Mardi 25 août 2009 à 17:46

http://levraoueg.files.wordpress.com/2009/11/les-fleurs-du-mal.jpg

L'auteur : Charles Baudelaire  (1821 - 1867) poète français qui a popularisé la poésie en prose.  Un site le concernant Wikipédia 

 

 

 

Publié en 1857

La Destruction


Sans cesse à mes côtés s’agite le Démon;
Il nage autour de moi comme un air impalpable;
Je l’avale et le sens qui brûle mon poumon
Et l’emplit d’un désir éternel et coupable.

Parfois, il prend, sachant mon grand amour de l’Art,
La forme de la plus séduisante des femmes,
Et, sous de spécieux prétextes de cafard,
Accoutume ma lèvre à des philtres infâmes.

Il me conduit ainsi, loin du regard de Dieu,
Haletant et brisé de fatigue, au milieu
Des plaines de l’Ennui, profondes et désertes

Et jette dans mes yeux pleins de confusion
Des vêtements souillés, des blessures ouvertes
Et l’appareil sanglant de la Destruction !




Ces poèmes que Baudelaire a écrit sont une cascade de souffrance et de beauté. Les fleurs du mal, dans ce titre l'auteur a réussi, un très bel oxymore, à transformer le mal, synonyme de souffrance en beauté, amour et sensualité !

Les poèmes de Baudelaire sont tous aussi singulier et mystérieux les uns que les autres. Une véritable mine de trésor se cache entre les lignes de chacun de ces vers. Il est de ceux qui a su transformer les mots en art (comme l'a déjà fait Ronsard et beaucoup d'autres d'autre encore).

Beaucoup disent que Baudelaire était satanique ou malade mental mais il puisait juste ses idées dans les ténèbres et le mal comme peu de poètes ou d'écrivains l'ont fait et il s'est servi de sa souffrance ou de ses regrets personnels pour écrire cette œuvre .

Bref, ces fleurs maladives comme il les appelle lui même sont l'un des plus grand chef-d'oeuvres que l'homme ait pu concevoir et que le temps nous rendu tout aussi intact et magnifique. Car ce recueil reste l'un des plus beau de tous les temps .




Vendredi 21 août 2009 à 22:38

http://www.decitre.fr/gi/63/9782070347063FS.gif(Folio, 6,60€, 300 pages)
ISBN 978-2-07-034706-3


L'Auteur :
Pascal Quignard, né en 1948.Auteur français dont les premières publications datent de 1971 Sa Biographie Bibliographie

Tout commence par un de ces moments extraordinaires de la vie qui ressemblent à s’y méprendre à des moments ordinaires : Juliette, une femme d’une quarantaine d’années, s’apprête à pousser la grille de son pavillon de banlieue lorsqu’elle aperçoit, au bout de la rue, un ami d’enfance, un homme qu’elle a aimé jadis et qu’elle voit à cet instant passer au bras d’une autre femme.
Cet événement minuscule va déclencher en elle une vague de souvenirs qui, loin de s’apaiser, ne cesse de prendre de l’ampleur jusqu’au moment où elle décide de « disparaître » pour vivre une nouvelle vie, de se débarrasser des entraves sociales et affectives pour enfin s’épanouir. Loin de sa Bourgogne trop terrienne, Juliette va choisir pour nouvelle résidence l’une de ces îles minuscules qui gravitent autour de Capri…
Sur le thème de « l’adieu au monde » cher à Pascal Quignard et présent dans toute son œuvre, un roman très sensible, très sensuel et même « physique », qui donne autant à ressentir les charmes de la solitude, la densité du temps suspendu, que la saveur d’une cuisine ensoleillée ou le goût intense de la liberté totale.


Pascal Quignard, l’homme des Ombres errantes, vient de faire paraître Villa Amalia. L’histoire toute banale d’une femme mûre, qui se découvre trompée. Banale, et pourtant. Les descriptions illuminent l’Italie napolitaine, les personnages sont sobres et émouvants, les sentiments peu exprimés mais très forts. La solitude de l’héroïne, son errance est merveilleusement décrite. Au rythme de ses changements de vêtements, qui sont autant de mues vers une fragile renaissance, l’on suit le parcours d’une douloureuse ascèse. Ann Hidden (la cachée) ne semble pas avoir droit au bonheur. Lorsqu’elle recouvre un semblant de félicité, dans une relation toute maternelle, elle la voit trop vite interrompue. Remarquable Quignard qui exprime, en peu de mots, en quelques lignes, la brutalité du malheur, son horrible soudaineté. Son héroïne est une femme blessée mais jamais on ne sombre dans le pathétique. Ann, la musicienne, est emplie de notes. Elle les couve, les assemble, leur donne jour. Ce fragile équilibre entre les lignes d’une portée lui procure l’énergie d’avancer. Car le tragique ne peut atteindre cette mélodie intérieure.

Partir et tout recommencer, est-ce la solution ?

Publié par Elora

villa, amalia, france, roman, mer, pascal, quignard

Dimanche 16 août 2009 à 23:40

http://antihotlink.topflood.com/googleimages-shunter.phphttp://www.laprocure.com/cache/couvertures/9782070412310.jpg
(Folio, 3,60€, 179 pages)
ISBN : 2-07-041231-8


L'auteur :   Jérôme Garcin, né en 1956, journaliste et critique littéraire  au Nouvel Obs. Biographie Bibliographie

Prix
Roger-Nimier 1998
 

« Mon père est mort d’une chute de cheval le samedi 21 avril 1973, veille de Pâques, dans l’insoucieuse et très civilisée forêt de Rambouillet. Il avait 45 ans, j’allais en avoir 17. Nous ne vieillirons pas ensemble. »

 

A la mort violente de son père, éditeur & critique, suivront pour Jérôme Garcin, critique littéraire renommé, de longues années loin des écuries, jusqu'à ce qu'il finisse lui aussi par succomber à la passion pour l'équitation. Récit autobiographique où se conjuguent et se répondent comme en miroir la mort brutale d'un père admiré et cavalier émérite, la passion pour le cheval et l'amour de la littérature, La chute de cheval est l'occasion pour l'auteur de témoigner de ses admirations pour les grands noms du cheval tels que Géricault – mort à 33 ans d’une chute de cheval -, peintre fou de chevaux, Bartabas, éblouissant cavalier, ou François Baucher, inventeur de la science équestre. Dans ce récit où il place l’art équestre à la hauteur d’un exercice de style et établit de nombreuses correspondances entre la Haute Ecole et la littérature, il décrit ses bonheurs de cavalier buissonnier au cœur du pays d’Auge, visite le légendaire Cadre Noir de Saumur, relit avec la même émotion les traités d’écuyers et Milady, de Paul Morand. Il trouve dans toutes ces références-là, l’écho de ses propres emballements, et fait un persistant éloge de la fuite. Au galop.
 

Et puis, il y a ce lien indéfectible et merveilleusement bien décrit avec cet animal pas tout à fait comme les autres. N'est-il pas le seul qui possède une bouche, des bras, des jambes, des pieds, des épaules et des hanches?

A la suite de la première publication de son livre, l'auteur apprend d'un témoin les causes de l'accident de son père. Racontée dans la postface de l’édition de poche, cette révélation, épilogue bouleversant d'une vie traversée par le deuil, a encore renforcé l'amour grandissant de Jérôme Garcin pour le cheval. Ceux qui trouveraient exagérée une telle passion doivent lire ce livre. Tant d’amour et de passion leur feront, sans aucun doute, regretter de n'être que des «piétons ordinaires».
 

Lecture : Mai 2008

 

Jeudi 23 juillet 2009 à 11:06

http://www.renaud-bray.com/ImagesEditeurs/PG/568/568303-gf.jpg(Le Livre de poche, 5,50€, 252 pages)
ISBN : 2-253-10958-4


L'Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt, né en 1960   Son Site


Un jeune homme, au-dessus de la falaise de Palomba Sol, est en train de manquer son énième suicide. S' il le rate cette fois, c'est à cause d'un intrus qui l'invite à le suivre, Zeus-Peter Lama. Ne pas connaître Zeus-Peter Lama, c'est avoir " de l'avoine à la place du cerveau ! " Il est l'artiste mondialement connu qui fait fureur dans le monde des arts et qui sait faire le bruit qu'il faut pour que la fureur s'en suive. Il emmène notre faux suicidé à l'Ombrilic, sa demeure, et lui propose un pacte méphistophélique : lui faire don de sa personne afin que Zeus le transforme en œuvre d'art vivante. Le don concerne le corps du jeune homme car, pour ce qui est de l'âme, on en est plus au temps de Faust !
A coups de scalpel il le métamorphosera en beau monstre, sexuellement performant, qui fera se pâmer les oies blanches des expositions mondaines. Rebaptisé Adam bis, le garçon connaît la célébrité, vaut de l'or et pense avoir tout gagné jusqu'à ce qu'il découvre qu'il a perdu sa liberté…

Le début du livre se demande où l’on va aller dans l’histoire : « J’ai toujours raté mes suicides ». Voilà qui n’est pas une chose commune ! N’allez pas croire que ce livre est macabre, loin de là, puisqu’il y a beaucoup d’humour. Mais c’est vrai qu’il est pour le moins surprenant de se faire sculpter le corps pour devenir une œuvre d’art vivante !! Connu dans le monde entier, il réalisera par la suite qu’il a perdu sa totale liberté et ne pourra rejoindre la femme qui l’aime vraiment…

Ce roman d'Eric-Emmanuel Schmitt est plutôt fascinant, surprenant, un peu macabre. Le personnage de Zeus-Peter Lama (!) peut faire penser à Prétextat Tach de Nothomb dans Hygiène de l'assassin, homme peu scrupuleux, manipulateur.

Lorsque j'étais une oeuvre d'art aborde de façon originale le culte de la beauté, ses conséquences et le besoin de reconnaissance de l'homme. Une jolie fable avec une critique assez acerbe de l'art contemporain ! Qui sait jusqu'où certains "artistes" peuvent aller, au nom de leur art... ? E-E Schmitt aurait pu pousser sa réflexion un peu plus loin, il ouvre beaucoup de questions sans les traiter vraiment.

Lecture : Juillet 2009

Jeudi 2 juillet 2009 à 19:09

http://www.alaure.net/wp-content/uploads/lectures/les-hirondelles-de-kaboul.jpg

 

(Pocket, 5,50€, 147 pages)
ISBN : 2-266-13475-2

L'Auteur : Yasmina Khadra Son Site

« Dans les ruines brûlantes de la cité millénaire de Kaboul, la mort rôde, un turban noir autour du crâne. Ici, une lapidation de femmes, là un stade rempli pour des exécutions publiques. Les Talibans veillent. La joie et le rire sont devenus suspects. Atiq, le courageux moudjahid reconvertie en geôlier, traîne sa peine. Toute fierté la quitté. Le goût de vivre a également abandonné Mohsein, qui rêvait de modernité. Son épouse Zunaira, avocate plus belle que le ciel, est désormais condamnée à lobscurité grillagée du tchadri. Alors Kaboul, que la folie guette, na plus dautres histoires à offrir que des tragédies. Quel espoir est-il permis ? Le printemps des hirondelles semble bien loin encore »

 

Des hirondelles à Kaboul ? Le titre est un peu maladroit surtout lorsquon connait le contenu du livre. Yasmina Khadra nous offre une œuvre simple, poétique et assez réaliste. On se prend en pleine face les scènes, intenses et très bien décrites, des exécutions publiques, surtout féminines. Malgré tout, certains sujets semblent très tabous car ils sont à peine survolés voire à peine suggérés. Cette critique de la dictature des Talibans sur le pays Afghan, à travers sa capitale, est intéressante, particulièrement lorsquelle concerne le manque de considération des femmes, mais elle manque parfois de profondeur et de réflexion.  

Les personnages, quant à eux, sont assez prévisibles On sattend à voir, au moins, une accusation fausse, une histoire damour impossible, une lapidationet tout cela nous est offert sur un plateau dargent à nous autres, petits occidentaux. Evidemment, certains événements sont des réalitésMais, ils arrivent « trop » simplement. On ne sait pas ce quil se passe entre laction ayant provoqué la condamnation et cette dernière. Comment se passent les jugements, si on peut appeler cela comme ceci ? Et létat desprit des condamnés ? 

Un cri contre lobscurantisme mais qui nest pas, hélas, déchirant. 

En conclusion, Yasmina Khadra est un des grands auteurs de sa génération et des pays orientaux mais son livre. Mais  Les hirondelles de Kaboul, nest pas incontournable.

Lecture : Mai 2009

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | Page suivante >>

Créer un podcast