sa soeur, bien moins jolie, prend le chemin d'un bordel banal, Chiyo commence le dur apprentissage de geisha dans une maison où elle s'attire tout de suite la haine de la geisha en titre, Yatsumomo. Elle rêvera longtemps de s'échapper, tentera même de le faire jusqu'au moment où sa rencontre avec "le président" dans une rue de Gion, alors qu'elle n'a que 14 ans, lui donnera les motivations qui lui manquaient.

Aidée si l'on peut dire par Mameha, l'une des plus célèbres courtisanes de l'époque qui est aussi la grande ennemie de Yatsumomo, elle passe du statut de simple servante à celui, tant enviée, d'apprenti-geisha, suivant sa "grande soeur" (on nommait ainsi les geishas confirmées qui se chargeaient d'enseigner leur art aux apprenties) dans les maisons de thé où elle apprend à charmer et à plaire. Enfin, elle devient elle-même geisha et prend alors le nom de Sayuri.

Mais ses aventures ne sont pas finies …
 


Ce récit a la véracité d’un document…et, pour cause, il est basé sur un témoignage. Il a donc l’avantage d’être bien documenté. Arthur Golden fait preuve d’une grande précision, si rare dans nos romans contemporains mais son talent fait que les descriptions sont loin d’être ennuyeuses. A vrai dire, le Japon et ce qui l’entoure ne sont pas nécessairement attirants mais, dans ce petit bijou, il n’y a pas de doutes, ils envoûtent. Les personnages sont très attachants même les plus méchants !

 

 

On entre en douceur dans cet univers japonais d’avant-guerre mystérieux et presque effrayant pour nous, petits européens.

 

 

Ce roman est un incontournable sur le sujet bien que l’histoire d’amour paraisse forcée. 

 

Le principal avantage qu’il possède, c’est que l’on comprend mieux pourquoi beaucoup assimilent les geishas à des prostituées…Mais est-ce complètement erroné ? En tout cas, Geisha ne le contredit pas. 

 

Il ne laissera pas un souvenir incontournable à tout le monde…Peut-être aux passionnés de la culture japonaise ou aux amateurs de voyages mais on ne s’avancera pas plus.

 

Cependant, le film est une véritable déception.

Publié par Elora

geisha, japon, roman, témoignage

Vendredi 12 juin 2009 à 0:20

http://sarawastibus.files.wordpress.com/2009/12/batabas3.jpg
(Folio, 6,10€, 251 pages)
ISBN :
2-07-032101-0


L'Auteur : Jérôme Garcin
Biographie
,

 


Prix Jean Freustié 2005

" Bartabas a inventé ce qui n’existait pas. Il façonne avec ses mains fortes et graciles de la splendeur éphémère. Ce rebelle que le chamanisme a pacifié, ce nomade que l’équitation a conduit à l’extase, cet ambitieux dont la patience a été l’arme secrète, ne ressemble à personne, sauf à lui-même, qui reste une énigme.

J’ai voulu exprimer ici la chance que nous avons d’être ses contemporains. Je sais trop qu’il ne restera presque rien, lorsqu’il aura disparu, de ce qu’il aura crée sous des chapiteaux de bois et de toile. Et puis je me méfie de Bartabas. Je le sais capable de s’éclipser aussi vite qu’il est apparu. Il ne s’installera pas si s’installer, c’est abdiquer. » 

 

 

 

 

Portrait d’un artiste universel qui a réinventé le spectacle équestre et roman d’un homme qui a construit, sous une identité fictive, un monde imaginaire, Bartabas, roman, est aussi le récit d’une amitié fraternelle, botte à botte sur les chemins de traverse.
(Quatrième de couverture )

 

 

Ceci n’est pas une biographie. C’est un voyage à travers une vie hors du commun. Bartabas a refusé son destin pour se créer son propre chemin. 

Jérôme Garcin nous en fait part avec précision, poésie et de nombreuses références. Ce récit est un ensemble de force, d’admiration et d’amitié. Je peux aussi vous dire : courage, humilité et droiture. 

On relira plusieurs fois un certain nombre de phrases, de paragraphes pour en savourer toutes les émotions.  

Plusieurs moments sont poignants à faire pleurer.

En bref, Jérôme Garcin a décrit, ici, un parcours unique et exceptionnel qui marque forcément.


Lecture : Janvier 2008

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | Page suivante >>

Créer un podcast