Mardi 16 juin 2009 à 22:08

 http://www.krinein.com/img_oc/big/7338.jpg

(J'ai lu, 8,40€, 573 pages)
ISBN :
2-290-34371-4


L'auteur : Anna Gavalda Biographie

  " …Non, ne pleure pas… Tiens, prends mon mouchoir, petite fille… Mais il y a une chose que je dois te dire : les gens qui s'arrêtent de parler deviennent fous. Chu Ta, par exemple, je ne te l'ai pas dit tout à l'heure, mais il est devenu fou et très malheureux aussi… Très, très malheureux et très, très fou. Il n'a retrouvé la paix que lorsqu'il était un vieillard. Tu ne vas pas attendre d'être une vieillarde, toi, n'est-ce pas ? Dis-moi que non. Tu es très douée, tu sais ? Tu es la plus douée de tous les élèves que j'aie jamais eus, mais ce n'est pas une raison, Camille... Ce n'est pas une raison… Le monde d'aujourd'hui n'est plus comme celui de Chu Ta et tu dois te remettre à parler. Tu es obligée, tu comprends ? Sinon, ils vont t'enfermer avec de vrais fous et personne ne verra jamais tous tes beaux dessins… "

  

Camille fait des ménages dans les bureaux le soir et dessine à ses heures. Féru d'histoire, Philibert est un aristocrate timide et émotif qui habite un immense appartement. Franck cuisinier de son état a une grand-mère qui ne peut plus vivre seule et qu'il doit se résoudre à placer dans une maison de retraite. Voici les quatre personnages principaux de l'histoire. Un peu éclopés, pas en très bon état, ils traînent des passés difficiles et des blessures ouvertes. Ils ont des rêves aussi. Des envies d'échappées belles. Ils vont se rencontrer, s'apprendre... et découvrir qu'ensemble, le bonheur est possible. Qu'il tient à peu de choses... qu'il tient surtout à... "être ensemble".
 
Il y a des auteurs qui parviennent à mettre en scène des gens comme nous, sans rien, absolument rien de plus. Pas de grand drame, pas de grand destin, pas de grandes qualités, ni de grands défauts. Et on peut vraiment faire un bon roman avec ça ? Oui. Anna Gavalda y parvient, et sur plus de 500 pages.
Cette fratrie nous amuse doucement au fil du récit d’Anna Gavalda. La prouesse, c’est qu’elle laisse vivre ses personnages. Pas d’intrigue hyper tendue pour vous conduire à la dernière page. Pas d’extraordinaire rebondissement pour relancer la machine. Non, rien que des vies. Ce qui, chez d’autres, aurait pu provoquer un profond ennui, donne chez Gavalda une impression de légèreté. On s’attache à ces personnages et on n’a plus envie de les quitter. On pardonne même à l’auteur quelques passages un peu nunuches, ou quelques répliques un peu fades ou attendues. 
La langue aide aussi l’auteur à éviter l’ennui. Une langue vive, tintée de parisianismes, et une profusion de dialogues très crédibles.
Ce qu'on aime aussi, c’est que c’est un roman complètement féminin. Tous les personnages, et surtout Frank, le vrai mec, sont décrit par une plume du sexe dit faible.

Mardi 16 juin 2009 à 22:01

 http://www.images-chapitre.com/ima1/original/340/1121340_3061464.jpg

(J'ai lu, 4,80€, 222 pages)
ISBN :
2-290-30501-4

A Grosse-Pointe (Michigan) dans les années 1970, les 5 soeurs Lisbon âgées de 13 à 17 ans, vont toutes, en une courte année scolaire, se suicider. Elles s’appellent, respectivement, Cecilia, Therese, Bonnie, Lux et Mary. Elles sont superbes, dans leur monde et isolées. Un groupe d’adolescents, amis et éperdument amoureux de ces 5 filles sont marqués par cette terrible histoire. Vingt ans plus tard, alors que la quarantaine s’approchent, ils vont essayer de répondre à leurs questions restées en suspens depuis tout ce temps. Tous les témoins vivants ou objets sont convoqués pour une reconstitution minutieuse. Tout est bon pour servir de pièces à conviction dans ce faux roman policier.

C’est un roman intéressant, mais peu captivant. La narration et les descriptions, parfois nécessaires, restent limitées quant à leurs effets.

 

 Les personnages, pleins d’attention, n’ont que peu de substances…

  Jeffrey Eugenides propose un récit lisse, policé et cliché à souhait, prévisible aussi, alors qu’il aurait pu nous offrir un roman trash, un roman gore, un roman sentimental voire un vrai roman policier. Mais tout est suggéré de très, très (trop.) loin même le plus simple romantisme n’est pas au rendez-vous…. Chaque fille représente un stéréotype de cette (mauvaise ?) société américaine.

   Jeffrey Eugenides, né à Grosse-Pointe en 1960 et dont c’était le premier roman, a, tout simplement, loupé son roman.

Certaines pages laissent deviner ce qu’aurait pu être le livre si l’auteur avait su exploiter ses personnages et ses idées… Les limites et le peu d’inspiration de l’écrivain se font très vite sentir.

  Dommage…

 A avoir trop d’ambitions, on fini par en sacrifier l’une à l’autre.

 Un Best Seller en Amérique ? Oui, bon, ce sont des Américains !

Le film, adapté par Sofia Coppola, est nettement plus réussi.

Lecture : Mai 2009

Mardi 16 juin 2009 à 14:08

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/5/3/5/9782266148535.jpg(Pocket, 6,50€, 375 pages)
ISBN : 978-2-266-14853-5


L'Auteur :
Marc Lévy  Son Site


"Jeannot,
Tu leur diras de raconter notre histoire dans leur monde libre.
Que nous nous sommes battus pour eux. Tu leur apprendras que rien ne compte plus sur cette terre que cette putain de liberté capable de se soumettre au plus offrant. Tu leur diras aussi que cette grande salope aime l'amour des hommes, et que toujours elle échappe à ceux qui veulent l'emprisonner, qu'elle ira toujours donner la victoire celui qui la respecte sans jamais espérer la garder dans son lit.
Dis-leur Jeanne, dis-leur de raconter tout cela de ma part, avec leurs mots à eux, ceux de leur époque. Les miens ne sont faits que des accents de mon pays, du sang que j'ai dans la bouche et sur les mains. "

Un livre surprenant de Marc Lévy par les termes qu'il aborde. Fini les fantômes sortant du placard (Et si c'était vrai) ; Fini les disputes entre le Diable et Dieu (Sept Jour pour une éternité) ; Fini les histoires à dormir debout (ou coucher dehors, au choix), L'auteur s'attaque à un sujet encore tabou aujourd'hui : les brigades de jeunes adultes, parfois encore adolescents dans la Résistance de la Seconde Guerre Mondiale. Sur les traces de Tatiana de Rosnay, dans Elle s'appelait Sarah, qui traitait de la rafle du Vél'd'Hiv', il lève le voile sur ces courageux.
Mais il faut avouer que le talent n'est pas égal... Tout le monde connait : « Chasser le naturel, il revient au galop » Et bien, Marc Lévy utilise de grosses ficelles et marche avec ses gros sabots sur la subtilité qui aurait été comme un gant à ce livre...C'est d'autant plus décevant que cela vient par à-coup.
Il nous entraîne dans un tourbillon terrible d'actions alors que l'on connait la fin dès les premières pages...Suivant l'effet qu'il voulait donner, deux solutions s'offrait pourtant à lui : soit il ne dévoilait rien avant la fin, soit il approfondissait la psychologie des personnages...mais, là, il nous offre un roman bancal malgré les efforts qui en ressortent.
On saluera tout de même son hommage à son père, Jeannot de son surnom et Raymond, de son prénom, résistant.


Lecture : Juin 2009


 

 

Lundi 15 juin 2009 à 0:35

http://accel10.mettre-put-idata.over-blog.com/300x300/0/28/47/97//bleus---l-ame-sagan.jpg(Pocket, 192 pages)
ISBN : 2-266-06174-7


L'auteur : Françoise Sagan
Biographie

Publié par Elora

bleus, âme, sagan, vie

Dimanche 14 juin 2009 à 12:27

 

http://pagesperso-orange.fr/sublimeacide/images/images/livres/chronik%20d%27une%20mort%20annonc%E9e.jpg

(Le Livre de poche, 3,00€, 116 pages)
ISBN :
2-253-04397-4

 
L'Auteur : Gabriel Garcia Marquez
Biographie 

 Les frères Vicario ont annoncé leur intention meurtrière à tous ceux qu'ils ont rencontrés, la rumeur alertant finalement le village entier, à l'exception de Santiago Nasar. Et pourtant, à l'aube, ce matin-là, Santiago Nasar sera poignardé devant sa porte. Pourquoi le crime n'a-t-il pu être évité ? Les uns n'ont rien fait, croyant à une simple fanfaronnade d'ivrognes ; d'autres ont tenté d'agir, mais un enchevêtrement complexe de contretemps et d'imprévus - souvent joyeusement burlesques -, et aussi l'ingénuité ou la rancœur et les sentiments contradictoires d'une population vivant en vase clos dans son isolement tropical, ont permis et même facilité la volonté aveugle du destin. Chronique d'une mort annoncée est un roman hallucinant où l'humour et l'imagination du grand écrivain colombien, prix Nobel de littérature, se débrident plus que jamais pour créer une nouvelle et géniale fiction sur les thèmes éternels de l'honneur et de la fatalité. 

 

 Dans ce roman (ou nouvelle ? 116 pages…), ce n'est pas le suspense qui tient le lecteur en haleine puisque tout est clair dès le début : Santiago Nasar va mourir. Tout le monde savait et personne n'a rien fait ! Mais L’auteur nous entraine dans un cercle vicieux, vertigineux, infernal d‘événements à la fois fois possible mais improbables dans leur succession. Gabriel Garcìa Marquez nous enchaine à son livre si bien que l’on ne peut plus le lâcher.
Ce livre, c’est le cheminement de la victime, dont on se demande tout au long du récit si elle a pris les choses à la légère ou si elle n'a pas été prévenue.
Dans la noirceur d’une histoire tragique, l’auteur ne tombe pas dans le pathétique et nous offre une œuvre en finesse et en poésie.

Bref, une grande œuvre contemporaine.

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